France Inter s’accapare mon travail

Les plumes de Richard
date 23 mai 2023
author Richard sur Terre

Cher lecteur, il faut que je te raconte une histoire. Une histoire qui concerne le service public et sa vision particulière du « service public ». En l’occurrence, je vais parler de France Inter et des échanges surréalistes que nous avons eus, eux et moi, chacun bien à sa place : l’un assis sur une montagne d’argent public, l’autre dans un couinant fauteuil de bureau Ikéa.

Texte : Richard sur Terre

Il y a quelques semaines, je sortais

qui revenait sur les bons mots de Gaspard Proust dans une interview menée par Léa Salamé sur France Inter. Si tu ne l’as pas encore vue, et que tu veux apporter un peu de contexte à cette chronique, la vidéo s’appelle : « Gaspard Proust atomise les écolos ». Alors je sais que tu verras peut-être dans ce titre une tentative bassement « putaclic » de faire venir le chaland, et peut-être que tu auras bien raison. J’aurais pu lui préférer « analyse sociologique de l’écologie politique par le prisme d’un aphorisme Dostoïevskien », mais je t’assure, cher lecteur, que les résultats auraient été bien plus mitigés.

Parce que oui, à l’échelle de ma chaîne, cette vidéo a bien marché : 80 000 vues en quelques heures (150K aujourd’hui). Pas de quoi faire pâlir les géants de YouTube, mais un résultat tout de même encourageant pour le petit créateur que je suis.

Mais à peine me congratulais-je de ces bons résultats, que je recevais un mail de la part du géant américain :

« Bonjour Richard sur Terre,

Après examen manuel, le titulaire des droits d’auteur a revendiqué du contenu utilisé dans votre vidéo.

Votre vidéo est en ligne, et les paramètres de visibilité que vous avez sélectionnés lui ont été appliqués. Cependant, elle est à présent monétisée par le titulaire des droits d’auteur. »

Cher lecteur, laisse-moi te traduire ce mail : France Inter, après avoir pris connaissance de ma vidéo qui reprenait des extraits de leurs programmes, a décidé de réclamer l’argent qui m’était dû par YouTube. Oui, tu as bien lu : tous les revenus publicitaires générés par cette vidéo partent directement dans les caisses de France Inter.

Passé le moment d’incrédulité que tu imagines (oui, ayant travaillé une semaine sur cette vidéo, j’en attendais bêtement rémunération) j’ai décidé de porter réclamation auprès de Radio France en lui rappelant un léger point de détail : la loi française est de mon côté.

L’article L. 122-5 3° du Code de la propriété intellectuelle dispose que
« lorsque l’œuvre a été divulguée, l’auteur ne peut interdire, sous réserve
que soient indiqués clairement le nom de l’auteur et la source, les analyses
et courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique,
pédagogique, scientifique ou d’information de l’œuvre à laquelle elles sont
incorporées. »

Et sois en sûr, j’ai tout bien fait. Me restait à attendre, confiant, la décision du média public qui allait se rendre compte de son erreur et me rendre mon argent. Voici sa réponse :

« Bonsoir,

Nous avons bien pris connaissance de votre contestation. Notre revendication sur la vidéo vous permet quand même de diffuser cette vidéo sur votre chaîne. Nous n’avons pas bloqué son utilisation.

Bien cordialement. »

Parce que oui, ils auraient pu, selon les lois américaines, faire supprimer ma vidéo. Mais, grands seigneurs qu’ils sont, ils ont préféré la laisser en ligne et s’approprier les fruits de mon travail. En substance, « Te plains pas ça aurait pu être pire ».

Voici ma réponse :

« Bonsoir,

Je me rends bien compte que vous n’avez pas purement et simplement fait supprimer ma vidéo.

Mais vous avouerez que le procédé est pour le moins étrange : Je parle de votre radio, je mets les liens vers votre chaîne YouTube, je m’appuie sur vos contenus pour étayer une idée, et vous venez me prendre les quelques piécettes que me donne YouTube ?

Nous parlons ici de quelques dizaines d’euros qui ne signifient sans doute rien pour vous, mais qui comptent pour moi.

Vous saviez que YT rémunère les créateurs environ 1,50€/1000 vues ? 1,50€ qui partent désormais dans les caisses d’une radio du service public que je finance avec mes impôts ? (Mieux) qu’on m’oblige à financer avec mes impôts ?

Vous ne voyez pas comme un petit souci éthique ? »

A priori non. Ils n’en voient pas puisque chaque publicité que tu vois pendant cette vidéo continue de générer des revenus pour eux et qu’ils n’ont même pas daigné me répondre.

Là, cher lecteur, tu te demandes peut-être pourquoi je n’attaque pas le géant français aux 570 millions d’euros de budget qui viennent directement de la redevance audiovisuelle (oui te tes impôts !). Eh bien parce que la somme dépensée en frais de justice dépassera de loin les quelque 225€ qu’ils m’ont pris (pour l’instant).

France Inter, non contente de diffuser la propagande anti-chasse la plus ridicule dès que l’occasion se présente, a décidé d’aller un peu plus loin dans le foutage de gueule. Un peu plus loin dans cette fracture qu’elle a savamment entretenue entre les français « du bien » et ceux de nos terroirs. Avec un cynisme parfait, elle oblige cette partie de la France à la financer pour mieux ensuite lui cracher dans les bottes et organiser sa marginalisation.

Il me semblait, à moi, que la notion de service public allait au-delà des guerres de chapelles. Mais force est de constater que tout le monde paye pour qu’une vision unilatérale du « vivre ensemble » soit mise en avant par un beau concept devenu organe de propagande.

 

 

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16 Commentaires :
  1. JC
    23/05/23

    Cela ne m’étonne même pas vu ce qu’ils diffusent… à savoir mensonges et calomnies. Fais attention car ils ne vont pas se gêner pour recommencer, malheureusement. Tu n’es pas le premier je crois…

    1. JC
      23/05/23

      Courage!

      1. Guédon
        30/05/23

        Bonjour.
        Là franchement je n’arrive pas à y croire . franchement le ridicule ne tue pas mais il semblerait que le manque de dignité non plus.
        Courage a toi et continue ton travail . j’adore .

  2. Michel Médot
    23/05/23

    Ce que tu utilises dans la vidéo incriminée n’appartient pas à france inter mais à Gaspard Proust

  3. MEMAIN Sylvain
    23/05/23

    « On connait la valeur d’un homme au nombre de ses ennemis » disait Napoléon Bonaparte.

    Fais gaffe, tu en as de plus en plus ! apparemment tu déranges…

    P.S : je viens de regarder « vivant » la logorrhée de YAB, et bien sur à la fin le grand couplet anti chasse fourbe disant, je cite « pour sauvegarder notre patrimoine de biodiversité, un consensus doit pouvoir se trouver entre les chasseurs et les anti chasse »

    En ayant auparavant dézingué la chasse en mentionnant les espèces chassables en France (en ayant fait quelques boulettes au passage) et en oubliant de dire qu’une grande partie était soumise à un plan de chasse, compté chaque année, que les sociétés de chasse sont parties prenantes dans le réaménagement des territoires sauvages.

    Egalement, la veille en interview sur ta chaine de radio « préférée » pour faire la promo de son film, il était également tout à son aise pour nous voler dans les plumes.

    Je t’encourage à écouter les 2 pour te faire une idée

    Bien à toi

  4. GUILLAUME MARKUS
    24/05/23

    Richard,

    Je comprends ta colère.

    Le service juridique de France Inter se comporte en voyou.

    Oui, il y a un extrait de France Inter, une courte citation selon la loi qui est, pour l’essentiel, un petit bout de l’interview de Gaspar Proust qui cite une belle et longue phrase de Dostoievski.

    Mais le reste de ta vidéo qui est le plus gros morceau, et de loin, est un développement que tu fais de la situation sur l’écologie médiatique (les Hugo Clément, Marine Tondelier et autres L214).

    En fait, ta vidéo utilise deux productions, la tienne, la plus importante et de loin et celle de France Inter dont tu prends une courte citation autorisée par la loi vu ce que tu en fais.

    Il n’y a aucune raison que France Inter puisse s’attribuer les droits qui sont ta propriété, ton travail.

    C’est du vol.

    Après j’ignore s’il y a des prorata sur les droits des vidéos YouTube.

    Au pire…

  5. GUILLAUME MARKUS
    24/05/23

    Richard,

    Il existe peut-être un avocat qui te suit et qui pourrait prendre gratuitement ce dossier en mains sur le plan des principes de défense du droit d’auteur, puisqu’on te vole ton travail.

    Ce n’est pas le dossier du siècle, mais France Inter ne doit pas se comporter en voyou.

  6. Michel Médot
    24/05/23

    T’as TOUT FAUX Richard,

    France Inter ne veut pas tirer profit de ton travail (pour quelques centaines d’euro?). La chaine veut tout simplement t’asphyxier financièrement. C’est ma conviction après y avoir réfléchi longuement.
    J’avais déjà arrêté d’écouter la chaine progressivement entre 17 et 18h, entre 11 et 13h et finalement entre 7 et 9h.
    A partir d’aujourd’hui, j’ai décidé de boycotter totalement cette chaine; bien que certaines émissions restent intéressantes.

    J’aurai peut-être dû me présenter! Je ne suis pas chasseur et ne le serai probablement jamais car la chasse va à l’encontre de mon éthique personnelle (un peu hypocrite je reconnais, oui j’adore la viande!); par personnelle, j’entends que je ne me l’applique qu’à moi même et ne juge pas l’éthique que les autres s’appliquent à eux même. Je suppose que tu l’avais compris.

    Ah, j’ai aussi signé la pétition.

    Je ne suis pas venu par hasard sur ton site, je suis tireur et fréquente dès lors quelques chasseurs. J’ai donc une suggestion : prends contact avec armes-ufa.com. Vos intérêts sont communs c’est à dire défendre une minorité contre la dictature de la majorité.

    1. GUILLAUME MARKUS
      24/05/23

      Il y a bien des points communs entre les chasseurs et les tireurs sportifs, TAR ou pas, utilisant des armes longues.

      Il devrait y en avoir plus, notamment pour les règles de sécurité qui sont appliquées par les tireurs sportifs et l’entraînement plus régulier nettement plus pratiqué chez eux

      Il y a très longtemps, j’étais passé par un club de tir un certain nombre de mois.

      Je crois que les chasseurs devraient bien plus se rapprocher des clubs de tir, en tout cas ceux qui leur permettraient de s’entraîner et de régler leurs armes en fonction des munitions utilisées.

      Ce serait utile pour une meilleure maîtrise de leur arme, pour une meilleure précision, sur le plan de la sécurité et cela rapprocherait certainement les points de vue en élargissant le groupe.

      Vaste chantier.

      Richard qui chasse exclusivement à l’arc doit être assez proche dans son approche du tir de ceux qui pratiquent le tir sportif à l’arc.

      1. Roger Boulinq
        25/05/23

        Juste une question, ne pensez-vous pas que le chasseur est conscient du fait qu’une arme bien réglée lui permettra de ramener quelque chose à la maison ?
        Je ne connais personnellement aucun chasseur de mon entourage qui choisit de tirer avec comme but de manquer sa cible.

        La plupart des fédérations ont un terrain qui permet de régler ses armes gratuitement, et n’importe quel vrai armurier vous le fera sur demande.

        Mais quoi qu’il en soit, il est impensable de comparer un club de tir et une action de chasse, les conditions sont très différentes, de même que les règles de sécurité et de bonne conduite.

        1. GUILLAUME MARKUS
          25/05/23

          Nous sommes hors sujet. Je signalais simplement qu’il est utile, pour l’efficacité des tirs mais aussi pour l’éthique, d’avoir des carabines parfaitement réglées en fonction des munitions chargées.

          Trop peu font ces essais.

          1. Michel Médot
            25/05/23

            Effectivement, on sort du sujet.
            J’avais suggéré à Richard de prendre contact avec l’UFA parce que la mise au banc des chasseurs et tireurs est faite par les mêmes personnes (dont France Inter). Ils y a donc des intérêts communs.
            Je constate encore une fois que chacun regarde à sa porte.

  7. Paul
    26/05/23

    J’irai en justice pour le principe et l’honneur. Après si tu gagnes, tu peux demander remboursement des frais de justice.

    1. GUILLAUME MARKUS
      26/05/23

      Richard fera ce qu’il voudra ou pourra.

      Pour ma part, je conseillerais de faire adresser une lettre d’avocat au Service Juridique de France Inter rappelant que dans cette histoire ils s’attribuent le travail et la production de Richard sur Terre auprès de YouTube.

  8. GUILLAUME MARKUS
    27/05/23

    Ce n’est pas tous les jours qu’une vidéo de Richard peut faire 150.000 vues et potentiellement rapporter 225€ via YouTube.

    En dehors de l’aspect vol ou appropriation abusive de la totalité des droits de la production de Richard pour cette vidéo il y a bien sûr la rémunération que peut tirer Richard de ce travail.

    On voit qu’avec une vidéo exceptionnelle en terme de vues, Richard en tire possiblement peu d’argent.

    Le Service Juridique de France Inter s’est comporté dans cette affaire en voyou.

    Je suppose que cela peut être encore corrigé.

    Radio France produit et diffuse des émissions qui ne sont pas basées sur l’actualité, qui n’utilisent donc pas le droit de courte citation, et qui pourtant incorporent des extraits de dialogues ou de sons de films qui ne font sans doute pas l’objet d’achats de droits. Possiblement du piratage pour ne pas avoir à payer des droits coûteux.

  9. Philippe
    28/05/23

    Je ne pense pas que France Inter soit à 225 € près et cherche à se faire de l’argent par tous les moyens. Je pense plutôt qu’elle cherche à gêner Richard et pourquoi pas à le faire taire, car son ton ne plaît pas. Et quoi de mieux que d’assécher foncièrement quelqu’un qui n’a pas une situation très solide.

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