Le paradoxe animaliste

Antispécisme
date 21 mars 2024
author Martin Le Noan

Dans le monde idéal des animalistes, la nature se régule toute seule. Mantra qui atteint sa limite lorsqu’un animal condamné par dame nature est en fait beaucoup trop mignon pour mourir. 

C’est l’histoire d’une renarde de 2 mois recueillie par une dame en pleine nature. En hypothermie, recouvert de parasites et condamné par la nature, l’animal a finalement pu être sauvé grâce à cette intervention. 

Si cette histoire se termine finalement bien pour la jeune renarde, il y a quand même un hic. Resté trop longtemps au contact de son sauveteur, l’animal ne peut plus être relâché dans la nature et devra mener une vie de captivité dans un refuge partenaire de la Fondation Brigitte Bardot. 

Un acte qu’on l’on imagine être motivé par un véritable amour des animaux, mais qui soulève une question importante : les animalistes souhaitent-ils réellement que la nature se régule toute seule ? 

Si un animal mourant est découvert, c’est que la nature en a décidé ainsi. Est-il alors éthique d’intervenir pour contrer cette auto-régulation ? Qui plus est, pour que l’animal secouru ne puisse peut-être plus regagner son milieu naturel. Les interventions de sauvetage sont-elles les seules à être autorisées ? Que fait-on des espèces exotiques introduites et qui mettent en danger les espèces autochtones ? Quels animaux doit-on secourir et lesquels doit-on laisser mourir ? 

Parce que bon, sur Instagram, les renards c’est quand même vachement plus mignon.

La nature fait fi de toute compassion et de tendresse lorsqu’il s’agit de rester à l’équilibre. La mort fait partie intégrante de cet équilibre et les chasseurs l’ont compris depuis bien longtemps.

L’interventionnisme animaliste montre bien cet état de pensée paradoxal qui est le leur : nous souhaitons que la nature se régule toute seule, sauf si nous en décidons autrement.   

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6 Commentaires :
  1. Vergondy Alain
    21/03/24

    Dans le même ordre d’idée rappelez vous l’énergie et l’argent qui avait été dépensé pour tenter de sauver l’orque qui s’était égaré dans la Seine. Ce temps et c’et argent auraient pu être consacrés à restaurer quelques mares mais voilà les tritons et autres batraciens c’est moins médiatique et moins Disneyeins qu’un orque qui était condamné.

    1. Calila
      21/03/24

      Surtout qu’il y en a eu une pour s’émouvoir du sort des truites qu’on lui donnait!
      Mme Thouy?

  2. serge
    22/03/24

    Le choix de l’animal à sauver est lié à son capital « mignon choupinou » la dame qui a pris en charge la petite renarde au regard attendrissant aurait elle eu la même démarche avec des bébés vipères tombés dans une fosse ? Devons nous remettre dans le nid l’oisillon expulsé par le petit coucou qui s’est installé ? etc… Il y a là une vrai émotion paradoxale que les animalistes ne maitrisent pas plus que moi.

  3. Françoise
    22/03/24

    Je pense qu’il existe une vraie tension entre la raison qui cherche à gérer au mieux les grands ensembles et fait fi de l’individualisme, que ce soit dans la gestion de la nature ou des groupes humains, et les émotions qui ne se commandent pas. Les humains sont câblés comme cela, c’est une question de survie des jeunes, ce qui est petit et faible doit être protégé et les animaux, mignons ou pas, bénéficient des déferlement hormonaux sur lesquels les humain.e.s n’ont que très peu de prise. On retrouve cela dans toutes les civilisations, même celles qui vivent avec la mort mieux que nous ne le faisons.

  4. GUILLAUME MARKUS
    24/03/24

    FRANÇOISE, vous avez pleinement raison quand vous rappelez comment l’homme est viscéralement construit.

    Comme tout animal nous focalisons à l’extrême sur la protection de notre progéniture, acte qui a été essentiel sur des centaines de milliers d’années pour la survie et le développement de l’espèce humaine.

    Et nous sommes aussi sensibles, touchés même, à la vue d’un bébé animal domestique ou sauvage.

    Dans cette histoire de renardeau, nous ignorons pourquoi il était abandonné par la renarde. Sans tout l’apprentissage, l’éducation, qui est donné aux renardeaux, ceux-ci n’ont aucune chance de survie.

    Fallait-il sauver de la mort ce très jeune renardeau ? Je ne le crois pas. Un animal sauvage doit pouvoir vivre sa vie d’être libre.

    Sauf pour des espèces sauvages en voie d’extinction, blessés par exemple, nous ne devrions pas intervenir.

    1. Françoise Leygnac
      27/03/24

      C’est exactement mon sentiment.

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