Des associations attaquent la réserve de chasse des traicts du Croisic. En cause : une gestion confiée aux chasseurs. En filigrane, un procès idéologique plus qu’écologique.
Il y a des combats dont la noblesse s’épuise à force de dogmatisme. À entendre les associations Bretagne Vivante, la LPO 44 et FNE 44, relayées dans Actu.fr, la création d’une réserve de chasse et de faune sauvage aux traicts du Croisic serait presque un crime de lèse-nature. Leur procès en légitimité à la fédération départementale de chasse n’a pourtant rien d’anodin : il traduit une fois encore cette logique binaire où, dans l’esprit de certains militants, « gestion cynégétique » rime forcément avec « destruction organisée ».
On pourrait croire, en lisant leur recours, qu’aucune concertation n’a eu lieu. Or, les chiffres parlent : deux ans de discussions, cinquante réunions, un périmètre protégé de 495 hectares. Faut-il rappeler que la chasse est totalement interdite dans cette zone, et que sa gestion vise précisément à protéger des espèces non chassables comme l’avocette, la barnache cravant ou la barge à queue noire ? Un oubli opportun, sans doute.
Le vrai grief de ces associations ? La gouvernance unique confiée aux chasseurs. Une hérésie, nous dit-on, dans le cadre du domaine public maritime. Et pourquoi ? Parce qu’il faudrait « cogérer ». L’argument aurait plus de poids si ces mêmes associations n’avaient pas refusé de siéger dans le comité de gestion où elles avaient pourtant été invitées. On réclame la place qu’on refuse ensuite d’occuper. L’indignation semble parfois plus confortable que la responsabilité.
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Quant au périmètre « trop restreint », c’est là encore une lecture partiale : la réserve couvre déjà plus de 20 % du site. L’extension souhaitée touche des terres privées dont les usagers, paludiers en tête, ont exprimé leur refus d’en subir les contraintes. Peut-on sérieusement revendiquer une protection écologique sans tenir compte des réalités humaines et économiques ? La fédération de chasse, elle, a joué la carte du pragmatisme. Elle a construit un compromis. C’est cela aussi, protéger la nature : faire avec, et non contre.
Mais voilà, dans l’esprit de certains, les chasseurs n’ont pas le droit de gérer, encore moins de protéger. C’est un postulat. Une guerre de religion. Peu importe que la fédération s’investisse déjà dans la surveillance du site, l’accueil du public, la sensibilisation à la biodiversité. Quand le mot « chasse » apparaît, le dialogue se fige, la nuance disparaît.
Ce n’est pas une réserve que l’on attaque ici, mais une idée : celle selon laquelle la nature peut aussi être défendue par ceux qui la parcourent fusil en bandoulière et jumelles au cou. Cette idée dérange, car elle échappe aux cases toutes faites. Pourtant, elle est aujourd’hui l’un des piliers du maillage écologique français.
Dans cette affaire, il serait peut-être temps que certains défenseurs autoproclamés de la biodiversité admettent qu’ils ne sont pas seuls à la servir.
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Faire admettre à ces gens bornés et souvent de mauvaise foi que les chasseurs peuvent gérer et protéger et à mon avis une chose impossible . En tout cas , je souhaite bon courage à ceux qui voudrait s’atteler à cette tâche …
Les seules volontés de ces associations sont de faire le buzz pour exister et toucher des subventions , il n’est pas question de gérer des espaces ça leur coûterait cher!
Ces associations ont complètement raison, je n’ai aucune confiance envers les chasseurs…
Ses associations touchent les subventions et ne s’occupent pas du territoire et il faut tout reprendre derrière eux .il suffit de regarder les salaires qu’ils se prennent c’est de la folie,au moins les chasseurs font ça bénévolement et ça ne coûte rien au contribuable il faut faire des économies en ce moment.voir sur le net pour voir leur salaires et vous comprendrez,ils ne réinvestissent rien de ce qu’ils touchent,c’est du vécu pour ma part 😤
Ces associations de protection n’ont que le nom et ne font rien sur le terrain, les chasseurs eux le font gratuitement et sérieusement
Moi,c est l inverse,d ailleurs certaines réserves gérées par ces associations posent problème,e ça aspas.je peux vous en faire visiter une gérer par les chasseurs,d ailleurs ouverte au public certains jours et vous constaterez qu on se débrouille pas si mal.pourquoi on ne pourrai pas agir ensemble ,on accueille tout le monde de bonne volonté et bien sûr qu il faut des espaces protégés.
FOUGERE, votre commentaire donne entièrement raison à cet article !!
En fait , quoi de nouveau ??… Rien !! Nada !! toujours le même argumentaire que nous entendons depuis des années , avec les mêmes théories fumeuses . En fait , ils veulent nous éliminer du paysage . Mais leurs « naturalistes » auto proclamés ne pourront rien contre le fait que nous sommes là , avec nos actions aussi discrètes qu’efficaces .