Nutella végan : la grande farce

En 2024, on ne peut plus se contenter d’être juste bon et gras. Il faut aussi être vert et éthique. Et hop, voilà que Ferrero sort son dernier coup de génie : le Nutella végan.

Ah, Ferrero. Quand tu penses à Ferrero, tu vois déjà ce pot de Nutella trônant fièrement dans des milliers de cuisines, comme un symbole incontesté du petit-déjeuner à la française. On tartine, on dévore, et on en redemande.

C’est Le Figaro qui raconte – Ferrero, pour ses 60 balais, nous sort un Nutella sans lait, pour caresser dans le sens du poil ces chers végans. Parce qu’en 2024, on le sait tous, bouffer c’est aussi un acte politique.

Ferrero n’est pas fou. Ils ont bien pigé que pour continuer à vendre des millions de pots, il fallait s’adapter. Parce que les consommateurs, ils changent. Ils veulent du green, du responsable, du sain. Et Ferrero, fidèle soldat du capitalisme, s’adapte à cette nouvelle demande, avec juste ce qu’il faut de verdissement du logo. Une petite feuille verte par-ci, une mention « Plant Based » par-là, et le tour est joué.

Mais on ne va pas se mentir, ce Nutella vegan, c’est la suite logique dans la grande saga du capitalisme moderne. On veut bien être vert, mais sans se priver. Alors on nous sort un produit qui fait semblant de changer les choses, mais qui, au fond, continue d’engraisser les mêmes multinationales. On te vend du végan comme on te vendrait de la lessive bio, sans toucher à l’essence du problème. Parce qu’au fond, ce Nutella-là, il restera un produit ultra-transformé, avec son lot de sucres et de graisses – qu’elles soient végétales ou non.

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Et pendant ce temps, Ferrero continue de prospérer. 14.000 employés en France, 1,39 milliard d’euros de chiffre d’affaires. C’est pas avec du lait de soja qu’ils vont changer leur modèle économique. Mais ils n’ont pas besoin de le faire, tant qu’on est là, à attendre notre version végane du Nutella !

Mais au milieu de tout ça, une question brûle : qu’en est-il de l’huile de palme ? Près de 90 % de l’huile de palme provient des plantations qui supplantent les forêts en Indonésie et en Malaisie.

Déforester pour installer des plantations d’huile de palme décime les habitats des orangs-outans et les force à rentrer en contact plus souvent avec les Hommes. Privés des ressources naturelles en fruits, feuilles et pousses, les orangs-outans affamés se replient sur les jeunes pousses de palmiers à huile, ce qui les met en danger direct, les agriculteurs gardant jalousement ces plantations avec des flingues.

Alors oui, Ferrero certifie son huile de palme « végane », mais ça ne change rien à la réalité sur le terrain : des hectares de forêts abattus, des écosystèmes détruits, et des espèces en voie de disparition. Pas très végan tout ça…

Peut-être que ce Nutella vegan trouvera son public. Peut-être qu’il arrivera en France un jour, et qu’il se vendra par millions. Mais ne nous y trompons pas : ce n’est pas une révolution. C’est juste une nouvelle manière pour Ferrero de continuer à se remplir les poches, tout en nous faisant croire qu’on sauve la planète une tartine à la fois. Un joli coup de com, une feuille verte qui cache une forêt bien plus sombre. Et pendant ce temps, nous, on tartine et on en redemande. Mais à quel prix, au fond ?

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