Un chasseur pris pour cible : le procès du tireur présumé 

Chasse Actu
date 06 mai 2025
author Léa Massey

Blessé par balle lors d’une battue en Ariège, un chasseur obtient justice : le tireur, un voisin armé, a été condamné à deux ans de prison avec sursis.

Décembre 2020. Une battue au sanglier dans les bois de Serres-sur-Arget (Ariège) vire au cauchemar. Olivier, un chasseur expérimenté, est touché au visage par un projectile alors qu’il s’apprête à sortir de sa ligne. Sa dent explose sous l’impact, un autre plomb l’atteint au thorax. Le tir ne vient pas d’un autre participant à la battue, mais semble provenir d’une maison voisine. La chasse a failli virer au drame. Et cinq ans plus tard, l’affaire est jugée au tribunal correctionnel de Foix.

Un suspect armé, et très remonté contre les chasseurs

Dans le viseur de la justice : Jacques, un ancien agent de sécurité, aujourd’hui à la retraite. Il possède une résidence secondaire dans les bois, à quelques pas de la ligne de battue. Rapidement, les soupçons se portent sur lui : deux perquisitions sont menées, et les gendarmes mettent la main sur un véritable arsenal. Notamment une carabine de calibre 5,5 mm, identique à celle ayant blessé Olivier. L’arme porte son empreinte. D’autres armes à feu, dont un revolver, un pistolet automatique et des centaines de munitions, sont également retrouvés chez lui.

Mais Jacques nie. Il se dit victime d’un « complot de chasseurs », évoque des tensions anciennes, et soutient que les armes auraient pu être déposées chez lui à son insu. « Ma maison est ouverte aux quatre vents », clame-t-il, dans un argumentaire aussi fragile que confus. Son avocat, quant à lui, parle d’une « perquisition magique » pour qualifier la découverte tardive de la carabine.

Procès surréaliste et climat délétère

Le ton du procès est à la fois grave et déroutant. D’un côté, un chasseur blessé et traumatisé, qui affirme ne plus vivre ses sorties sereinement. De l’autre, un accusé paranoïaque, dont les experts évoquent une altération du discernement. Jacques semble persuadé d’un complot organisé pour l’évincer des lieux.

A lire aussi : Accident de chasse : une question de justice, ou de rhétorique ?

Le verdict est tombé

Le 29 avril 2025, le tribunal correctionnel de Foix a condamné Jacques, ancien agent de sécurité, à deux ans de prison avec sursis probatoire. Une peine assortie d’une obligation de soins psychiatriques, d’une réparation du préjudice, et d’une interdiction de détenir ou porter une arme pendant cinq ans. Toutes ses armes ont été confisquées.

Pour Olivier, blessé en pleine battue, cette décision de justice marque la fin d’une longue attente. Cinq ans après les faits, sa parole a été entendue, et la gravité de l’acte reconnu.

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