Un bon chien de sang !

Chiens de Chasse
date 18 octobre 2023
author Clémence Hyais

La chasse n’est certainement pas une science exacte ; Il y a énormément de paramètres imprévisibles liés au monde du sauvage. 

Cependant, il y a une règle d’or (je dirais même d’honneur) à la chasse : un chasseur est responsable de son tir. Nous ne sommes pas des « tireurs d’élite » ; nous sommes des chasseurs. Et blesser un gibier peut arriver aux plus appliqués.

Ce n’est assurément pas plaisant, je vous l’accorde ; ce tir inachevé est souvent accompagné d’un sentiment de honte et d’échec. 

Le chasseur garde en tête à tout moment le respect de l’animal chassé, et porte une attention particulière au traitement de la venaison.

C’est ce respect pour l’animal qui pousse les conducteurs de chiens de sang à se dévouer en donnant de leur temps, et de leurs connaissances dans cette recherche indispensable.

Descendante d’une tradition germanique, la recherche au sang serait infructueuse sans une parfaite complicité entre le chien et le conducteur.

La recherche est un travail de longue haleine sur l’apprentissage du chien, qui doit être capable de suivre la voie (parfois altérée) de l’animal blessé, sous le contrôle de son maître, conscient de son environnement, et apte à décoder le comportement de son compagnon.  

Une fois le coup de feu parti, l’observation de la réaction de l’animal déterminera la nature du tir ! 

L’anschuss, sera le premier indice à transmettre au conducteur de rouge. 

Chaque détail à son importance, et ce qui n’est plus visible par l’œil humain, le chien le détectera.

Selon son éducation et ses dispositions, le chien sera dit « indicateur à la mort » ou même « hurleur à la mort », attitudes qui marqueront l’achèvement de son travail. 

Un bon chien de rouge, comme beaucoup d’autres chiens de chasse, devra ses qualités à ses parents, dont on devra s’assurer des origines.

Ainsi, il aura de meilleures prédispositions pour la réussite de ses recherches !

Mais alors qu’elles sont ces races sélectionnées pour la recherche ? 

Le chien de rouge de Hanovre et le chien de rouge de Bavière représentent les deux races exclusives dans la recherche du grand gibier. Ils sont tous deux descendants de limiers de vénerie française. Le Rouge de Hanovre naît dès le XVII ème siècle ; il est le fruit d’une sélection réalisée par des chasseurs de l’école de chasse Jägerhof, un centre de formation allemand de prestige. 

Le Rouge de Bavière quant à lui, plus clair et davantage élancé, a été défini à la fin du XIXème siècle dans les Alpes Bavaroises, mis en forme essentiellement pour chasser en montagne. 

Nos voisins germaniques, soucieux d’exceller dans cette pratique, ont créé toute une culture cynégétique autour d’elle. 

Les forestiers allemands, ont fait naître des races telles que le teckel à poil dur et le jagdterrier pour la chasse sous terre, aussi utilisés pour la recherche au sang. 

D’ailleurs, succès assuré !

Les chiens courants leurs sont aussi d’une grande aide, à conditions qu’ils soient génétiquement liés à des limiers ou rapprocheurs, comme le bruno du jura, le basset fauve de Bretagne, le beagle, le slovensky kopov, ou encore le petit bleu de Gascogne.

Vous l’aurez compris, la polyvalence dans le choix des races n’est pas un problème. Les chiens d’arrêt comme les braques français et allemand, münsterländer, langhaar ou weimar, sont des races qui s’y prêtent très bien également.

De même que l’English cocker spaniel et le fox-terrier, sans oublier le labrador retriever et le golden retriever spécialistes du rapport de gibier. Ils font tous d’excellents chiens de sang !

Il existe tout de même un encadrement au niveau de la dénomination « chien de sang ». L’équipage devra être agréé par l’Union Nationale pour l’Utilisation de Chiens de Rouge (UNUCR).

Cela se déroule sous forme de stage avec une formation théorique, puis d’une épreuve pratique de recherche sur piste.

Évidemment, cette formation est ouverte à tous, chasseresses et chasseurs, et vous permettra d’approfondir l’apprentissage du chien, et de mettre toutes les chances de votre côté dans la réussite de vos recherches. 

Si vous êtes reçu, vous pourrez faire une demande d’agrément, et paraître dans la liste des conducteurs agréés de l’UNUCR. Cela apportera à votre travail, légitimité et reconnaissance !

Ce qu’il faut retenir, est qu’il y a maintes races de chiens disposées à ce type de recherche. 

Seulement… hérédité, éducation, et surtout travail, sont les maîtres-mots qui feront de votre chien un pisteur remarquable !

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5 Commentaires :
  1. ISEBE
    18/10/23

    article indiquant une fausse information, il n est pas obligatoire d’être « agréé » par l’UNUCR, il existe d’autres associations ; AMRS, ANCCR, AFUCS, ARGGB……..qui proposent également un « agrément » au même titre que l’UNUCR pour faire de la recherche. Il n’y a pour le moment aucun statut législatif.

    1. Feliksak emmanuel
      19/10/23

      C’est tre bien de le rappeler!!👍👍

  2. Philippe
    18/10/23

    Quelle belle formation que de se lancer dans cette tâche.
    J’ai éduqué une teckel poils dures à des fins strictement personnelle, n’ayant pas assez de temps pour me rendre disponible à souhait.
    Ce sont des heures passées à faire la piste, faire la recherche ensuite en allongeant et compliquant le travail.
    Elle faisait 48h sans difficultés et même deux essais sur 72, dont une réussite, le tout en artificielle, elle a fait quelques recherches sur gibiers tirés, elle est allée au bout de chacune.
    Je me laisserais bien tenter par cette activité d’ici quelques années, le temps me dira ce que je ferai.
    N’hésitez jamais à appeler un conducteur, de quelque réseau que ce soit, ils se coupent en 4 pour vous aider, ils ont la même motivation mais pas le même clocher.

  3. GUILLAUME
    18/10/23

    Les chiens c’est formidable. Un chien de chasse, de race, bien élevé, bien dressé, c’est fantastique. Que d’amour, que de bonheurs, que de souvenirs.

    J’ai eu des cockers spaniels anglais formidables chasseurs.

    J’aurais été incapable d’avoir pour chien d’utilité un chien de sang. Trop de travail, trop de temps. Et puis, ce n’est pas mon truc.

    Je considère aussi que trop d’entre nous s’entraînent trop peu au tir avant la chasse, ont des armes insuffisamment réglées avec la munition utilisée et tirent même s’ils pensent seulement blesser l’animal.

    Quand on lâche la balle ou la flèche c’est pour tuer.

  4. thibault
    19/10/23

    l ‘UNUCR n’a pas le monopole plein d’autres existes moi même et ma femme sommes a l’ ARGGB , dernièrement fait un concours AFUC …..d’autres personnes se mouillent aussi derrière le grand gibier , merci de modifier .

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