Les écolos chougnent pour 30 balles !

Fatigue et sourire en coin. Voilà ma première réaction face à cette vidéo que vous pouvez retrouver là. Non mais imagine…ce dispositif a pour vocation à encourager les jeunes de la région à pratiquer des activités extérieures, et Laurent Wauquiez a estimé que la chasse ça rentrait dans le cadre !

Il n’en fallait pas plus aux écolos excités pour sortir leurs accents les plus tragiques : « Quelle honte ! », s’indignent-il. « Mettre des armes dans les mains de nos enfants ! N’oublions pas que l’année dernière, une jeune de 17 ans a tué une randonneuse ! »

Oui. Les accidents arrivent, comme dans toutes les activités humaines. La vrai question c’est l’instrumentalisation qui en est systématiquement faite pour tenter de discréditer toute une pratique. Et à ça les écologistes sont parmi les plus forts.

Le fait que ce vieux procédé populiste usé jusqu’à la corde soit l’outil préféré de tous les dogmatiques de ce pays, ça ne les gêne pas.

D’autres font ça très bien en compilant les exactions des étrangers pour prouver je ne sais quelle connerie. Et là, pour dénoncer cette imposture, y’a du monde ! Et en particulier du monde bien vert !

Mais quand ça sert sa propre idéologie, plus de problèmes ! On peut allègrement se servir de faits divers aussi rares que terribles pour émouvoir la plèbe !

Les écologistes n’ont que ça à proposer, et ne se rendent même pas compte qu’ils sont des caricatures en miroir de ces fameux activistes d’extrême droite qu’ils combattent de toutes leurs forces.

Détester les tentatives de manipulations des masses, c’est bon pour la tronche. Et c’est une activité, en plus de la chasse, que je pratique avec beaucoup d’assiduité.

Tous à mettre dans le même panier ces tripatouilleurs de consciences, chacun persuadé de détenir la haute vérité tout en racontant conneries sur conneries ; usant des procédés les plus abjectes pour tenter des percées électorales improbables.

Trente balles pour aider les jeunes à prendre leur permis de chasser ! Mais largement de quoi se filmer devant le siège de la région pour aligner des poncifs ! Largement de quoi exhumer un des huit accidents mortels qui ont eu lieu l’année dernière sur les dizaines de millions de parties de chasse ! C’est tout à fait pertinent ! Et pas du tout la preuve de la dérive fascisante qui frappe l’écologie politique !

Le pire, c’est que je ne suis même pas sûr qu’elle réalise à quel point ce procédé est proprement puant, enfermée qu’elle est dans l’une de ses soixante-quatre indignations quotidiennes, la tête dans le guidon et goutant les quelques assentiments moutonniers de sa minuscule sphère d’influence.

Je me demande si le plus grand problème ne se situe pas là.

Je ne vais pas ici pleurer à l’abêtissement de nos élus, ce serait trop facile. Mais il est quand-même difficile de ne pas voir que nos institutions ressemblent de plus en plus à une version grandiloquente d’un bar PMU un weekend de fête du cochon.

Chacun y va de sa petite phrase, de sa grande colère du moment, sans la moindre hauteur ; sans même le minimum d’auto-questionnement préalable sur la pertinence de l’ensemble ; se vautrant dans l’idéologie de son camp, parfois embrassée au hasard d’une rencontre, mais entretenue par la terreur de s’en voir exclu pour « non indignation suffisante ».

L’émotion n’a pas sa place dans la politique de la cité. Elle est la propriété des citoyens qui la brandissent devant leurs élus qui doivent, eux, la comprendre, l’analyser, la traduire, mais jamais s’y laisser prendre. Et encore moins l’instrumentaliser pour parvenir à leurs fins électorales.

Le populisme est un danger pour notre démocratie, et il prend bien des formes. Sa version écologiste a cela de pervers qu’elle avance masquée derrière de légitimes préoccupations de notre temps. A nous de les reconnaître, de les combattre, et de proposer une alternative viable.