La Mairie de Nantes et le foie gras : on s’en fout, et voici pourquoi

Chasse Actu
date 06 décembre 2024
author Richard sur Terre

Nantes bannit le foie gras des réceptions municipales : une décision symbolique qui fait plus de bruit que d’effet sur nos tables de fêtes.

La mairie de Nantes ne servira plus de foie gras lors de ses réceptions officielles ? Génial. Maintenant, est-ce qu’on est censés applaudir, pleurer, ou juste continuer notre journée ? Parce que franchement, entre la guerre des nerfs de la dinde de Noël, des agneaux de Pâques et des fermes à saumons, cette annonce a à peu près autant d’impact sur ma vie que le choix des couleurs du sapin de Noël à la mairie de Trifouilly le Pompon.

Mais manifestement, l’idée qu’une mairie prenne cette décision devient un acte politique brûlant, une sorte de manifeste éthique à brandir pour se faire une place dans le club des villes vertueuses. Bravo Nantes, la médaille de la municipalité responsable est pour vous. Mais, spoiler : tout le monde s’en fout.

A lire aussi : Stop au foie gras de chaton !

Pour ceux qui auraient oublié, rappelons ce qu’est le foie gras : un produit d’exception obtenu par gavage de canards ou d’oies, une technique ancestrale qui remonte à l’Égypte antique. En France, il est bien plus qu’un mets de fête, c’est un symbole culturel, protégé par une indication géographique protégée (IGP). Loin d’être une industrie archaïque, la filière a mis en place une charte stricte pour garantir qualité, traçabilité et respect du bien-être animal.

Une filière qui s’adapte, mais qu’on ignore

La Charte de la Filière Foie Gras, que respectent les producteurs engagés, fixe des normes élevées pour assurer des conditions d’élevage éthiques et durables. Les éleveurs s’efforcent de garantir un bien-être optimal à leurs animaux, notamment en adaptant les espaces d’élevage, en renforçant la traçabilité à chaque étape, et en réduisant leur empreinte environnementale. C’est une démarche de progrès qui mérite d’être saluée.

Alors, quand une ville comme Nantes annonce fièrement qu’elle ne servira plus de foie gras, on pourrait espérer qu’elle ait une solution alternative. Mais non. C’est un simple geste symbolique, applaudi par certains, mais vide de sens pratique. Car pendant ce temps, le foie gras reste dans les rayons des magasins et sur les tables des fêtes, et à juste titre. Qui a envie de dire à ses invités : « Cette année, on remplace le foie gras par des bâtonnets de légumes pour sauver la planète » ?

L’hypocrisie des annonces déconnectées

Le paradoxe est là : la mairie refuse le foie gras pour ses réceptions mais le conserve dans les paniers gourmands pour les seniors les plus précaires. Parce que, soyons honnêtes, retirer le foie gras à ces personnes aurait été beaucoup plus compliqué à justifier. Et c’est bien le problème avec ces décisions : elles ne sont qu’un compromis facile pour faire bonne figure sans bousculer vraiment les habitudes.

Si l’objectif est de défendre une alimentation éthique, pourquoi ne pas soutenir les initiatives de la filière ? Pourquoi ne pas valoriser les labels garantissant des pratiques responsables et offrir aux consommateurs un choix éclairé plutôt que de diaboliser un produit ?

La réalité : un produit d’exception au cœur de notre culture

Le foie gras n’est pas juste un symbole gastronomique, c’est aussi une part de notre patrimoine. Ce produit de luxe, indissociable des fêtes françaises, est le fruit d’un savoir-faire unique, transmis de génération en génération. Bannir le foie gras des buffets officiels, c’est céder à une vision simpliste des débats sur l’éthique alimentaire, alors qu’un vrai progrès se trouve dans le soutien à des pratiques agricoles responsables.

Alors voilà, Nantes a décidé. Cool. Pour ma part, je vais me concentrer sur mon propre casse-tête : artichauts ou marrons pour le réveillon ? Et promis, je ne vous enverrai pas un communiqué de presse.

A voir en vidéo :

Partager cet article
3 Commentaires :
  1. serge
    07/12/24

    Pas si neutre que cela, dans 5 ans le gibier sera interdit de vente idem pour la truite etc… C’est encore une parcelle de culture qui disparait un souvenir d’enfance une façon de vivre un état d’esprit au profit du camembert sans lait du gruyere au gôut de coton et bientôt du vin sans alcool et sans raisin. Regarder un film « soleil vert » …

  2. Arno
    08/12/24

    Salut Richard, je te déconseille l’artichaut, les marrons sont mieux pour fourrer la dinde…

    1. DOUSSET
      10/12/24

      Bien mieux que la dinde, une volaille plutôt très sèche, essayez la pintade de Noël, mais toujours avec les châtaignes.

Soumettre un commentaire

Dans la même catégorie

Articles les plus récents