La chasse met-elle en danger la forêt de Fontainebleau ?

Anti-chasse
date 31 janvier 2024
author Martin Le Noan

Sur la base de rien du tout, des photographes animaliers décrètent que les plans de chasse appliqués en forêts de Fontainebleau mettent en danger la biodiversité. 

« Au cœur des animaux » nous relaie aujourd’hui un message d’alerte de plusieurs photographes opérant en forêt de Fontainebleau. Selon eux, “la faune sauvage se raréfierait et la forêt domaniale serait en train de se vider”. En cause, le prélèvement de 4 cerfs élaphes de 14,17 et 19 cors. 

Mais que dit la préfecture de Seine et Marne à propos de la chasse en forêt de Fontainebleau ? 

“Dans leurs premières années, les arbres sont fragiles. De faibles hauteurs, ils sont accessibles à la dent des chevreuils et des grands cervidés. Herbivores, ces derniers consomment les bourgeons et les feuilles des jeunes arbres […] Présents en trop grand nombre, ils compromettent la régénération de la forêt.”

“Sans régulation, les populations décupleraient rapidement. La chasse limite leur population afin que la forêt puisse se renouveler. Un plan de chasse, validé par le Préfet, définit le nombre de cerfs et chevreuils à prélever chaque année.”

Mais que nenni ! Les photographes ne sont pas d’accord et remettent en cause les déclarations de l’ONF. Ils voient moins d’animaux. Donc les animaux disparaissent. Donc c’est de la faute des chasseurs de cerfs. 

“ C’est toute la forêt qui se vide. A précisé l’un d’entre eux.”

L’ONF déclare à ce sujet : « les inventaires réalisés n’évoquent pas une raréfaction d’espèces. La forêt de Fontainebleau est l’une des plus riches au niveau national. »

La chasse est justement encadrée pour que les populations de cerfs restent stables et que la forêt se régénère. Pas de massacre et encore moins d’extermination. Sur la saison 2022/2023, 204 cerfs ont été prélevés pour un plan de chasse de 263.

Un autre photographe témoigne : « Ça me fait de la peine de voir ces grands cerfs exterminés de la sorte, déplore Valdet Galica, un photographe animalier. On s’attache à ces animaux. Je ne suis pas extrémiste et dire qu’il faut interdire la chasse, mais il faut plus de règles et surtout revoir les quotas…»  

Bien que l’émotion soit compréhensible, il est crucial de ne pas laisser celle-ci prédominer sur la gestion et l’avenir de ces bois. Et il est important de reconnaître les dangers bien réels qui menacent la forêt, tels que le dérèglement climatique, les espèces invasives (animales et végétales) et même la surfréquentation (piétinement, bruit, chiens en liberté, déchets, feux sauvages). Une approche équilibrée et réfléchie est nécessaire pour trouver des solutions qui préservent à la fois la biodiversité et les écosystèmes forestiers.

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6 Commentaires :
  1. Dips
    01/02/24

    Ces photographes semblent suivre le même raisonnement que les chasseurs qui voient moins de cerfs, donc les forêts se vident, donc c’est la faute du loup. L’émotion n’est pas un bon indicateur sur ces choses-là, en effet.

  2. Philippe
    01/02/24

    Il faudrait rappeler à ces naturalistes que s’ils voient des animaux, c’est grâce aux chasseurs qui ont fait des lâchers et qui ont mis en place des plans de chasse. Il y a 50-60 ans, les forêts étaient vides.

  3. david
    01/02/24

    Ces photographes doivent penser qu’il est aussi facile de faire des photos de cerfs en pleine nature que dans les élevage. Ici une belle photo de cerfs d’élevage.

  4. Alain
    01/02/24

    Encore le biais du relativisme : on mets sur un même pieds des études réalisée sur la longue durée par des professionnels et le ressenti de quelques uns.

  5. Jean Made
    01/02/24

    Je suis photographe animalier . Je n’ai jamais eu l’occasion d’aller photographier en Forêt de Fontainebleau. Mais j’ai beaucoup voyager en France . Et clairement j’observe plus fréquemment des animaux aujourd’hui (j’ai 38 ans) que dans mon enfance ou pourtant je passais toute mes vacances à la campagne. Je me heurte souvent aux autres photographes animalier d’ailleurs car je suis pro-chasse et futur chasseur j’espère un jour . Les gens dénigrent forcément ce qu’il ne peuvent comprendre : je prend autant de plaisir à avoir l’animal à portée d’objectif que j’en aurais à le traquer mon arc a la main.

    1. Thy
      02/02/24

      Je suis d accord avec vous je suis photographe animalier pro chasse je pêche aussi ! Jamais eu de problème avec les chasseurs même de bon moment et on aussi beaucoup de connaissances à nous transmettre quand les gens sont frustrer il faut toujours des coupables ! Nous sommes comme les chasseurs pas avec une arme mais avec nos boîtiers a l affut ! Ou à la trace ! Parfois même spontanée ce sont les animaux qui décident d être la ou pas c est comme ça et faut l accepter ou alors aller dans des réserves ou parcs pour photographier aisément des animaux qui sont exposer !

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