Entre Chasse et Conservation

Chasse Actu
date 18 juin 2024
author Dr Sirius Procyon

Sur Chasses Éternelles, on n’aime pas trop la « chasse » commerciale en enclos. Mais quand elle est bénéfique pour l’environnement et la conservation des espèces, il faut en parler.

Le lynx ibérique : de retour grâce aux chasseurs ?

Province de Jaén, Espagne – Juin 2024

C’est terrestre.org qui raconte – Dans la chaleur étouffante d’un après-midi andalou, une vieille voiture tout-terrain est garée à l’ombre d’un arbre, transformée en refuge improvisé contre la chaleur. Alors que les températures grimpent, l’activité humaine ralentit, rythmée par la sieste et le calme imposé par l’été brûlant. Sur le chemin de Los Escoriales, rares sont les véhicules qui osent braver la chaleur, tous climatisés, se dirigeant vers le lac tout proche. La Sierra d’Andujar, chaîne montagneuse majestueuse au nord de l’Andalousie, semble endormie.

Sous les chênes verts, cerfs, biches et autres animaux se reposent. Dans cette région, la pratique de la chasse, notamment la montería, une chasse en battue du grand gibier, est omniprésente. Des clôtures hautes encerclent les propriétés de chasse, restreignant les mouvements des animaux et des hommes. Cette gestion du territoire crée des conditions optimales pour les chasseurs, attirant un tourisme cynégétique lucratif. Mouflons, sangliers, chevreuils et daims abondent, au grand plaisir des amateurs de chasse.

Mais pour certains visiteurs, l’objectif est tout autre : observer le lynx ibérique. Autrefois au bord de l’extinction, le lynx ibérique voit aujourd’hui sa population augmenter grâce à des efforts de conservation intensifs. Environ 500 lynx vivent désormais en Andalousie, et autant dans la région voisine de Castille-La Manche. Los Escoriales devient ainsi un lieu prisé des passionnés de faune sauvage espérant apercevoir ce félin emblématique.

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Chaque soir, des dizaines de personnes affluent vers Los Escoriales, munies de jumelles et de longues-vues sophistiquées. Pourtant, le lynx se fait désirer, et l’attente se transforme en observation d’autres animaux et en discussions animées sur la coexistence entre chasse et conservation. Une relation complexe et parfois contradictoire.

Historiquement, des figures telles qu’Abel Chapman, un chasseur-naturaliste britannique, ont contribué à cette dualité. Au début du 20ème siècle, Chapman parcourait l’Espagne et le Portugal, mêlant passion de la chasse et observation naturaliste, tout en prônant des mesures de conservation. Son influence se ressent encore aujourd’hui, symbolisant la genèse d’une conservation moderne et responsable.

Aujourd’hui en Europe, le lynx est passé de « vermine » à « emblème » de conservation. Des débats vifs persistent sur le rôle de la chasse dans la protection des espèces. Certains soutiennent que la chasse sportive peut réguler les populations et financer des initiatives de conservation. En Espagne, les chasseurs revendiquent même d’avoir contribué à sauver le lynx ibérique, bien que les anti-chasse dogmatiques leur refusent ce « fait d’arme ».

La Sierra d’Andujar, à la croisée de ces dynamiques complexes, offre un microcosme de la relation entre nature, chasse et conservation. La gestion de ce territoire montre que la conservation et la chasse peuvent coexister, mais non sans défis et controverses.

Alors que le soleil se couche sur les montagnes andalouses, les visiteurs repartent, espérant que le lynx se montrera peut-être demain, incarnant l’espoir d’une coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature.

Les interactions entre les pratiques de chasse et les efforts de conservation dans la Sierra d’Andujar sont complexes, et mettent en lumière les paradoxes souvent inhérents à cette relation. Reste la logique la plus absolue : tout chasseur rêve d’un biotope riche et d’une biodiversité préservée, bien loin de l’image du « viandard » assoiffé de sang. Sans animaux, pas de chasse. C’est aussi simple que ça.

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1 Commentaire :
  1. Bruckner daniel
    20/06/24

    Comment des anti-chasse pourraient ils admettre cet état de fait, leur mouvement serait devenu obsolète. Si ça pouvait être le cas je crois que nous nagerions en pleine fiction.

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