La cohabitation avec les ours au Japon devient de plus en plus périlleuse : records d’observations et d’attaques incitent le gouvernement à revoir sa législation sur la chasse et à explorer des solutions durables.
Un record d’observations historique
Le Japon compte aujourd’hui plus de 50 000 ours noirs et bruns, un chiffre qui a triplé en une décennie. Cette augmentation, fruit de l’arrêt des campagnes d’extermination des années 1990, reflète une réhabilitation réussie des populations ursidées. Cependant, elle s’accompagne d’un coût : entre avril et octobre 2023, 19 912 apparitions d’ours ont été recensées, un record dépassant largement les 18 000 signalements de 2020.
Les préfectures d’Iwate et d’Akita, situées dans le Tôhoku (nord-est), concentrent près de 40 % des signalements. Ces observations sont accentuées par des mauvaises récoltes de glands, une des principales sources de nourriture des ours en automne. Ces pénuries, exacerbées par le changement climatique, forcent les animaux à s’aventurer dans les zones agricoles et résidentielles.
Un contexte explosif
L’augmentation des attaques est un autre signe alarmant. Entre avril et novembre 2023, 193 agressions par des ours ont été enregistrées, un chiffre sans précédent depuis le début des relevés en 2006. Ces attaques ont causé 212 blessés et 6 décès, touchant des randonneurs, des travailleurs agricoles et même des habitants près de leur domicile.
Cette montée des conflits est alimentée par trois facteurs principaux :
- La désertification rurale : L’abandon des terres agricoles a réduit les zones tampons entre les forêts et les zones habitées.
- Le réchauffement climatique : Les hivers plus doux perturbent l’hibernation des ours, augmentant leur activité. Les sécheresses affectent également les ressources alimentaires en forêt.
- L’urbanisation croissante : Les zones résidentielles empiètent sur les habitats naturels, intensifiant les interactions.
En septembre et octobre 2023, environ 40 % des attaques ont eu lieu à proximité des habitations, une hausse marquée par rapport aux années précédentes. La préfecture d’Akita illustre cette évolution, avec plus de 40 agressions urbaines en seulement trois mois.
Un assouplissement législatif pour une réponse immédiate
Face à cette situation critique, le gouvernement japonais prévoit d’assouplir les lois strictes sur la chasse aux ours. Jusqu’ici, ces réglementations limitaient fortement la possibilité de tuer des ours même en cas de danger immédiat. Désormais, le pays espère freiner les attaques en simplifiant les démarches pour abattre les animaux jugés menaçants.
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Cette mesure vise à répondre aux préoccupations croissantes des communautés rurales, souvent en première ligne face aux incursions des ours. Pourtant, la chasse seule ne pourra résoudre tous les problèmes. Les autorités insistent sur la nécessité de coupler ces efforts avec des stratégies de long terme.
Des solutions complémentaires pour une coexistence durable
Outre l’assouplissement des lois de chasse, plusieurs mesures sont envisagées pour prévenir les conflits :
- Amélioration de la gestion des déchets : Limiter l’accès des ours aux ordures domestiques pour réduire leur attirance vers les zones habitées.
- Mise en place de barrières naturelles et artificielles : Créer des démarcations claires entre les habitats humains et sauvages.
- Usage accru de chiens de surveillance et de technologies modernes : Caméras thermiques et drones pour surveiller les déplacements des ours en temps réel.
Une leçon pour l’avenir
La situation japonaise met en lumière les défis liés à la cohabitation avec la faune sauvage dans un monde où les habitats se chevauchent de plus en plus. Tous responsables. Malgré cela, on s’apprête à voir une levée de boucliers de la part de la sphère animaliste, qui va encore montrer du doigt les humains qui vont « réguler » les ours. C’est toujours plus pratique de nommer un mal « étranger » plutôt que de remettre en question son mode de vie.
A voir en vidéo :
Vu la quantité croissante d’ours dans les Pyrénées , nous aurons bientôt des problèmes similaires et des soucis bien plus graves nous pendent au nez avec les loups dons les populations croissent d’années en années partout en France .