Reproduction du sanglier & fructification forestière

Chasse Actu
date 07 juin 2024
author Léa Massey

Pendant 3 ans, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) a mené une étude sur la reproduction des sangliers. Et les résultats sont frappants.

pendant trois ans, une étude nationale approfondie a suivi la relation entre la reproduction du sanglier et les fructifications forestières, telles que les glands, faînes et châtaignes. Le sanglier, un animal opportuniste, adapte son régime alimentaire aux ressources disponibles, et ces fructifications jouent un rôle clé dans son alimentation. Des travaux récents ont montré que les laies peuvent ajuster leur effort reproductif en fonction de la disponibilité de ces ressources alimentaires, imprévisibles et fluctuantes selon les années.

Un outil de gestion innovant

L’objectif principal de cette étude est d’utiliser l’estimation de la fructification forestière comme un outil de gestion pour prédire la réussite de la reproduction des sangliers et adapter les prélèvements en conséquence. Pour vérifier l’efficacité de cet outil, un observatoire national a été mis en place, permettant de tester l’impact des fructifications sur la reproduction du sanglier dans divers milieux et conditions environnementales.

Fonctionnement de l’observatoire

L’observatoire compare, sur un même site et année après année, la relation entre l’intensité des fructifications forestières et l’état reproductif des laies tirées à la chasse. Pour chaque site, il est nécessaire de réaliser une estimation de la fructification en été et en automne, ainsi qu’une mesure de la reproduction des sangliers pendant la saison de chasse, sur une période d’au moins cinq ans. Un minimum de 30 laies de plus de 25 kg par saison de chasse est requis pour chaque site retenu.

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Sites participants et méthodologie

Entre 2015 et 2019, 27 sites répartis dans 20 départements ont rejoint l’observatoire. Ces sites incluent des territoires d’études de l’ONCFS, des camps militaires, des forêts privées, et d’autres territoires de chasse, couvrant près de 120 000 hectares. Le suivi de la fructification forestière est basé sur une analyse quantitative et qualitative effectuée sur un échantillon d’arbres, tandis que l’état reproducteur des laies est analysé après observation des ovaires et de l’utérus.

Premiers résultats : diversité et fertilité

Les trois premières années de suivi révèlent une grande diversité des populations de sangliers sur les différents territoires étudiés. Environ 5 % des laies analysées ont moins de 6 mois, 29 % ont entre 6 mois et un an, 33 % ont entre un et deux ans, et 31 % ont plus de deux ans. Les poids des laies varient considérablement selon les régions, allant de 35 à 75 kg en moyenne pour les subadultes.

Impact des fructifications sur la reproduction

L’étude montre que les fructifications forestières influencent significativement la reproduction des laies. Par exemple, à Coëtquidan, une bonne fructification des chênes en 2015 a permis à 75 % des laies d’être cyclées ou gestantes, tandis qu’une faible fructification en 2016 a réduit ce taux à seulement 26 %. Les premières observations indiquent que les laies réagissent rapidement aux fortes glandées en entrant en gestation dès les premiers glands tombés au sol.

Ces premières années de suivi mettent en évidence la capacité des sangliers à s’adapter aux ressources alimentaires disponibles. L’observatoire continue de documenter la gestation des sangliers dans divers environnements et climats, contribuant à améliorer les modèles démographiques et la gestion de cette espèce. En 2019, le département du Puy-de-Dôme a rejoint le dispositif, apportant de nouveaux résultats pour le centre de la France.

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1 Commentaire :
  1. Lolo0126
    07/06/24

    Va expliquer ça à un animaliste toi !!!!! Ils ne savent déjà pas reconnaitre un faisan d’une perdrix, alors leur demander de comprendre que plus il y a de ressources et plus le sanglier se reproduit…. Il faut pas exagérer, là on va beaucoup trop loin pour eux dans la réflexion (Ah oui mince c’est vrais que le mot est mal choisi pour un animaliste…).
    Merci Léa. Un vrais puit de science cette dame là ! Et la science, ce n’est pas un point de vue, c’est une réalité ! 😉

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