Indémodable Teranga – Tout le petit à la New Kantora

Chasse à l'étranger
date 26 janvier 2022
author Richard sur Terre

Des générations de chasseurs ont découvert les charmes cynégétiques de l’Afrique via le Sénégal. Abondance de petit gibier, chasses festives, clémence du climat, savoir-faire hôtelier, ambiance sécuritaire et accueil spontané des sénégalais sont à l’origine de cet indémodable engouement. Tous ces atouts sont rassemblés à la New Kantora.

Texte et photos : Yann Mozé

« C’est l’heure ! » Trois coups énergiques viennent de retentir contre la porte de notre case. L’esprit quelque peu embrumé par la sieste, nous jetons un œil machinal sur notre montre, il est 15h30. Sans plus tarder, nous sautons du lit, enfilons notre tenue de chasse puis quittons la fraicheur relative procurée par la climatisation pour rejoindre, sous l’immense boukarou centrale qui tient lieu de point de rendez-vous, Erick, Laurent et Pierre, les chasseurs avec lesquels nous avons débarqués en fin de matinée depuis l’aéroport Blaise Diagne.

La transition climatique est brutale. En ce milieu de première décade de mars 2020, il tombe du feu et le thermomètre dépasse les 40°C sous abri alors qu’à Paris il faisait moins de 10°C quelques heures plus tôt. Un café pour finir de nous réveiller, un grand verre d’eau pour nous hydrater et Famara dit « Fafa », l’un des chefs pisteurs de la New Kantora, forme les binômes chasseur/pisteur et fait distribuer des munitions avant d’annoncer le départ pour une incontournable passée aux tourterelles. A 16h00, nous prenons place à bord de confortables 4×4 climatisés sous le regard d’Aïda Kama, la propriétaire du camp, qui veille en permanence, très discrètement, au bon déroulement des choses.

Riche et belle passée

Quittant le havre de paix verdoyant de la New Kantora, nous prenons la direction de la brousse des alentours de Médina Gounas. Moins d’une heure plus tard, alors que le soleil est encore brulant, notre chauffeur stoppe son véhicule à l’ombre bienfaitrice d’un vieux manguier. A partir de cet instant, les choses s’emballent. Ainsi, chacun des pisteurs s’empresse de récupérer le fusil et le sac à dos de son chasseur avant de l’entrainer au pas de charge vers un point d’affût de son choix. En fait, le trio se retrouve bientôt placé en « pied de marmite » autour d’une insignifiante mare en cours d’assèchement. Ce sont ces quelques mètres carrés d’eau boueuse qui vont bientôt attirer inexorablement les colombidés assoiffés.

Les gamins des villages alentours ont vu passer les voitures. Ils accourent par grappes pour assister, voire participer, au spectacle de la chasse. Nous suivons Erick et Fafa jusqu’à un bouquet d’eucalyptus. Sans plus tarder, le chef-pisteur vide une boite de cartouches dans la poche du gilet du tireur, fait asseoir la ribambelle d’enfants en haillons qui les ont suivis et se pose à son tour. Le chasseur est un novice en matière de petite chasse en Afrique. Yeux écarquillés, il épie les moindres mouvements du ciel tout en serrant fermement son arme. Tour à tour, touracos gris, rolliers d’Abyssinie, merles métalliques ou encore petits calaos mettent ses sens en émois. Tourterelles et pigeons, se font quant à eux quelque peu désirer. Il est en fait encore un peu tôt. C’est aux premiers coups de feu lâchés par Pierre, le lointain voisin de poste d’Erick, que les choses se décantent. Les détonations ont le don de faire décoller les oiseaux posés alentours.

Véritables fusées, les tourterelles vineuses animent désormais la séance. En solo, ou par petits groupes, elles fendent l’air à une vitesse vertigineuse et crochètent à loisir au moindre signe de danger. Notre posté analyse quelques instants ces comportements avant de se lancer. Il apprend vite à ses dépens que, sans un swing généreux, il est illusoire d’espérer décrocher l’une de ces diaboliques silhouettes. Bientôt réglé, l’homme ne boude pas son plaisir et aligne désormais les tirs gagnants. A chaque chute d’un gibier, un bambin désigné par Fafa se précipite au ramassage. Les petits villageois ne sont pas peu fiers de participer à la chasse. Les rires fusent, le verbe est haut, l’ambiance est à la fête.

Chaque nouvelle espèce récoltée fait, de la part d’Erick, l’objet d’une inspection minutieuse. Ainsi, il découvre tour à tour les tourterelles vineuses, les maillées, les pleureuses, celles d’Abyssinie et des bois. Quelques colorés pigeons à épaulettes violettes et s’invitent aussi au défilé. Les passages vont crescendo jusque vers 18h15, puis le calme reprend ses droits. Le chef-pisteur fait les comptes et informe son chasseur du résultat. Ce dernier est aux anges. Reste désormais à se rapprocher de la berge et à attendre le début de la tombée de la nuit pour voir débarquer les fameux gangas quadribandes. Auparavant, par mesure de sécurité, les enfants sont priés de quittés les lieux non sans avoir été remerciés par quelques tourterelles et des bonbons apportés tout spécialement de France.

Gangas et oies de Gambie

Une trentaine de minutes plus tard, deux oiseaux aux vols chaloupés font leur apparition à hauteur d’homme. Erick hésite un instant à les épauler malgré l’insistance du guide. Le duo se pose donc sans encombre au bord de la nappe, étanche sa soif en vitesse et s’évapore aussi rapidement. Dans les minutes qui suivent, les arrivées de gangas se multiplient tandis que les trois fusils se lâchent. La passée est intense mais de très courte durée. Moins d’un quart d’heure plus tard le ballet s’interrompe. Neuf de ces drôles de gibiers aux attitudes mi bécasse mi perdrix et aux plumages magnifiques ont fait les frais de cet épisode.

Alors que les dernières pièces sont ramassées et que les chasseurs s’apprêtent à rejoindre les pickups, un voilier d’une dizaine d’imposants canards armés (autrement appelés oies de Gambie), sorti de nulle part, casse les ailes pour atterrir. Panique à bord ! Il faut vite recharger les armes et choisir une cible. Côte à côte, Erick et Laurent se concentrent sur un même palmipède et finissent par le décrocher, chose pas évidente avec de simples cartouches de ball-trap chargées de 28 grammes de grenaille en 7 ½ . Un peu plus loin, Pierre a désailé un énorme mâle qui s’affale lourdement sur le sol. C’est sur cette séquence très inattendue que s’achève la première sortie des trois amis, difficile de rêver meilleur début de séjour. Il va alimenter l’essentiel de la conversation de la soirée.

Au lendemain de cette chasse inaugurale, Fafa et ses assesseurs conduisent leurs chasseurs à une vingtaine de kilomètres du camp afin de leur faire vivre une traque aux francolins. Pour ce faire, pisteurs et chasseurs forment une ligne qui s’étire sur une cinquantaine de mètres de long face à un océan de pailles cramoisies. Chaque rabatteur s’arme alors d’une badine cueillie dans le premier buisson venu. Ces accessoires vont leur permettre de battre le couvert et d’occire les oiseaux qui ne tomberaient pas nets. Tout le monde apprêté, Fafa donne le signal du départ. L’idée est de marcher lentement en respectant l’alignement et la distance avec ses voisins. Nous verrons plus tard qu’entre la théorie et la pratique, il y a un monde !

En attendant, le groupe se met en branle. Aussitôt, les pisteurs lancent des séries de puissantes onomatopées tout en frappant violemment la végétation alentour. Le résultat ne se fait pas attendre. Un premier « perdreau » s’arrache avec fracas en face de Laurent. A peine a-t-il le temps de prendre son essor qu’il est annoncé par des séries de « A toi ! A toi ! A toi !… » lâchés à plein poumons comme si la vie des pisteurs en dépendait. Effet de surprise passé, le chasseur laisse allonger quelque peu l’oiseau et le foudroie habilement à une quinzaine de mètres. 

Aussitôt, le pisteur M’Baye pique un sprint vers le point chute, bâton brandit à la verticale, prêt pilonner le gibier au cas où il ne serait que désailer. Mais le francolin est bel et bien mort et c’est très crânement que le ramasseur vient reprendre sa place sur la ligne.

Moins de 10 mètres plus loin, c’est une compagnie d’une dizaine de perdrix qui éclate comme un feu d’artifice en déclenchant un feu nourri. Trois silhouettes s’affalent. Tous les pisteurs foncent au rapport. De toute évidence, un francolin est blessé et s’enfuit en piétant comme un fou avec l’équipe des ramasseurs à ses trousses. La scène est burlesque. La poussière vole, les coups de baguettes pleuvent, la troupe zigzague et finit par s’arrêter. Les gars sont essoufflés mais heureux d’avoir retrouver le volatile. Deux d’entre eux se disputent amicalement la propriété du trophée. Affaire classée, la chasse reprend ses droits à travers les carrés de pailles, les vestiges de cultures et les bas-fonds. 1h30 plus tard, le quota de 6 francolins par chasseur est atteint. Quelques gangas tirés au cul-lever et 2 pigeons à épaulettes violettes complètent le tableau. Les nemrods sont véritablement enchantés tant par leurs résultats que par les densités de gibier vues en si peu de temps.

Plaisirs variés

La chaleur monte et le moment est venu de regagner le camp pour quelques heures de farniente entre piscine et transats, ponctuées par la pause déjeuner. A ce propos, nous tenons à saluer la qualité et la diversité de la table de la New Kantora. Préparée à base de produits frais, elle alterne viandes d’élevage, poissons et gibiers (sans excès). Légumes, fruits et desserts maisons complètent la gamme de l’alimentation. Un peu avant 12h30, alors que l’air est devenu brulant, un binôme de chasseurs parti aux aurores pour tenter sa chance aux phacochères est de retour. Fatigué mais heureux, il ramène avec lui un suidé au trophée modeste mais raconte avoir vu une dizaine d’animaux au total. Nous ne tenterons pas, pour notre part, l’expérience de l’approche durant notre séjour mais de l’aveu d’un habitué du territoire, les chances de réussite sur phacochères sont bien réelles à la New Kantora. En revanche, nous multiplions, avec autant de réussite, les séances au petit gibier. Si les traques matinales aux francolins et les passées aux tourterelles s’imposent comme des incontournables, notre trio de broussards s’essaie aussi à la traque des pintades et à la passée aux canards.

B725 G5 : fiabilité, élégance et innovation sont les maîtres mots du B725 G5

Cette version luxe du B725 possède une gravure élégante entièrement retouchée à la main. Ses bois de qualité supérieure sont en grade 5 poncés huilés. Ce fusil est offert avec sa bagagerie de luxe opaline pour un transport sécurisé et stylé.

MALGRÉ LEUR POIDS, LES PINTADES SAVENT DONNER DE L’AILE ET PASSENT AU DESSUS DES TIREURS À PLEINE VITESSE

Notre trio de broussards s’essaie aussi à la traque des pintades et à la passée aux canards.

Très roublardes et difficiles à mettre à portée de fusil, les premières leur donnent du fil à retordre. Malgré tout, Erick, Pierre et Laurent ont plusieurs occasions de décrocher de ces véloces et bruyants gallinacés. Côté gibier d’eau, la présence en nombre d’oies de Gambie et de dendrocygnes veufs est incontestable. Reste à trouver la place idéale pour les affûter alors que la zone humide que nous avons fréquentée affichait une superficie de plusieurs centaines d’hectares. En pareil cas, ce qui est vrai un soir ne l’est plus le lendemain. Ceci étant, le potentiel est là, la chose est indéniable. D’autres nemrods, au cours des jours précédents, ont d’ailleurs réalisé un tableau très honorable.

Au final, nous n’avons pas vu défiler notre semaine à la New Kantora. Les envols fracassants de francolins et de pintades, les passées entêtantes de tourterelles et pigeons, les vols fantomatiques des gangas l’accueil des habitants de la brousse, la gentillesse de l’ensemble du personnel d’intendance, la quiétude et le confort du camp, tout a contribué à faire de cette villégiature un succès.

Les raison d’y aller

  • L’accueil du peuple sénégalais.
  • La qualité du territoire qui abrite de très belles densités de gibier.
  • La gentillesse et le dévouement de l’ensemble du personnel.
  • La possibilité de louer des armes sur place.
  • Le confort du camp et la qualité de la table.
  • Pas de barrière linguistique.

Les raisons d’hésiter

  • Les températures élevées à compter de la seconde décade de mars.
  • La longueur des démarches administratives pour sortir les armes du Sénégal au retour (comptez 1h30 à 1h45 selon le bon-vouloir des différents services concernés).

Carnet de voyage

TRAJET :

Paris ou autre ville de province – Dakar (5h30 depuis Paris). Trajet routier vers le camp d’environ 5h00 à bord de très bons véhicules climatisés. L’état des routes s’est fortement amélioré au Sénégal.

VISA :

Pas de visa préalable à obtenir

CAMP :

Vaste infrastructure implantée sur un promontoire dominant le fleuve Gambie, face au parc du Nikolo Koba, le camp de la New Kantora renferme une vingtaine de cases très spacieuses, ventilées, climatisées et disposant de sanitaires individuels et d’eau chaude. Une piscine « king size », encadrée par une terrasse offrant une vue panoramique, garantit des moments de détente rafraichissants. Enfin, une paillote immense abrite cuisine, bar, salle de restaurant et salons. L’électricité est produite de puissants groupes électrogènes. A noter l’accès, avec parcimonie, à une connexion Wifi. Un service de blanchisserie est assuré quotidiennement.

ZONES DE CHASSE :

Scindés en deux parties, les territoires s’étendent sur 60 000 ha. Ils alternent savane arbustive et ouverte, forêts, mares parfois gigantesques, rive du fleuve Gambie, zones de cultures villageoises. Le patchwork est très harmonieux et propice au stationnement de multiples variétés de gibiers.

GIBIER :

Francolins, pintades, gangas, tourterelles, pigeons, poules de roche, lièvres, phacochères, canards, limicoles, il y en a pour tous les goûts.

SAISON :

La saison de chasse s’étend entre les mois de janvier et d’avril. La chaleur monte crescendo à compter du mois de février. Notez que les amateurs de gibier d’eau doivent privilégier la seconde partie de saison pour profiter de la réduction de la superficie des mares et donc d’une plus grande accessibilité aux canards. A contrario, les chasseurs souffrant de la chaleur doivent envisager un déplacement en première partie de saison, période durant laquelle les nuits apportent une certaine fraicheur.

ÉQUIPEMENT :

Tenues de brousse légères, bonnes chaussures de marche (déjà portée), chapeau, lunettes de soleil, crème solaire, petit sac à dos constituent la panoplie de base pour chasser à la New Kantora comme dans le reste du Sénégal Oriental. Un service de blanchisserie est assuré au quotidien. Inutile donc de charger sa valise de vêtements. En revanche, fournitures scolaires, médicaments de première nécessité, habillement pour enfants sont les bienvenus. Ces effets, très appréciés, sont intégralement distribués dans les écoles et villages implantés sur les zones de chasse.

ARMES/ MUNITIONS :

Il est possible d’entrer au Sénégal avec deux armes. Les amateurs d’approche sur phacochères peuvent ainsi se déplacer avec fusil et carabine. L’importation des cartouches à grenaille est en revanche interdite. Seules 20 balles peuvent être transportées par chasseur.

MONNAIE :

1 euro égale 655 francs CFA. Le franc CFA doit devenir l’ECO dans les années à venir.

Camp de la New Kantora
Aïda Kama

Tel (WhatsApp) : + 221 77 428 86 99
Mail: aidakama1977@gmail.com

Site : www.lavenusdekantora.com

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