Envahie par les pigeons causant insalubrité et dégradations, la commune de Tilh, dans les Landes, a pris une décision radicale : organiser des battues avec l’aide des chasseurs pour protéger son patrimoine.
Dans la petite commune de Tilh, nichée dans les Landes, les pigeons ne sont plus les paisibles volatiles que l’on regarde d’un œil distrait sur les toits. Ici, ils sont devenus un fléau. Face à leur prolifération, leur impact jugé dévastateur sur le patrimoine local et une salubrité publique mise à mal, la municipalité a tranché : les chasseurs seront mobilisés pour mener des battues sélectives. Une solution radicale, assumée pleinement par le maire.
Comme le rapporte Actu.fr dans un article publié le 1er mai 2025 par Margot Delpech, l’arrêté municipal pris début avril liste un ensemble d’arguments qui justifient cette décision. Les dégâts causés par les pigeons sur les édifices publics, les toits et façades, les pièges inefficaces déjà testés, et surtout les plaintes récurrentes des habitants ont conduit la commune à sortir l’artillerie lourde.
« Considérant que ces animaux représentent un danger grave et immédiat pour la sécurité des personnes et des biens du fait de leur densité », peut-on lire noir sur blanc dans l’arrêté.
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Derrière ces mots administratifs, une réalité très concrète : les fientes acides qui rongent la pierre, les nids qui obstruent les gouttières, et les toitures endommagées. Ajoutez à cela les nuisances sonores, les risques sanitaires et un sentiment d’impuissance face à un animal qui, contrairement à ce que l’on croit souvent, n’est pas si facile à réguler.
Jusqu’ici, les tentatives ont été nombreuses mais infructueuses : pièges à trappes, filets, piques anti-repos, campagnes de sensibilisation contre le nourrissage… Rien n’y a fait. Tilh va donc franchi un cap en organisant deux battues autorisées, les 2 et 3 mai, de 17 h à 21 h, sur des pigeons dits « domestiques et de clocher ». C’est le lieutenant de louveterie Julien Hervieux qui coordonnera les tirs, en respectant toutes les procédures légales et en informant les éleveurs colombophiles du secteur, ainsi que les services de l’Office français de la biodiversité.
Les chasseurs volontaires, équipés de leur permis valide, participeront à ces opérations sous encadrement strict, munis de gilets et casquettes fluorescents pour garantir leur visibilité. En cas d’abattage accidentel de pigeons voyageurs, les bagues seront relevées et transmises à la Fédération Colombophile Française.
La mairie assure que toutes les mesures de sécurité seront prises pour protéger les riverains. Et si personne ne vient réclamer un pigeon tué lors de l’opération ? Là encore, la loi est claire : selon l’article L.211-5 du Code rural, c’est au propriétaire du terrain d’enfouir l’animal sur place dans les 24 heures.
Ce recours aux chasseurs, s’il peut surprendre, traduit avant tout l’impuissance croissante des petites communes face à certains déséquilibres écologiques. Dans un monde où la gestion de la faune urbaine devient un enjeu aussi local que politique, Tilh fait un choix assumé : celui de l’efficacité, fût-elle peu conventionnelle.
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