“Je n’ai aucune envie de m’occuper d’un chasseur !”

J’ai reçu un mail de la part d’un abonné, que je souhaite vous partager ici. Il n’a qu’une valeur de témoignage, et n’est sans doute pas à généraliser. Mais il me semblait important de faire entendre cette voix.

Propos recueillis par Richard sur Terre

“je n’ai aucune envie de m’occuper d’un chasseur !”

Bonjour Richard sur Terre,

Ne sachant pas véritablement à qui m’adresser, j’ai choisi de vous écrire pour vous raconter ce qu’il s’est passé pour moi dans la nuit du premier Novembre ; fait qui restera à jamais gravé dans ma mémoire….

Ce Mardi premier Novembre 2022, après avoir comme nombre d’entre nous rendu hommage à nos disparus dans les cimetières, je décide, sur la proposition d’un ami, de partir à la chasse. Passionné de chasse aux petits gibiers et aux canards, il faudrait vraiment une tempête pour que je n’y aille pas ! Malgré ça, je ne me sens pas très bien, mon ventre est très douloureux et j’ai l’impression d’être vraiment faible quand je marche ! Vous me direz, à un certain âge ça ne devrait pas susciter d’inquiétudes particulières, mais à 23 ans, c’est déjà plus étrange …

Malgré tout, la chasse se poursuit ! Je marche difficilement les 7-8 premiers kilomètres, allant de moins en moins vite et mon ventre me pesant de plus en plus…

Bien que motivé par une vue de sanglier dans le bois, je ne peux maintenant plus que tenir mon camarade, informé de mon état, avant de rapidement m’effondrer dans une grange où mes souvenirs avant l’arrivée des pompiers restent très flous.

Transporté au CHU dans le service des urgences, je suis acheminé par la brigade des pompiers de mon coin (un grand merci à eux pour leur gentillesse et leur professionnalisme, d’ailleurs).

A partir de là, je ne vais raconter que ce dont je suis tout à fait certain, mon état physique et psychologique étant considérablement altéré à mon entrée dans le service des urgences. Pour info, les pompiers ne m’avaient enlevé que ma grande veste, je portais encore sur le brancard mon treillis camo. L’un des pompiers m’annonce aux infirmières d’accueil “On vous amène ce Monsieur suite à un malaise durant une partie de chasse”.

La mine (déjà terne) de l’infirmière, se décompose. Déjà, bien que groggy, je sens un premier malaise. Les pompiers s’en vont, en me saluant.

L’infirmière reste d’un froid glaçant, ne parle pas, sauf pour des questions très courtes…

Elle commence dans un premier couloir, puis dans un autre. A un moment, nous arrivons dans ce que je pourrais qualifier de salle des infirmiers, ils étaient peut-être 4 ou 5 maximum. Elle s’arrête. Je sens les regards sur mon accoutrement avant même qu’elle n’ouvre la bouche. Pourquoi nous arrêtons- nous ici ?

“Ça c’est un patient qui a fait un malaise pendant …Une partie de chasse …”. Une longue seconde s’écoule … Avant des rires gras et non dissimulés. Quand l’un des infirmiers lâche ”C’est normal, c’est la nature qui se venge !” une autre réfute “Pour une fois que c’est le lapin qui gagne !”. Je suis là, couché, silencieux car parler me fait mal, et ma colère intérieure monte d’un coup. Et pour un type qui a 39.2 de fièvre et un rythme cardiaque à 129, je peux vous dire que s’énerver n’a rien de bon…

Une fois ces blagues absolument hilarantes passées, on me place dans une salle d’examens préliminaires. Le médecin vient, pose des questions, et sort en m’assurant qu’une infirmière viendra me perfuser dans les minutes à venir. Les minutes passent, une première infirmière vient, ne franchit pas plus que le seuil de la porte. Elle me regarde d’un air de dégoût, de haine. Puis elle part en disant tout haut : “Non, je n’ai aucune envies de m’occuper d’un chasseur !”. Déjà faible, cette phrase me hantera pour la nuit à venir…

Au bout d’un certain temps (entre 7 et 10 minutes) deux infirmières entrent dans la salle. Je reconnais l’une d’elle. C’est l’une des fameuses infirmières qui ne manquait pas d’humour quelques temps plus tôt …. Elle parle à sa collègue (leur conversation ne me revient plus) puis m’avertit qu’elle va me perfuser. La peur, et je n’en ai pas honte, s’empare de moi. J’avais peur qu’elle use de son avantage physique pour faire en sorte que la tâche soit des moins agréable… Et j’ai été servi. Elle commence à piquer, je sers le poing. La garrot étant tellement serré, j’ai l’impression que mon bras va exploser. Je l’informe que c’est assez douloureux, elle me répond que ce ne sera pas long, en me reprochant de couper ma respiration et de ne pas respirer assez. Je respire encore plus fort mais la douleur est insoutenable, c’est là que j’ai compris qu’elle mettait du cœur à l’ouvrage. Serrant le poing de toute mes forces, elle m’impose de le desserrer, en expliquant que c’est fini “Desserrer tout de suite le poing Monsieur, on ne veut pas que vous nous tapiez dessus !”. Profondément choqué par cette phrase, je ne manque pas de répondre faiblement : “Mais pourquoi voulez-vous que je vous tape ?”, elle me répond “Oh vous savez y a des fois ça part vite …On vous connaît vous autres …”.

La colère est tellement grande en moi qu’il m’est difficile de trouver les mots justes pour lui répondre, mais je parviens à lui sortir : “Vous savez, je sais la réputation qu’on a, mais on est pas violent, faut arrêter …”. “C’est vous qui le dites, me répond-elle …». Je repars a la charge “Non c’est faux, nous ne sommes pas des monstres !”, “Là aussi, c’est vous qui le dites !”. Passé ce moment, aussi terrible physiquement que psychologiquement, les infirmières s’en sont allés, et je suis resté seul pendant un long moment, dans une profonde tristesse …Au bout d’une heure ou deux, entre des examens, je me décide a demander à ce que l’on m’enlève le treillis, étant incapable de le faire …Et sachez que passé ce stade, je n’ai plus eu la moindre remarque depuis lors …

 

 

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Comment ils menacent les hommes sans protéger les animaux ? Un essai engagé qui met en évidence les dérives de l’écologie radicale et des militants antispécistes. Protéger les animaux, leur assurer des conditions de vie décentes, consommer autrement en respectant notre environnement… Qui serait en désaccord avec ces principes fondamentaux ? Mais, on le sait, l’enfer est souvent pavé de bonnes intentions. Aujourd’hui, les activistes antispécistes et les militants écologistes les plus radicaux détournent ces idées partagées par le plus grand nombre. Animés par une idéologie radicale, convaincus que l’intimidation peut remplacer l’échange démocratique, ils imposent, peu à peu, leur vision du “meilleur des mondes”.