En autorisant la reprise de la régulation du grand cormoran en eaux libres, le Conseil d’Etat donne raison à la Fédération Nationale pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (FNPF) et permet une avancée historique pour la protection des peuplements piscicoles.
C’est un combat de longue haleine qui vient de prendre fin pour la Fédération Nationale pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (FNPF), la fédération de pêche de l’Ain, les AAPPMA du Doubs et l’association ANPER-TOS.
En effet, le Conseil d’État a rendu ce lundi 8 juillet 2024 une décision historique en autorisant à nouveau la régulation du grand cormoran en eaux libres.
Un nouvel arrêté ministériel définissant des quotas doit ainsi être pris sous 4 mois par le ministère compétent, en espérant que le contexte politique actuel ne freine pas les procédures ainsi engagées.
Si tout se passe sans encombre, des arrêtés préfectoraux pourront alors être pris, département par département. Chaque demande de quotas devra être appuyée d’arguments et d’études d’impacts locales solides. En effet, même si la régulation du grand cormoran peut reprendre, il apparaît évident de l’adapter en fonction de la situation et des dégâts occasionnés dans chaque département.
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Mais pourquoi ce changement de cap ?
Pour vous éviter de vous farcir le texte pondu par le Conseil d’État voici deux points importants à retenir. Non pas que le reste soit moins intéressant. Il se révèle même inspirant concernant les leviers juridiques qui pourraient être actionnés dans d’autres situations similaires à venir…
“10. D’une part, il ressort des pièces du dossier que le grand cormoran est une espèce en bon état de conservation en France, dont les populations connaissent une croissance dynamique, et dont la présence est établie dans 55 départements, pour un effectif total de 11 136 couples nicheurs et un effectif moyen d’oiseaux hivernants de 98 000 individus. L’incidence de la prédation du grand cormoran sur les populations des espèces de poissons apparaît très variable et largement dépendante du contexte écologique et du milieu dans lequel elle s’inscrit. Plusieurs études montrent toutefois que cette incidence peut, dans certains cas, être importante et conduire à une diminution substantielle de la biomasse de certaines espèces.”
“11. D’autre part, il ressort également des pièces du dossier que plusieurs espèces de poissons protégées, susceptibles d’être consommées par le grand cormoran, sont en mauvais état de conservation. […] Si le grand cormoran n’est pas le facteur principal expliquant ce mauvais état de conservation, la pression de prédation qu’il exerce apparaît susceptible, dans certains contextes particuliers, de contribuer à la dégradation de l’état de conservation de ces espèces.”
Quand on sait la violence des attaques et du harcèlement mis en œuvre par les associations écologistes, les fédérations de pêche peuvent être fières d’avoir tenu leurs positions. Ainsi, tout n’est pas perdu face à l’écologie punitive. Les études de terrain et les données chiffrées seront sans aucun doute les meilleures armes des pêcheurs et chasseurs français dans les combats à venir.
A voir en vidéo :
Enfin !!! Bravo aux pêcheurs qui ont réussi ce qu’il faut bien appeler un tour de force vis-à-vis de leurs – de nos – opposants. Comme quoi tout n’est pas perdu d’avance, dès lors que le boulot est bien fait.
Reste maintenant à voir ce qui va être fait – ou pas – pour la mise en œuvre de la décision. Dans le contexte politique actuel, ce n’est sûrement pas gagné d’avance. En espérant que le(la) nouveau ministre de l’environnement ne soit pas un(e) écolo…
Il va y avoir du sport pour la réalisation des quotas. Souvenez vous des problèmes causés aux louvetiers pour abattre les loups à problèmes. Les pro-loups sont allés, la nuit, jusqu’à répandre du parfum sur une carcasse de bovin, tué par les loups, pour empêcher les louvetiers de faire leur travail.