Les forêts françaises, joyaux de biodiversité et piliers de la lutte contre le réchauffement climatique, sont aujourd’hui confrontées à un danger insidieux : la prolifération incontrôlée des ongulés.
Derrière le terme « ongulés » se cachent cerfs, chevreuils, sangliers et autres grands herbivores qui, pour des raisons multifactorielles, se multiplient et mettent en péril l’équilibre fragile des écosystèmes forestiers. Une situation qui pousse l’Office national des forêts (ONF) à tirer la sonnette d’alarme, et à rappeler la nécessité d’une régulation par la chasse, souvent mal perçue, mais pourtant cruciale.
L’image bucolique du cerf majestueux au détour d’un sentier ombragé masque une réalité bien plus sombre. Depuis quarante ans, la population d’ongulés n’a cessé de croître dans les forêts domaniales françaises. Une augmentation préoccupante qui n’est pas sans conséquence. Aujourd’hui, plus de la moitié des surfaces forestières gérées par l’État subissent les effets délétères d’un déséquilibre écologique majeur. Les jeunes pousses, essentielles au renouvellement des peuplements, sont systématiquement broutées, laissant derrière elles des sols appauvris et une diversité végétale en berne.
Dans certaines régions, la situation atteint des niveaux critiques. Les forêts du Grand Est, des Hauts-de-France, de Bourgogne-Franche-Comté, mais aussi celles d’Auvergne, de Lozère, du Limousin ou encore du Sud-Ouest, ne sont plus épargnées. Le constat est sans appel : face à la surpopulation des ongulés, la forêt française est en danger.
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Un équilibre rompu
Les conséquences de cette prolifération sont multiples et alarmantes. « La situation varie selon les territoires », explique Ludovic Lanzillo, expert national à l’ONF. Mais partout, le constat est le même : la pression exercée par les ongulés sur la flore met en péril la capacité des forêts à se régénérer naturellement. Et dans un contexte de changement climatique, où l’adaptation des essences est cruciale pour la résilience des forêts, cette érosion de la biodiversité est particulièrement préoccupante.
Des solutions, vite
Face à cette urgence, l’ONF plaide pour une régulation plus efficace des populations d’ongulés, notamment par la chasse, une activité souvent décriée mais pourtant essentielle pour restaurer l’équilibre forêt-faune. Loin de vouloir éradiquer ces espèces, l’objectif est de trouver un juste milieu où les forêts puissent à nouveau respirer, se renouveler et jouer pleinement leur rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Les solutions envisagées passent par une gestion adaptative, territoire par territoire, en fonction des spécificités locales. Des expérimentations de régulation plus intense sont déjà en cours dans les zones les plus touchées, et les premières observations sont encourageantes.
Le défi est de taille, et il faudra bien plus que des clôtures pour protéger les forêts françaises. La chasse, régulée et raisonnée, pourrait bien être la première alliée de ces écosystèmes en péril. Face à la menace, il est plus que jamais nécessaire de repenser notre rapport à la nature et de prendre conscience que préserver la forêt, c’est aussi savoir la défendre.
Les solutions écologistes perchées en vidéo :
Le facteur stress dut au dérangement est le premier point qui est souvent sous-estimé. Les animaux rongent tout sans faim.
A quand une forêt où l’on restreint la pénétration humaine?
👏 Chasses éternelles. Article courageux car c’est un sujet que beaucoup de chasseurs (et oui, aussi des chasseurs) ne veulent pas prendre en compte. Il s’agit de ceux qui veulent un max de bêtes sur leur territoire pour rentabiliser le coût de leur part de chasse ou/et ceux qui veulent de la réussite à chaque sortie (pousse gâchette). Et tout cela au détriment même des écosystèmes que ces animaux habitent.
Le rôle écologique de la chasse pour préserver les forêts est essentiel. Travaillons mieux avec l’ONF.
Ce rôle de la chasse n’est toujours pas compris, pas admis, par les écologistes et encore moins par les anti-spécistes.
Une gestion adaptative territoire par territoire serait une bonne idée. En prenant également en compte le facteur dérangement des sports de loisirs, marches populaires, dérangement au brâme ect….. qui génère du stress et par ricochet les dégats suivent. Même si les populations, surtout de cervidés, ne sont pas importantes.
Le manque d’eau est aussi responsable de l’échec de beaucoup de régénérations et de peuplements agés ( changement climatique ). D’où des plantations d’essaies de nouvelles essences pour la forêt de demain.
Effectivement, le défi est de taille, mais les chasseurs ne sont pas là pour faire de l’abattage. Ils ont déjà assez mauvais presse comme ça.
Dans l’Est, vallée du Rhin, l’ONF a pris les choses en main, ( il faut le dire dans certains secteurs c’était nécessaire ) depuis quelques années. Augmentation drastique des plans de chasse cervidés en domaniale, intervention directe des forestiers si nécessaire, le résulat ne c’est pas fait attendre.
Curieusement de part ces actions les régénérations ne se portent pas vraiment beaucoup mieux. Y aurait il un autre problème. To be, or not to be, that is the question disait Hamlet. Un visionnaire.
L’Onf semble avoir besoin des chasseurs ?
Pourtant il n’y a pas si longtemps , elle se rangeait du côté des anti chasse en promettant de ne plus chasser le renard et les blaireau dans ses forêts .
Il vont devoir choisir leur camp !
En forêt domaniale ce sont les agents de l onf qui décident et commandent ,les chasseurs ne font qu exécuter.vu l ambiance dans certains secteurs cela devient de plus en plus difficile.
Prudence et réflexion avant d’agir ou de remuer des chiffons rouges. Dans un article j’ai cru voir « plus de chevreuils pour débroussailler la forêt », dans un autre les chasseurs tuent top d’animaux ou encore « la solution est de stériliser sangliers cerfs etc… » La solution est certainement un mixte en associant d’autres paramètres comme l’urbanisation, le réchauffement climatique la mutation de l’agriculture ou une modification des pratiques de la chasse en collaboration avec l’ONF et l’OFB. Bref je ne sais pas mais ne tombons pas dans la caricature d’un clan ou d’un autre et essayons de travailler au mieux des intérêts de chacun.