Une marche blanche pour Rillette

Être animaliste c’est rêver d’un monde parfait où les animaux vivraient libres loin des méchants humains. Mais c’est aussi kidnapper le premier marcassin venu pour ensuite l’appeler Rillette.

Rillette s’inscrit désormais dans la liste de ces animaux sauvages recueillis puis érigés en symboles de la lutte contre l’oppression des méchants humains. Oui cette liste existe et vous pourrez y retrouver Woody mais aussi Toto, récemment sauvé de l’euthanasie.

Quand Elodie découvre Rillette qui n’est alors qu’un marcassin, elle est sans doute loin de se douter de la tournure que prendra cette adoption. Face à ce petit être visiblement mal en point cherchant de quoi survivre dans des poubelles,  le cœur d’Elodie fond. Elle décide donc de recueillir le petit suidé. 

Si l’idée d’avoir un petit marcassin bondissant et future star d’Instagram à la maison peut être tentante, la détention d’animaux sauvages comme le sanglier est cependant strictement encadrée et régie par le code de l’environnement. Eh oui on ne s’improvise pas Blanche-Neige sur un coup de tête. 

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Dans le cas des sangliers, si le nombre d’animaux est inférieur à 2, une déclaration de détention doit être faite auprès de la préfecture. Les requérants doivent ensuite garantir que les conditions de détention permettent de répondre aux besoins de l’animal et d’assurer sa sécurité ainsi que celle des tiers (que ce soit la vôtre ou celle des voisins qui ne tiennent sûrement pas à voir leur jardin être ravagé par votre petit protégé).  

Au-delà d’un individu, le régime applicable est celui du certificat de capacité auquel vient s’ajouter une autorisation d’ouverture sous la forme d’un arrêté préfectoral. 

Dans le cas de Rillette, la déclaration de détention a été refusée au motif que l’animal a été prélevé dans la nature et n’a pas d’origine licite. Il ne peut donc pas être maintenu en captivité. La préfecture demande aujourd’hui à ce que l’animal soit placé dès que possible dans un centre spécialisé sous peine d’être euthanasié.

Une situation que dénonce la Fondation 30 millions d’amis qui a récemment pris la parole à ce sujet devant les caméras de France 2. L’association dénonce également des blocages administratifs ralentissant l’ouverture de structures adaptées et conduisant à l’euthanasie quasi systématique des animaux. 

La Fondation #30millionsdamis se joint à la mobilisation pour #SauverRillette ! Ce sanglier, sauvé par une particulière risque aujourd’hui l’euthanasie. Un cas loin d’être isolé. https://t.co/2ph7pyTVVt

— Fondation 30 Millions d'Amis (@30millionsdamis) December 19, 2024

Mais tout n’est pas perdu pour Rillette puisque le maire de Charleville-Mézières Boris Ravignon, qui avait volé au secours de Toto il y a quelques mois, a déjà proposé d’accueillir Rillette. Une marche blanche aura lieu le 11 janvier et plusieurs pétitions ont déjà été mises en ligne. 

Woody, Toto, Rillettes mais d’où viennent donc tous ces marcassins errants ? La Fondation 30 millions à sa petite idée sur l’identité des coupables…

“Le plus souvent, ce petit a été séparé de sa mère lors d’une partie de chasse et cherche un refuge ; dans certains cas, ce sont les chasseurs eux-mêmes qui le sauvent des crocs des chiens de chasse… “

Une position peu surprenante mais encore une fois tellement simpliste lorsque l’on sait que ce genre de scène est monnaie courante dans la nature. Lynx et loups ne font pas de distinctions et iront même jusqu’à cibler Rillette pour éviter de se frotter à une laie adulte. 

Si l’euthanasie d’un animal n’est effectivement pas une solution souhaitable, le soustraire arbitrairement aux lois de la nature doit-il en devenir une autre ? Le sacro-saint équilibre si cher aux défenseurs des animaux doit-il voler en éclat dès que nous considérons qu’un animal est finalement trop mignon pour être rendu à mère nature ? 

A voir en vidéo :