Mon arc bandé, mes bilames affutées rangées dans un carquois fixé sur le bois, j’ai pénétré la forêt, en sachant exactement où j’avais envie d’aller. Et qui j’avais envie de croiser.
Place aux gamins donc, qui piaffent d’impatience aux frontières du territoire et qui aboient comme des bergers de fermes ! De frustration sans doute. Parce que mon petit prince, il ne laisse rien ni personne passer. Ça dégage aussi vite que c’est venu, et manu-militari !
Avant de se comporter comme un véritable rustre qui harcèle les chevrettes jusqu’à ce qu’elles se laissent féconder…presque de guerre lasse. Il faut reconnaître qu’il est moyen tendre. Mais ça c’est une autre histoire.
Et moi je l’ai repéré. Dans une clairière au milieu des pins. En cette saison l’herbe est haute et verte. Sa robe fauve s’y détache joliment, et je peux voir ses bois de l’année dans mes jumelles.
Une approche pas évidente. Je suis à bon vent bien sûr, et l’herbe haute facilitera ma progression. Mais je dois passer dans une zone de sous-bois de feuillus assez rase, avec un sol imprévisible.
J’estime la distance à quatre-vingt mètres.
Je pose mes jumelles dans l’herbe. Pas question de me trimballer avec ce machin autour du cou. Je ne compte plus les fois où elles ont foutu la chasse en l’air. Je les récupèrerai plu tard.
Sans le quitter des yeux, je commence à avancer courbé. Dans un ballet que je connais par cœur, je progresse quand il boulote les semis de pins, et je me fige quand il lève la tête pour surveiller alentour. Souvent, je lève mon arc devant mes yeux pour casser la tâche claire de mon visage. Technique très efficace quand on chasse sans cagoule d’approche. Je déteste les machins qui entravent mes mouvements. Donc équipement spartiate pour moi : T-shirt sombre à manches longues, pantalon en tissu léger et silencieux, chaussures de rando légères. C’est moi qui fais l’approche. Pas mes fringues.
Ah oui tant que j’y suis, je ne vous ai pas parlé de mon arme de prédilection : un arc recurve monobloc en bois de 55 livres, armé de flèches en carbone, plumes naturelles, pointes bilames de 180 grains (ça c’est pour les archers).
La chasse peut commencer.
Moment décisif
Je ne saurais dire combien de temps j’ai attendu, mais il a fini par se tourner. Trois-quarts arrière. Magnifique. Il m’offre son flanc droit.
Là tout va très vite. J’arme mon arc, et dans le même mouvement, la flèche part.
Elle est bonne. Je reste là à sourire comme un benêt. Elle est bonne.
La suite de cette histoire m’appartient. Vous ne verrez pas de photo parce que je n’en prends jamais.
Merci petit prince des lisières.
Le Salon de la Chasse et de la Faune Sauvage 2023
Le Salon de la Chasse et de la Faune Sauvage de Rambouillet, qui aura lieu sur l’île Aumône, située en plein milieu de la Seine à Mantes la Jolie est connu comme le salon de chasse couvert le plus grand. Des exposants venus du monde entier se rassemblent pour présenter et démontrer les dernières nouvelles de l’industrie de la chasse en plein air couvrant autant des fusils de chasse que les vêtements à un public qualifié et intéressé. L’événement est une plate-forme de communication et information pour tous les chasseurs et les amateurs offrant d’excellentes occasions pour établir des nouveaux contacts.