Réserve des Ramières : les chasseurs de la Drôme trahis

Antispécisme
date 17 mars 2025
author Richard sur Terre

Entre décision technocratique et offensive idéologique, la demande d’interdiction de la chasse au gibier d’eau dans la Réserve naturelle des Ramières est un cas d’école de la dérive écologiste. Retour sur un dossier où la mauvaise foi semble être la seule constante.

UNE HISTOIRE DE PROMESSES TRAHIES

En 1987, lors de la création de la Réserve naturelle nationale des Ramières, un engagement clair avait été pris : la chasse y serait maintenue. Pendant plus de trois décennies, cet équilibre a perduré, avec une gestion cynégétique respectueuse des milieux et une cohabitation pacifique et constructive entre chasseurs et autres usagers de la nature.

Mais en 2024, tout bascule. Suite à une action au tribunal administratif de Grenoble portée par l’ASPAS et « Cohérence et Nature », des associations écologistes radicales, le préfet de la Drôme est contraint de réexaminer l’interdiction de la chasse sur la réserve. Il rédige un arrêté visant à interdire la chasse aux oiseaux d’eau sur le Domaine Public Fluvial (DPF) de la rivière Drôme, soit une large portion du territoire de la réserve.

Les chasseurs locaux réagissent vivement. Et pour cause :

  • Aucune étude scientifique ne démontre un impact négatif de la chasse sur la faune locale.
  • L’interdiction vise uniquement la chasse au gibier d’eau, alors que les battues au grand gibier restent autorisées.
  • Les accords locaux sont ignorés au profit de la pression d’associations militantes.

CHASSEURS CONTRE ASSOCIATIONS : UNE OPPOSITION POLITIQUE PLUS QUE SCIENTIFIQUE

L’argument principal des anti-chasse repose sur le « dérangement » des oiseaux migrateurs à l’automne. Mais cet argument tient-il vraiment la route ?

1. Le paradoxe des battues autorisées

Si le bruit des coups de fusil et la présence de chiens perturbent les oiseaux, alors pourquoi maintenir les battues aux sangliers, qui impliquent des dizaines de chasseurs et des meutes de chiens ? L’incohérence est flagrante. La LPO a d’ailleurs annoncé qu’elle reviendrait sur cette question.

2. L’impact réel de la chasse au gibier d’eau

Les données de la FDC 26 sont claires :

  • Moins de 10 chasseurs locaux pratiquent cette chasse sur les cinq communes concernées.
  • En 2023-2024, seulement 86 oiseaux ont été prélevés sur l’ensemble du DPF de la Drôme.
  • Les espèces chassées (colvert, sarcelle d’hiver) sont en « préoccupation mineure » sur la liste UICN.

Personne n’a pu citer quelles espèces seraient dérangées par cette chasse.

60 000 visiteurs, mais les chasseurs sont le problème ?

Les anti-chasse avancent que la présence humaine perturbe les oiseaux. Pourtant, la réserve enregistre chaque année plus de 60 000 visiteurs pratiquant des activités variées : randonnée, baignade, VTT… Contrairement à la chasse, ces activités se déroulent toute la journée et tous les jours de l’année.

Pourquoi ces activités ne sont-elles pas remises en question ? Pourquoi seule la chasse des canards serait-elle un facteur de perturbation ?

UNE INTERDICTION IMPOSÉE PAR LE JUDICIAIRE SANS BASE LÉGITIME

L’interdiction de la chasse sur le DPF ne repose sur aucune étude scientifique démontrant un impact négatif. Pourtant, ce projet d’arrêté fait suite à une action en justice de l’ASPAS et de « Cohérence et Nature », qui ont obtenu l’annulation du précédent arrêté de 2013.

A lire aussi : ASPAS : la haine des chasseurs (avant l’amour des animaux)

Les acteurs locaux, unanimes contre cette interdiction, dénoncent la consultation publique, ouverte à des collectifs anti-chasse extérieurs au territoire. Cette stratégie risque d’entraîner par jurisprudence l’interdiction de la chasse dans toutes les RNN, alors que ce n’est pas leur vocation.

Les élus locaux ont aussi alerté sur un problème concret : les inondations ont modifié les limites des berges de la Drôme, et l’Etat n’a pas mis à jour les bornages. Panneauter correctement la RNN est donc impossible.

UNE ÉCOLOGIE DÉCONNECTÉE DU MONDE RURAL

Ce dossier illustre la fracture entre une écologie idéologique et une écologie pragmatique, portée par les acteurs locaux.

1. La nature n’a pas besoin de « réserves sanctuarisées »

L’idée qu’une interdiction totale de la chasse favoriserait la biodiversité est une vision naïve. À quelques kilomètres, la Réserve de Printegarde, interdite à la chasse depuis 30 ans, voit sa biodiversité régresser.

Une interdiction qui profite à qui ?

Qui prendra en charge la gestion du territoire si la chasse disparaît ? Qui régulera les espèces envahissantes comme le ragondin ? Pas les militants de l’ASPAS, en tout cas.

QUE PEUVENT FAIRE LES CHASSEURS ?

  • Mobilisation des élus locaux : Déjà engagée.
  • Recours en justice : Une action en annulation est envisageable.
  • Médiatisation : Sensibiliser l’opinion publique.

UN TEST POUR L’AVENIR DE LA CHASSE EN FRANCE

Cette affaire crée un précédent dangereux. Si l’interdiction est confirmée, elle pourrait être utilisée pour exclure la chasse d’autres réserves naturelles.

Attendons donc maintenant la décision du préfet de la Drôme. Soit il cède à la pression de la consultation publique dématérialisée et interdira la chasse, soit il écoutera le consensus des acteurs locaux et permettra sa poursuite. Ce choix est crucial, car il définira l’avenir non seulement de la chasse dans cette réserve, mais aussi dans bien d’autres territoires. Ce dossier est bien plus qu’un simple arrêté : il incarne un test décisif pour la place des chasseurs et des usagers de la nature face à une décision imposée par des activistes extérieurs au territoire.

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8 Commentaires :
  1. Jean 2
    17/03/25

    Bonsoir, j’avoue être perplexe,je crois que le piège c’est » réserve « . les chasseurs de grands gibiers seront-ils solidaires ?et ne plus chasser!.

    1. Marc
      18/03/25

      Bonjour Jean 2 , effectivement il serait temps de se serrer les coudes .
      Pas de canards , pas de sangliers .

  2. Pedro
    18/03/25

    Les italiens viennent récemment de parler de  » fascisme écologiste »
    On ne peut mieux dire en l’occurrence. Pire encore, c’est historiquement démontré. C’est dans l’Allemagne des années trente, que le parti national socialiste allemand, pour tromper la population, s’est fait passer pour vertueux en utilisant la défense de la nature et des animaux pour endormir le peuple , accéder au pouvoir, installer sa monstrueuse dictature et conquérir, déjà , la… planète. Rien n’a changé, juste repeint en Vert .

  3. Chtivarois
    18/03/25

    Au risque de rabâcher la sempiternelle solution, les chasseurs de sangliers doivent dire stop. Il faut être solidaires, car ne vous y trompez pas votre tour viendra. Il s’agit effectivement de l’insidieuse politique fasciste qui n’a que pour seul but de prendre le pouvoir. Toutes les générations qui ne connaissent rien à la nature et qui se disent écologistes se reconnaissent dans ses mouvements extrémistes (bassines, autoroutes, aménagements divers du territoire). Il va falloir à un moment dire STOP.

    1. Voileux
      18/03/25

      Il faut arrêter toute chasse pendant un an au moins et faire payer les dégâts par les associations écolos

    2. Voileux
      18/03/25

      Il faut arrêter toute chasse pendant un an au moins et faire payer les dégâts par les associations écolos

  4. serge
    18/03/25

    Des canoés par centaines, des touristes par milliers des voitures, VTT ,chiens détritus etc et ce sont quelques chasseurs qui perturbent l’équilibre à confirmer. Je me demande si une fois de plus la mauvaise foi les intérêts financiers et la politique n’ont pas totalement pollué le débat.

  5. ALLIER Gerard
    18/03/25

    Les fascistes écolos comme l’ASPAS et compagnie veulent gouverner la nature alors qu’ils sont complétement à coté du probleme
    Faites leur payer les dégats et en plus il ne faut pas leur donner des subventions qui ne servent a rien après nous vrrons .
    60 000 visiteurs ………………. 10 chasseurs ???

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