Parce que je croule sous les insultes et que je m’inquiète pour toi, j’ai décidé de t’écrire, petit troll. Toi qui, en passant, comme on crache par terre après s’être raclé le tarin pendant de longues secondes, me pose une insulte qui concerne, au choix, ma virilité diminuée (voire absente), ou ma pauvre maman à qui je devrais faire des choses horribles.
Je me pose des questions sur tes motivations, je dois bien le reconnaître. Parce que tu dois savoir qu’une insulte, aussi fleurie et cradouille soit-elle, n’a jamais fait changer qui que ce soit d’avis. Donc ce n’est pas ça. Peut-être as-tu besoin d’exprimer ta colère ? Peut-être trépignes-tu de rage devant mes vidéos, à tel point que tu en perds tes moyens jusqu’à l’insulte, voire la menace de mort ? C’est plus probable.
Je suis devenu ton déversoir à frustrations, donc je m’inquiète. Parce que tu vois, de mon côté, je ne ressens plus rien depuis bien longtemps (sauf parfois un léger amusement quand tu as su trouver des images originales). Tu avoueras que c’est dommage de perdre tout ce temps à m’envoyer des machins qui sont censés m’atteindre, et de t’apercevoir que non ! Parce que des fois, tu m’envoies des textes super longs ! Qui finissent en pré-modération parce que j’ai un petit robot qui sait reconnaître les vilains mots que tu as mis dedans ! Du coup je supprime et personne ne lit ce que tu as mis tant de temps et d’efforts à excréter !
Mais parmi les insultes, et elles sont majoritaires, il y a celles qui font tout au plus quelques mots. Et j’ai remarqué une sorte de pattern : elles sont quasi-exclusivement l’œuvre de femmes, et il y est quasiment toujours question d’un truc qui se passe sous la ceinture. Non mais c’est assez fascinant de voir à quel point ce sujet semble t’importer. Non pas que ce soit inintéressant hein…mais pourquoi ce sujet plutôt qu’un autre ? Je pense que tu devrais te poser une seconde et réfléchir à ça. Et par la même occasion repenser ton rapport à des mots comme « virilité » ou « homme ». Je t’assure c’est pas très sain.
Dans tous les cas, et puisque tu as dû te reconnaître dans ces lignes, laisse-moi te dire à quel point je me tamponne de tes trépignements puérils, et à quel point ils renforcent ma détermination.
Alors tu vas continuer à agrémenter ma corbeille avec application, je n’en doute pas une seconde. Mais je peux te demander un service ? Pourrais-tu faire varier un peu les images que tu convoques ? Parce que la routine peine à réveiller mon attention, et que, quitte à devoir vivre sous les insultes populaires, je préfèrerais si possible qu’elles me divertissent. Après tout c’est pas beaucoup demander, et tu auras plus de chances que je m’attarde dessus.
Parce que c’est ça que tu veux, non ? Mon attention ? Je te l’accorderai peut-être. Seulement si tu la mérites.
En attendant je t’embrasse, petit troll. Prends soin de toi et abandonne-donc ces histoires de braguettes. Elles révèlent bien plus de failles en toi qu’elles ne me font ne serait-ce que frémir une oreille.