Dans une tribune vibrante, Vincent Piednoir et Humbert Rambaud appellent à faire reconnaître la chasse comme patrimoine universel. Bien plus que la défense d’une pratique, c’est un manifeste culturel, un cri de ralliement adressé aux chasseurs du monde entier.
Il y a des tribunes qui marquent une étape. Celle que signent Vincent Piednoir et Humbert Rambaud dans Le FigaroVox en fait partie. Deux hommes, deux plumes, deux passionnés de chasse qui ont compris que l’heure n’est plus à la défensive molle, mais à la reconquête culturelle. Leur texte, « Chasseurs de tous les pays, unissez-vous ! », n’est pas une figure de style : c’est un appel à l’union, à la fierté, à la révolte.
Trop longtemps, les instances cynégétiques ont tenté de survivre en quémandant leur légitimité sur le terrain de l’utilité : régulation des espèces, entretien des milieux, équilibre écologique… Des arguments techniques, parfois efficaces, mais trop souvent vides de sens pour une opinion qui ne raisonne plus qu’en termes de morale et d’émotions. Piednoir et Rambaud osent rompre avec cette stratégie défensive. Ils disent ce que beaucoup pensent tout bas : la chasse ne doit pas se justifier – elle doit s’assumer.
Et mieux encore : ils élargissent le cadre. Ils prennent l’initiative lancée par la FNC – demander l’inscription de la diversité des modes de chasse à la française au patrimoine immatériel de l’UNESCO – et la prolongent, la radicalisent : pourquoi se limiter à la France ? Pourquoi ne pas réclamer, haut et fort, la reconnaissance universelle de toutes les chasses du monde, dans leur diversité, leur enracinement, leur beauté propre ?
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Ce n’est pas un caprice. C’est une évidence anthropologique. Partout sur la planète, des hommes et des femmes chassent. Par nécessité, par passion, par tradition. Et partout, cette pratique forge des cultures, des mots, des gestes, des savoir-faire transmis. Voilà ce qu’ils nous rappellent avec force : la chasse est un fait de civilisation. Elle mérite d’être protégée non pas malgré son archaïsme supposé, mais à cause de ce qu’elle conserve d’humain, de complexe, de sensible.
À travers leur plume, Piednoir et Rambaud redonnent à la chasse ce qu’elle a trop souvent perdu : la fierté. Ils tendent un miroir aux chasseurs du monde entier : voyez ce que vous êtes, voyez ce que vous incarnez. Pas une niche folklorique, mais une mosaïque culturelle planétaire. Pas une survivance honteuse, mais un patrimoine menacé. Et face à ceux qui veulent nous effacer, leur message est clair : il ne suffit plus de protester, il faut affirmer, unir, revendiquer.
Reste à savoir si cet appel sera entendu. Si les ministres de la Culture du monde entier comprendront que préserver la chasse, ce n’est pas défendre une pratique violente, mais sauver une richesse culturelle en péril. Et surtout, si les chasseurs eux-mêmes oseront se lever, non pas comme des coupables à absoudre, mais comme des héritiers à défendre.
Ce texte n’est pas un cri dans le vide. C’est un signal de ralliement. Et nous serions bien fous de ne pas y répondre.
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