Les anséridés sont des oiseaux très grégaires dont la détention et l’élevage passionnent beaucoup d’entre nous.
Cendrées, rieuses, moissons et leurs différentes sous-espèces font chavirer la tête de nombreux acharnés grâce à leur chant et leur beauté. Parlons élevage et constitution d’un jeu d’oies qui chasse ! Chassant dans les Flandres, un lieu mythique pour la chasse des oies et ayant la chance de croiser leur chemin chaque année, j’ai réussi au fil du temps à peaufiner un attelage constitué d’une vingtaine d’oiseaux ayant toutes et tous une place indispensable au sein de mon attelage. Des oiseaux sélectionnés depuis une dizaine d’années afin d’obtenir un jeu fonctionnel et polyvalent.
Tout d’abord, il est important de savoir que pour avoir un bon jeu d’oies, il faut constituer une « équipe » sous-entendu un groupe d’oiseaux. Les anséridés sont très grégaires et même si les couples restent très fidèles et territoriaux notamment en période de reproduction, tout le reste de l’année le groupe d’oies doit être comme une grande famille. L’ensemble des oiseaux doit séjourner dans un même parc afin d’obtenir une cohésion et des liens sociaux entre eux.
J’ai régulièrement constaté des fusions entre certains couples. Au plus la cohésion sera grande, au plus le jeu aura tendance à entretenir la mare. Je compare d’ailleurs souvent mon attelage à une équipe de foot ayant un match à jouer. En l’occurrence un match contre leurs congénères sauvages parfois bien plus nombreuses que la vingtaine d’appelants disposés sur la marre.
Reproduction et sélection !
La reproduction n’est pas des plus compliquée : de l’eau propre, un parc enherbé avec de l’espace et de la végétation herbacée et quelques petits arbustes feront le bonheur des femelles au printemps. Les anséridés sont des oiseaux très territoriaux en période de reproduction, c’est pourquoi, pour éviter les nombreuses bagarres entre jars au printemps il est important d’avoir un espace suffisant pour que chaque couple puisse avoir son « espace vital » et son territoire de nidification. Quand cela est possible, l’isolement de certains couples est une bonne alternative pour assurer et optimiser une bonne réussite. La maturité sexuelle s’atteint en général à l’âge de 3 ans.
C’est d’ailleurs l’âge à laquelle les jeunes oiseaux attrapent leur voix définitive. Les femelles sont généralement plus rapides que les jars qui eux sont encore instables jusqu’à leur troisième printemps. Ce n’est pas pour cela qu’il ne faut pas utiliser les oiseaux à l’attelage, au contraire, de l’entrainement ne leur fera pas de mal et leurs congénères sauvages peuvent tout de même succomber à leur charme. Concernant le type de nichoirs, j’utilise personnellement des nichoirs en forme de tipi avec une vision sur le devant mais aussi sur l’arrière afin de voir venir un éventuel prédateur. Pour les oiseaux issus de souche sauvage, la reproduction est plus compliquée, il faut opter pour un environnement le plus naturel possible avec une végétation assez haute.
Chez moi, l’élevage se fait 100% au naturel. Ainsi, le rôle des parents est totalement valorisé. De l’aliment démarrage est disposé à volonté durant les 8 premiers jours avec une petite coupelle d’eau pour la baignade et un abreuvoir. Un cercle de grillage est placé autour du nid durant ces 8 premiers jours et le jar n’a pas accès au parc, pour éviter les piétinements. Après cette petite convalescence, je retire le grillage et laisse la petite famille évoluer au même rythme que les adultes.
Disposition et rôles.
Eh oui, un jeu peut faire une mauvaise action ou une mauvaise nuit… Cela arrive même aux meilleurs et cela s’avère parfois inexplicable ! De jour, comme de nuit, il arrive que nos chères et tendres cocottes ne soient pas en grande forme. Petit conseil : pour créer ce lien important, dès l’entrée dans votre parc, essayez de reproduire toujours le même sifflement ou la même parole assimilée à une poignée d’herbe ou de floating. Avec le temps, les oies qui sont des oiseaux extrêmement intelligents assimileront l’action et vous répondront facilement. La sélection peut être plus compliquée que ce qu’on ne le croit. Pour trouver des oiseaux qui chassent, cela peut prendre plusieurs années. J’entends par « chasser », le fait de ne pas lâcher les sauvages qu’elles auront au-dessus de leur tête.
En règle générale, on dispose les jars à l’attaque et les femelles à la pose. Le but étant de former un entonnoir dans lequel la volée d’oies va rentrer pour venir se poser à la sortie. Le plus de chant sur l’arrivage et progressivement, à l’approche de la zone de pose, il est important de veiller à positionner les oiseaux dits « de pose » avec les voix les plus douces afin de finaliser l’action. Il est important de placer les jars les plus agressifs et accrocheurs sur l’arrivage en caisse et si possible en hauteur pour augmenter leur visibilité.
Deux sous-espèces d’oie des moissons sont les plus courantes dans nos attelages : Fabalis « la grande » et Rossicus « la petite ». Elles seront toutes les deux des atouts certains pour compléter un jeu d’oies et peuvent apporter leur pierre à l’édifice si une volée de moissons venait à survoler l’attelage. Cependant, il est tout à fait possible de faire poser des moissons sans moissons à l’eau ! La fabalis aura un tempérament dominant, plus bavarde avec des voix accrocheuses et portantes. Chez la rossicus, les jars sont souvent nerveux et toniques avec des voix relativement fines et douces et les femelles sont plutôt discrètes avec des voix très graves.
Pour moi, ces dernières sont plus polyvalentes et moins dérangeantes pour chasser le canard. Cependant, le côté familier et dominateur de la fabalis est très intéressant dans un jeu, car l’imprégnation est assez simple avec cette sous-espèce. Dans chaque jeu d’oies il y a souvent un meneur. Chez moi, c’est justement le jar de Fabalis qui fait la loi. Il prend systématiquement place sur le toit de la hutte ! C’est la « tour de contrôle », celui qui lance tout l’attelage grâce à sa vision surplombante et la place qu’il a dans le groupe.
Cendrées et rieuses : 2 chasses différentes ?
Le Salon de la Chasse et de la Faune Sauvage 2023
Le Salon de la Chasse et de la Faune Sauvage de Rambouillet, qui aura lieu sur l’île Aumône, située en plein milieu de la Seine à Mantes la Jolie est connu comme le salon de chasse couvert le plus grand. Des exposants venus du monde entier se rassemblent pour présenter et démontrer les dernières nouvelles de l’industrie de la chasse en plein air couvrant autant des fusils de chasse que les vêtements à un public qualifié et intéressé. L’événement est une plate-forme de communication et information pour tous les chasseurs et les amateurs offrant d’excellentes occasions pour établir des nouveaux contacts.