Paul Watson risque 15 ans de prison au Japon

Faits-divers
date 02 août 2024
author Léa Massey

Paul Watson, le fondateur du groupe Sea Shepherd basé aux États-Unis, pourrait être condamné à 15 ans de prison au Japon. L’activiste, également co-fondateur de Greenpeace, a été arrêté plus tôt ce mois-ci au Groenland sur mandat international.

Les garde-côtes japonais accusent Watson de complicité d’agression et d’intrusion sur un navire, en lien avec l’embarquement présumé de membres de Sea Shepherd sur le navire baleinier japonais Shonan Maru 2 en février 2010. Cet incident avait eu lieu dans l’océan Austral.

Les peines légales pour ces crimes au Japon varient de trois ans de prison et une amende de 100 000 yens pour intrusion sur un navire, à 15 ans de prison et une amende de 500 000 yens pour agression. Un porte-parole du ministère de la Justice japonais a précisé que ces peines sont des informations générales, applicables aux auteurs principaux comme aux complices.

Lamya Essemlali, responsable de Sea Shepherd France, a rendu visite à Watson à Nuuk, au Groenland, où il est détenu. Elle a déclaré dans un communiqué que Watson « allait bien » et n’avait « aucun regret ».

En 2010, Peter Bethune, alors membre de Sea Shepherd, avait embarqué sur le Shonan Maru depuis un jet-ski pour tenter de détenir son capitaine après la destruction du bateau rapide de Sea Shepherd dans une collision avec le navire japonais. Bethune avait été arrêté à Tokyo pour embarquement illégal et condamné à deux ans de prison avec sursis.

A lire aussi : Le Fondateur de Sea Shepherd Paul Watson arrêté au Groenland

Un mandat d’arrêt pour Watson, complice présumé de Bethune, avait été émis en 2010 et un mandat d’Interpol déposé en 2012, toujours actif selon les garde-côtes japonais.

Cet incident s’inscrit dans une série d’affrontements entre Sea Shepherd et les baleiniers japonais, qui avaient contraint la flotte japonaise à rentrer avec à peine la moitié de sa prise prévue en 2010.

Malgré un moratoire de la Commission internationale de la chasse à la baleine (CIB) en 1986, le Japon tuait près de 1 000 baleines chaque année pour des « recherches scientifiques ». Le Japon a repris la chasse commerciale à la baleine en 2019 après s’être retiré de la CIB et a récemment lancé un nouveau navire-mère, le Kangei Maru, pour une chasse de plusieurs mois. Kyodo Senpaku, propriétaire du navire, a nié les spéculations sur une expédition vers l’océan Austral, affirmant qu’il ciblerait les baleines autour du Japon.

Paul Watson, arrêté à Nuuk alors qu’il tentait d’intercepter le Kangei Maru dans le nord-ouest du Pacifique, restera détenu jusqu’au 15 août pendant que le Danemark examine sa possible extradition vers le Japon. La demande de libération sous caution a été rejetée en raison du risque de fuite.

Le président français Emmanuel Macron a demandé aux autorités danoises de ne pas extrader Watson, qui réside en France depuis un an. Une pétition en ligne française en soutien à Watson a recueilli près de 670 000 signatures en huit jours.

Sea Shepherd France a également lancé une pétition en ligne adressée à la première ministre danoise, Mette Frederiksen, lui demandant de ne pas extrader Watson.

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2 Commentaires :
  1. Michel MARTIN
    04/08/24

    Je pense que sur ce coup-là, notre Président aurait mieux fait de se taire… Je ne vois pas l’intérêt pour la France de prendre position dans ce genre de dossier. Recherche de cautions du côté des écolos ???

  2. Bruckner daniel
    06/08/24

    Le nouveau sport en France. Lancer des pétitions pour tout et n’importe quoi, surtout que la plupart du temps les gens sont totalement ignorants du sujet traité.
    Si ce monsieur est condamné au gnouf au japon il aura à manger de la baleine tous les jours.

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