Le 23 octobre, je vous avais évoqué, dans cet article, les actions de l’association scientifique GIFS France. Les comptages 2023 s’étant terminés le samedi 11 novembre, il est temps de faire un bilan qui s’avère…très différent des années précédentes.
Rappelons que ces comptages ne concernent que la migration du pigeon ramier.
Toujours est-il que cette année fut éminemment pauvre : au 10 novembre, seules 150 000 palombes avaient pris leur envol vers le sud. Un nombre qui interroge le GIFS qui commente :
« Une année exceptionnelle en termes d’effectifs les plus bas sur la série des 24 années de suivi. Il n’y a pas eu de réel pic migratoire sur les Pyrénées depuis le 15 octobre, à ce jour. »
Selon palombe.com, le total pour 2023 s’élève seulement à 176 013 oiseaux, contre 3 423 716 oiseaux en 2022, un énorme écart donc !
L’association met en cause plusieurs facteurs, notamment météorologiques et climatiques, deux points déterminants pour la migration et qui n’ont visiblement pas poussé les oiseaux à partir.
Un mois de septembre chaud, avec +3,6 °C globalement en Europe, un vent du sud/sud-ouest fortement présent début novembre, puis la tempête Ciaran suivie de Domingos. Tout cela a impacté les vols de la fin Octobre, sans même parler du festin des résidus de maïs disponibles à volonté dans les parcelles agricoles.
Néanmoins, le GIFS reste optimiste, et envisage même l’éventualité d’un ou deux pics hors période de comptage.
Mais celui-ci se produira à une condition : la « fenêtre météorologique devra être favorable », ce que nous souhaitons aussi fortement !
L’association nous rappelle que ce même phénomène s’était déjà produit auparavant : « En 2019, on avait aussi au compteur 400 000 oiseaux au 11 novembre. En cause les mauvaises conditions météorologiques avec un passage tardif sur la deuxième quinzaine de novembre. »
À la suite de ce passage hors période de comptage, un bilan sera fait, celui-ci ne sera évidemment pas combiné avec les données relevées avant le 11 novembre.
À présent, reprenons les dires de la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux). Tout comme le GIFS, ils opèrent des comptages dans divers cols du Pays basque.
Lors d’une interview sur la radio locale, Jean-Paul Urcun, coordinateur de la LPO au niveau régional, émet l’hypothèse que « D’ici quelques dizaines d’années, il n’y aura plus de palombes qui traversent les Pyrénées. Ça deviendra totalement anecdotique. »
Ce décalage des habitudes de migration des palombes ramène aux raisons citées plus haut, mais Jean-Paul Urcun avance un avis tranché sur la pérennité migratoire de ces oiseaux :
« Les palombes n’ont plus d’intérêt à aller en Espagne, le voyage ne vaut pas le coup, elles trouvent à manger en hiver, en France, en Allemagne et en Belgique sans avoir à passer les Pyrénées. »
Une pensée antinomique avec la perception du GIFS :
« À ce jour, avec les données de 2023, la tendance des populations migratrices sur les cols des Pyrénées depuis 1999 reste stable avec des variations interannuelles importantes du nombre d’oiseaux. »
Alors…bientôt la fin de la migration des palombes ou événement ponctuel ?
Si les palombes ne sont pas passées c’est juste à cause de la météo…
Les vaneaux sont aussi bloqués au pied des Pyrénées, il n’y a pas un canard et je n’ai pas encore vu 100 grues alors que plus de 5000 passent l’hiver à 300m de la maison…
J’habite le Sud Ouest des Landes.
Est ce que vous croyez vraiment que les oiseaux regardent le calendrier…
Idem pour les bécasses. Elles se font rares sur les plateaux jurassiens où elles arrivent habituellement vers le 10-15 octobre.
Les oiseaux ne regardent pas le calendrier en effet, mais elles regardent le temps qu’il fait.