Les archers suisses en quête de territoires étrangers

Chasse Actu
date 19 mars 2025
author Léa Massey

Interdite en Suisse, la chasse à l’arc pousse ses adeptes helvétiques à s’exiler à l’étranger pour pratiquer leur passion, malgré la controverse.

C’est La RTS qui raconte – La chasse à l’arc, discipline mêlant adresse et proximité avec la nature, est interdite en Suisse. Pourtant, de plus en plus d’adeptes helvétiques n’hésitent pas à traverser les frontières pour pratiquer leur passion. Parmi eux, Martin Meiler, un Grison passionné qui trouve refuge en Italie pour assouvir sa quête de traque silencieuse.

Un mode de chasse exigeant et immersif

Depuis six ans, Martin Meiler s’adonne à la chasse à l’arc, un art qui impose une approche totalement différente du tir au fusil. « On est beaucoup plus proche des animaux et de la nature. La chasse est bien plus exigeante, ce qui la rend si attrayante », confie-t-il à la télévision suisse SRF. En effet, la portée réduite et la vitesse moindre des flèches nécessitent une approche plus furtive et un niveau de maîtrise accru. Le moindre bruit, le plus léger coup de vent peut compromettre l’issue d’une traque, rendant chaque prise encore plus gratifiante.

Malheureusement pour lui, la Suisse interdit cette pratique pour des raisons de bien-être animal. Selon l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), un tir mal ajusté pourrait blesser l’animal sans le tuer immédiatement, causant des souffrances inutiles. Une vision contestée par les adeptes de l’arc, qui assurent que, bien maîtrisé, ce mode de chasse est tout aussi efficace et respectueux du gibier que les armes à feu.

L’exil cynégétique : un phénomène en croissance

Ne pouvant pratiquer sur le sol suisse, Meiler et d’autres chasseurs passionnés se tournent vers les pays voisins. L’Italie, mais aussi la France et l’Espagne, autorisent la chasse à l’arc sous certaines conditions. Ces terres deviennent donc des terrains de chasse privilégiés pour ceux qui refusent d’abandonner cette approche différente et immersive.

A lire aussi : Chasse à l’arc : l’indignation compulsive

Ce phénomène d’exil cynégétique illustre une tendance plus large : le besoin de renouer avec des pratiques de chasse moins technologiques et plus ancrées dans la nature. En Amérique du Nord, la discipline connaît un véritable engouement, avec plus de trois millions de pratiquants (!). L’Europe, bien que plus restrictive, voit également croître l’intérêt pour cette chasse silencieuse et authentique.

Un combat pour la reconnaissance

Face à la rigidité de la législation suisse, les chasseurs à l’arc helvétiques continuent de militer pour une reconnaissance officielle. À leurs yeux, l’interdiction repose sur des arguments obsolètes et méconnaît les progrès réalisés en matière d’armement et de formation. « Un bon archer sait exactement où placer sa flèche pour assurer une mort rapide et indolore », affirme Meiler.

En attendant un éventuel changement de réglementation, ces passionnés continueront de franchir les Alpes pour poursuivre leur quête, prouvant que la chasse à l’arc est bien plus qu’un simple loisir : c’est une philosophie de vie.

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