Un éleveur a mis un coup de pelle sur le barrage d’un castor qui inondait son champ : l’OFB l’envoie devant la justice.
C’est Autun Info qui raconte – Un éleveur charolais, Fred Brochot, s’est retrouvé dans une situation absurde : un duel improvisé contre un castor… et l’administration. Tout a commencé lorsqu’un rongeur, maître ingénieur des cours d’eau, a transformé un petit ruisseau en un lac miniature. Le problème ? L’eau a débordé, inondant les champs de Fred et menaçant même la zone commerciale voisine de Bellevue.
Face à cette montée des eaux, Fred a pris une décision pragmatique. Armé de sa pelle, il a démantelé le barrage, débloquant le ruisseau pour sauver ses 10 hectares de pâturage. Mais ce geste de bon sens a déclenché une autre crue, bien plus bureaucratique : une plainte de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) pour destruction d’habitat d’une espèce protégée. Et là, le poids de l’administration s’est abattu sur l’éleveur, avec la menace de trois ans de prison et une amende de 150 000 euros.
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C’est finalement la justice qui a tranché. Après examen du dossier, elle a classé l’affaire avec un simple rappel à l’ordre, écartant les poursuites. Un dénouement qui, bien qu’apaisant, n’a pas laissé Fred Brochot exulter. « La justice a compris que ce dossier manquait d’épaisseur », a-t-il déclaré, soulagé mais lucide. Pour lui, cette affaire devrait servir d’exemple : un rappel qu’il faut conjuguer préservation de la biodiversité et réalités agricoles.
Fred ne demande pas l’impossible : seulement un peu de dialogue et de pragmatisme. « Convaincre le castor d’aller construire son barrage 150 mètres plus loin, c’est du bon sens », explique-t-il. Mais il déplore une administration souvent enfermée dans ses dogmes, incapable d’adapter ses réponses aux besoins du terrain.
Cette histoire n’est pas qu’une anecdote. Elle illustre les tensions grandissantes entre agriculteurs et exigences environnementales mal adaptées. Pour Fred, ce bras de fer avec l’OFB rappelle d’autres batailles, notamment celle contre les loups qui déciment les troupeaux. Dans tous les cas, ce sont toujours les mêmes qui paient les frais : les paysans, pris en étau entre la nature et une réglementation parfois aveugle.
Et vous, si un castor venait inonder votre jardin, que feriez-vous ? Fred, lui, a pris une pelle, là où l’OFB a préféré sortir les grands moyens juridiques. Ce que cette histoire révèle, au-delà du cocasse, c’est une véritable déconnexion entre une administration engoncée dans ses procédures et la réalité du terrain. Là où un peu de dialogue et de discernement auraient suffi, on a vu émerger une montagne bureaucratique inepte. À méditer, pour tous ceux qui croient encore que protéger la biodiversité doit rimer avec bon sens.
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