Fin de saison de chasse : on abandonne la lutte ?

Les plumes de Richard
date 03 avril 2023
author Richard sur Terre

 

Oh la belle saison qui se termine ! Et la belle saison qui se prépare ! Ils sont déjà là nos adversaires ; le sac bien rempli de propagande, la bave aux lèvres et la paupière tombante ; prêts à inonder les réseaux sociaux, et à jouer avec leurs relais journalistiques vendus à la convergence des luttes si chère à notre belle modernité.

Texte : Richard sur Terre

Je vois déjà les sondages qui fleurissent, et les articles mensongers se glisser dans les colonnes les plus paresseuses. J’entends la voix nasillarde des animateurs qui, sous couvert d’information, se vautreront avec gourmandise dans la crasse. Ils seront tous là, en rang d’oignons, comme à la parade.

Et c’est dans ce boueux champ de bataille que nous devrons naviguer en cette saison prochaine. Un champ de bataille finalement inconnu de la plupart des français, qui n’en perçoivent l’existence qu’à l’occasion des vagues saillies médiatiques, qui ne durent pas plus que le temps qu’il faut pour déchaîner une haine aussi stupide qu’elle est éphémère. Et c’est précisément là que se tient le cœur de la lutte. Dans l’accompagnement de ces inévitables épisodes médiatico-puants. Avec un objectif : les maintenir à l’état d’épiphénomènes.

Tout concorde à dire que le feu n’est pas encore dans la maison. Il n’est point question de soulèvement populaire contre la chasse, ni du grand réveil « des ruraux » que les fâcheux appellent de leurs vœux. Tout cela est bien petit. Bien ridiculement petit, au regard de ce que vivent nos concitoyens.

Cette guérilla numérique qui est menée à la chasse française ne représente pas grand-chose. Elle est circonscrite à quelque cercle de « combattants » intersectionnels qui entretiennent l’illusion avec force partages des copains de luttes.

Vous vous demandez alors peut-être pourquoi continuer à se battre ? Pourquoi commencer à se battre ?

Parce qu’aussi petit que soit notre espace de liberté, il n’en mérite pas moins nos efforts. Nos luttes ne se mesurent pas à l’aune de la taille de leurs enjeux nationaux. Rester libre de chasser, c’est MON objectif. Parce qu’il est bien plus que ce qu’il représente pour celui qui veut m’en empêcher. C’est le temps que je choisis de vivre, extirpé à leur vacuité, au fond des bois.

Mais la chasse, disons-le, n’est que la branche d’un arbre bien plus grand qu’elle. Et c’est aussi, par ce combat que nous menons, une manière de protéger notre mode de vie tout entier. L’antispécisme est sans doute le plus grand danger qui guette nos civilisations ; et ne pas en prendre la mesure serait une grave erreur. 

Après avoir écumé cette idéologie, je suis en mesure de vous affirmer qu’il existe une force qui tend vers elle. Une force qui n’a pas encore l’ampleur nécessaire pour bouleverser nos vies, mais qui, malgré tout, avance à petits pas. Supprimer tous les rapports que nous entretenons avec les animaux serait la fin de notre civilisation comme nous la connaissons.

Exit les chiens, chats, chevaux, poules, vaches et cochons. Plus rien. Que les animaux soient nos amis, nos repas ou nos alliés, ils disparaitraient dans les méandres de notre Histoire. Sans doute pour toujours. Au profit d’une nature où l’être humain serait exclu. Extirpé de son milieu naturel et forcé de s’entasser par milliards dans des mégalopoles électrico-déconstruites. Il y aurait les humains d’un côté, forcés de cohabiter avec leurs liminaires voisins, et « La nature » de l’autre, sorte de nouvelle déesse vierge et fantasmée. Nous n’aurions plus le droit de même nous y rendre, sauf à présenter quelque « laisser-passer » qui ne serait accordé qu’à une poignée.

Si vous croyez que j’exagère, je vous encourage fortement à pénétrer ce monde sectaire, et à vous attarder sur les conversations de ses adeptes.

Mais après tout, vous dites-vous peut-être, quel est le risque réel de voir ces néo-perchés arriver à leurs fins ? Eh bien il existe une force qui me fait peur, et qui a démontré par le passé son pouvoir de nuisance : le profit.

Notre modèle alimentaire mondial échappe en grande partie aux nouveaux géants que sont les GAFAM (Google, AMAZON, Facebook, Apple, et Microsoft). Comme il échappe à nos milliardaires français. Simplement parce que ses acteurs étaient là bien avant l’avènement de l’ère numérique. Et tout porte à croire que l’éradication du modèle agricole mondial serait une source infinie de richesses et de pouvoir pour ces états-pays, qui n’auraient plus alors qu’à profiter d’une mainmise définitive sur nos vies.

Vous croyez que j’exagère encore ? Dites-moi quel profit retire Microsoft du porc fermier que vous avez acheté en circuit court ? Aucun. L’alimentation est le dernier bastion à conquérir pour ces colosses. Point besoin de tomber dans la conspiration pour le constater.

Donc ils poussent. Ils financent des groupes comme L214, achètent la presse d’information et créent littéralement l’opinion autour de laquelle on adore s’écharper.

La chasse est le cadet de leurs soucis. Elle n’est qu’un outil au service d’une idéologie préparée par, et pour eux.

Sous cloche, dans une ville gargantuesque et loin des ressources naturelles, nous n’aurions d’autre choix que d’acheter leur bouillie industrielle infâme qui aurait « des vertus incomparables ». Nous serions définitivement devenus à notre tour des vaches qu’il suffirait de traire chaque jour.

A chaque fois que vous reviendrez à la maison avec un cuissot de bête rousse que vous accompagnerez d’une poignée de cèpes ramassés au poste, dites-vous que vous adresser un bras d’honneur bien senti aux forces qui nous poussent loin de nos forêts.

La chasse est le symbole absolu d’une résistance qui ne doit pas faiblir, sous peine un jour de voir ce dernier bastion de liberté tomber aux mains de ceux qui veulent nous entasser dans des boites « écolo-vertueuses » et nous donner la pâté comme les nouvelles bêtes de rente que nous seront devenues.

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4 Commentaires :
  1. Hellouin de Villeneuve Esclapon
    03/04/23

    Rien à dire… à part merci!

  2. GUILLAUME MARKUS
    03/04/23

    Dans ce texte Richard sur Terre donne toute son analyse des forces qui sont à l’œuvre, idéologiques et économiques, pour déconstruire nos sociétés et nous séparer de la nature et des animaux domestiques ou sauvages avec toutes les conséquences.

    Le propos de Richard est extrêmement pertinent.

    Concernant l’alimentation, le poids dans le budget des ménages français se situait l’année dernière entre 20% et 23% avant l’inflation en cours sur ces produits.

    D’où, la cible économique des Gafams. Et autres sociétés comme Amazon (troisième société mondiale en chiffre d’affaires) qui vendent désormais de l’alimentation, même du frais. Mais il y a aussi d’autres requins qui s’emploient à s’accaparer des parts importantes de ce marché.

    Faites circuler ce message de Richard sur Terre, le plus largement possible.

    1. Claude Lefebvre
      08/04/23

      Même s’il s’agit ici d’une projection de l’esprit dans le futur, le danger existe. Merci Richard!
      Je vous conseille la lecture du livre « le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley » écrit pourtant en 1931 pour comprendre.

  3. Raffard
    10/04/23

    Point de vue que je partage depuis déjà de nombreuses années, merci Richard de rappeler que tous ces anti spécistes, végans et autres partis animalistes ne sont que les idiots utiles de multinationales de la malbouffe qui ne lorgnent que sur l’immense magot de l’alimentation mondiale, tout comme le retour des loups lâchés avec l’aimable complicité de l’Europe et de nos gouvernements dans le but d’éradiquer toutes formes d’élevage, de pastoralisme et de chasse.
    Il nous faudra être forts et unis dans les temps qui viennent pour empêcher tout ça !!

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