Une balade au cœur des Bauges a viré au vaudeville quand des cris de chasseurs ont été pris pour des appels à l’aide. Les pompiers dépêchés sur place n’en reviennent toujours pas.
C’était un dimanche tranquille dans le massif des Bauges. Les sentiers serpentaient entre les pins, l’air était vif et pur, et les randonneurs, joyeux citadins en quête de communion avec Dame Nature, s’éparpillaient dans les sous-bois, sacs à dos ajustés et gourdes étincelantes. Tout semblait parfait, jusqu’à ce que des cris retentissent au loin.
Pour ces aventuriers des week-ends, il n’y avait pas de doute : quelqu’un était en détresse. Ces hurlements gutturaux et répétés ? Probablement une âme égarée, à bout de forces, suppliant pour son salut. Ni une, ni deux, les téléphones furent brandis tels des sifflets d’arbitres, et les pompiers de Savoie reçurent une avalanche d’appels alarmés.
C’est ainsi que le ballet des secours commença. Douze pompiers furent dépêchés sur les lieux, accompagnés du Dragon 74, hélicoptère prêt à fondre sur l’épicentre du supposé drame. Une véritable scène digne des films d’action, où la solidarité humaine affrontait les dangers insoupçonnés de la montagne. Le suspense montait… jusqu’à ce que l’équipage tombe nez à nez avec la source des cris.
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Ils étaient là, casquettes vissées sur la tête, fusils en bandoulière et chiens gambadant joyeusement. Les chasseurs, car c’était bien eux, levaient les yeux, intrigués par cette effervescence aérienne. « Des secours ? Pourquoi donc ? Ah, nos appels ! Mais nous faisions simplement revenir nos chiens ! » s’amusèrent-ils, un brin gênés, un brin amusés.
Et voilà comment la belle mécanique s’emballe. Quand la forêt parle une langue que certains ne maîtrisent pas, la nature se venge avec une pointe d’ironie. Car il faut bien le dire : la vie sauvage n’est pas un épisode d’une série policière où chaque cri est un signal de détresse. Parfois, c’est juste un chien un peu sourd qui traîne les pattes.
Alors, amis randonneurs, avant de partir à l’assaut des sentiers, peut-être serait-il utile de potasser un peu les us et coutumes de la campagne. Les chasseurs, par exemple, ont une façon bien à eux de se faire entendre, avec des « hou ! houhou ! » qui résonnent dans la vallée. Ce n’est ni un code secret ni une plainte désespérée. C’est juste nos campagnes qui vivent, tout simplement.
Heureusement, tout finit bien. Les pompiers ont retrouvé leur calme, les randonneurs leur souffle, et les chasseurs leurs chiens. La montagne, elle, a gardé son mystère, rieuse et indulgente envers ces citadins qui, pour un instant, ont cru la dompter.
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Et y en a aucun qui s’est dit « je vais aller voir avant d’appeler « ….
Le dégainage de téléphone est désormais dans l’ADN de l’homo connectus