« C’est la faute des chasseurs »

Anti-chasse
date 16 janvier 2025
author Léa Massey

Les sangliers envahissent les villes, et c’est évidemment à cause des chasseurs qui – vous comprenez – sont globalement coupables de tout. Analyse d’un biais humain.

Le tweet affirmant que la prolifération des sangliers à Pau est « la faute des chasseurs » est plus qu’une simple opinion. C’est une démonstration fascinante de la manière dont les êtres humains cherchent des explications qui confortent leurs idéologies, souvent au détriment d’une analyse objective des faits. Explorons ce phénomène.

La quête de sens : un réflexe humain naturel

Face à des phénomènes complexes, comme la prolifération des sangliers, le cerveau humain cherche des réponses simples. C’est un mécanisme psychologique bien connu : simplifier permet de réduire l’anxiété et de retrouver un sentiment de contrôle face à une situation perçue comme problématique.

Pour un militant anti-chasse, l’explication « c’est la faute des chasseurs » satisfait parfaitement ce besoin :

  • Elle s’inscrit dans un récit global où les chasseurs sont les « méchants » responsables de tous les maux liés à la faune sauvage.
  • Elle exonère les autres acteurs (urbanisation, pratiques agricoles, gestion des déchets, etc.) et évite de remettre en question des structures plus profondes, souvent complexes et inconfortables à analyser.

La confirmation des biais : pourquoi tout semble prouver leur point de vue

Les biais de confirmation jouent ici un rôle clé. Ce mécanisme pousse les individus à rechercher, interpréter et mémoriser les informations qui confirment leurs croyances, tout en ignorant ou minimisant celles qui les contredisent.

Dans le cas des sangliers :

  • Un sanglier en ville ? C’est la faute de la chasse qui les « traque ».
  • Une augmentation des prélèvements ? C’est la preuve que les chasseurs « créent le problème pour le résoudre ».
  • Une population stable malgré 800 000 abattages annuels ? C’est sûrement parce que la chasse « ne fonctionne pas ».

Chaque fait est interprété à travers un prisme idéologique, et rien n’ébranle la conviction initiale. C’est l’un des paradoxes du militantisme dogmatique : il donne l’illusion de comprendre un problème tout en refusant de l’examiner sous tous ses angles.

L’idéologie comme filtre : un refuge identitaire

Au-delà des faits, l’idéologie joue un rôle identitaire fort. Pour beaucoup, être anti-chasse ne se limite pas à un désaccord avec une pratique, c’est une affirmation de valeurs personnelles : respect des animaux, rejet de la violence, idéalisme écologique.

A lire aussi : Anti-chasse : la nuance chasseur-braconnier

Ainsi, rejeter les chasseurs devient plus qu’une analyse de leurs actions : c’est une manière de se positionner moralement. Mais cet engagement émotionnel rend difficile toute remise en question, car celle-ci pourrait ébranler la vision que ces militants ont d’eux-mêmes.

Prenons l’exemple du chiffre des 800 000 sangliers abattus chaque année. Pour quelqu’un sans dogme idéologique, ce chiffre peut susciter des questions : pourquoi ces abattages ne suffisent-ils pas ? Quels autres facteurs expliquent la prolifération ? Mais pour une personne ancrée dans une idéologie anti-chasse, ce chiffre sera toujours vu comme une preuve supplémentaire de l’inutilité ou de la perversité de la chasse.

Une réflexion universelle : nous sommes tous biaisés

Avant de pointer du doigt les militants anti-chasse, rappelons que ce mécanisme psychologique n’est pas exclusif à eux. Nous avons tous tendance à interpréter les faits de manière compatible avec nos valeurs et nos croyances.

La différence réside dans notre capacité à admettre ces biais et à les dépasser. Cela nécessite :

  • De reconnaître que notre vision du monde est partielle et influencée par notre vécu.
  • De chercher activement des perspectives divergentes, même lorsqu’elles sont inconfortables.
  • D’adopter une approche critique et factuelle des situations complexes.

Conclusion : dépasser les dogmes pour avancer

Le cas des sangliers à Pau illustre un phénomène plus large : la difficulté de sortir des récits idéologiques préfabriqués pour analyser les faits de manière rationnelle et constructive. Blâmer la chasse pour la prolifération des sangliers, sans considérer les nombreux facteurs en jeu, ne résout rien. Cela alimente simplement des divisions inutiles et empêche des solutions adaptées.

La prolifération des sangliers est un défi complexe qui nécessite des approches scientifiques, collaboratives et multidimensionnelles. Mais pour cela, il faut accepter de sortir de nos zones de confort idéologiques. Une tâche ardue, mais essentielle, si l’on veut avancer.

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22 Commentaires :
  1. Lolo0126
    17/01/25

    L’évidence cachée par les dogmatiques !

  2. serge
    17/01/25

    Les lotissements sont dans les forêts, les banlieues de plus en plus larges les fausses info de plus en plus courantes et bien entendu nous entendrons très prochainement « les chasseurs lâchent des sangliers en ville ». Peut-être faudrait il revoir notre approche globale de la ville, la campagne la nature l’agriculture etc… tout est lié et interdire la chasse n’est pas la bonne réponse. Pensez qu’une compagnie de sangliers est capable de doubler ou presque en 1 an, imaginez le nombre de grosses bêtes dans 5 ans. Ce phénomène n’est pas que Français en Italie et en Espagne pour l’avoir vu c’est la même chose. La solution je ne la connais pas il doit y avoir plusieurs angles d’attaque il faut y réfléchir en groupe et pas les uns contre les autres.

    1. GUY BOUSQUET
      17/01/25

      Je suis pour faire un grevé de chasse durant UN AN zéro prélèvements de sanglier sur toute la France. Ils l ont fait en Espagne à Barcelone. Ou plus simple sur un département avec invitation des chasseurs de ce département sur les départements limitrophes.

  3. Bal Joël
    17/01/25

    L intelligence animal du sanglier nous oblige à l analyser à suivre sa prolifération qui n est pas égal sur tout le territoire. si nous avons connu dans les années 80, 90 en savoie l obligation de faire des battues administratives pour réduire les dégâts aux cultures et prairies de montagne, depuis leur nombre à été divisé par 4 et resté stable sans chasse intensive mais depuis Le loup est arrivé ? Est ce la bonne explication de ce nombre réduit largement supportable aujourd’hui chez nous ?

    1. Rbeagle
      17/01/25

      Ne nous inquiétons pas le loup va régler tous ces problèmes et ranger au placard un très grand nombre de chasseurs d’ailleurs c’est bien le but recherché

      1. Eldin
        17/01/25

        Moi je m’inquiète pour les loups, car je pense qu’ils ont leur place sur le territoire. Ce sont des prédateurs bien plus anciens que les hommes et, ici, ne voyez pas un réflexe idéologique biaisé ; je ne suis pas anti-chasse, cela ne signifie rien à mes yeux. Je pense que le système actuel de « prédation » par la chasse mis en place par l’homme, où beaucoup voient le loup comme un concurrent intolérable mériterait d’être remis en question. Nous sommes des éléments du monde et non ses maîtres. Si nous devons réfléchir ensemble, alors la remise en question doit se faire chez tous .

    2. Rbeagle
      17/01/25

      Ne nous inquiétons pas le loup va régler tous ces problèmes et ranger au placard un très grand nombre de chasseurs d’ailleurs c’est bien le but recherché

      1. Xavier09
        17/01/25

        C’est sûr. On voit toujours la paille dans l’oeil du voisin mais pas la poutre que l’on a dans l’oeil. C’est bien connu, c’est la faute des autres..

      2. Chasseur
        17/01/25

        Encore une réponse des écolos bobos !
        Par contre quand ils nous appellent quand leur pelouse est ravagée nous sommes des messies !

  4. Fario
    17/01/25

    Le loup est chez nous aussi dans le 83, 06.. il se passe que le sanglier déserte les bois pour se cantonné autour des maisons en grosse compagnie ou il ne crain plus grand chose

    1. GUY BOUSQUET
      17/01/25

      Je suis pour faire un grevé de chasse durant UN AN zéro prélèvements de sanglier sur toute la France. Ils l ont fait en Espagne à Barcelone. Ou plus simple sur un département avec invitation des chasseurs de ce département sur les départements limitrophes.

  5. Herbien
    17/01/25

    Comme à l’accoutumée, vous raillez les arguments de vos adversaires mais n’en apportez aucun. Heureusement que quelques commentaires éclairés apportent des explications plausibles.

  6. Touchard
    17/01/25

    Sachez qu’il y a de moins en moins de chasseurs et de plus en plus de sangliers certes cela doit réjouir nos amis ecolos et autres anti chasse mais un jour pas si lointain il faudra reguler d’une autre façon et c’est vous tous qui payerons avec vos impôts

  7. Un chasse défenseur de la nature
    17/01/25

    Il faudrait avoir le courage, de stopper complètement la chasse pendant une saison,et faire payer aux associations de protection des animaux ou anti chasse, tout les dégâts effectué par le gibier, de ce fait il ne pourront plus accuser le monde de la chasse, pour les dégâts dans les cultures ou des agressions de sanglier dans les villes , ou des promeneurs en campagne ,d’autant plus avec la présence du loup sences grandissante.

  8. Mayeu
    17/01/25

    En alsace, l’équilibre est assez bon sans le moindre loup . Et certaines régions de Roumanie on des problèmes de sangliers alors qu’ils ont les plus grosses populations loups et d’ours d’Europe. C’est donc un peu plus compliqué que ça. Pour rappel le loup devient volontiers antropophage quand ça lui facilite la vie. Autrement dit , au milieu de la Sibérie ça fonctionne très bien . En Europe de l’ouest ils commencent par les poules, les moutons qui ne leurs coûtes aucun risque et peut d’énergie à chasser. Viennent ensuite chamois et chevreuils, puis le sanglier qui est le plus risqué . Un gros peut parfaitement éventrer un loup avec ses défenses. Le loup qui n’a pas de cliniques dans son annuaire a un instinct programmé pour prendre le moins de risques possible comme tous les prédateurs.

  9. Peronnet
    17/01/25

    800000 sanglier divisé par 365 jours et c’est insuffisant en prélèvements.
    Combien faudrait t’il de loups pour tuer 900000 sangliers par an.
    Merci les antitoup de faire le calcul.
    Bonne chasse à tous

    1. Mayeu
      17/01/25

      Exact ! Et ne parlons même pas du ratio meute/territoire. Ou en faisant des maths niveau ce2 , on se rend bien compte qu’avec un nombre de loups au max la population de sangliers continuerai à fortement augmenté. C’est gens ont une nouvelle pseudo religion qui écarte l’homme de la nature tel un demi dieu. Rappelons que le prédateur n°1 du sanglier depuis des centaines, voire des milliers d’années et un mammifère bipède (Mâle ou femelle peut importe) .

  10. Peronnet
    17/01/25

    800000 sanglier divisé par 365 jours et c’est insuffisant en prélèvements.
    Combien faudrait t’il de loups pour tuer 900000 sangliers par an.
    Merci les antitoup de faire le calcul.
    Bonne chasse à tous

  11. Jojo
    17/01/25

    Et si TOUT LE MONDE ( chasseurs,écolos, animalistes, fédérations,…) se remettait en question pour régler le problème au lieu de défendre ses petits intérêts (principalement financiers)??? Oui je sais je rêve!!!

  12. MAURICE
    17/01/25

    C’est très simple . Les chasseurs nourrissent les sangliers au grains de maïs pendant la fermeture de la chasse : Cela s’appelle : L’Agrainage . Ainsi les sangliers bien nourris se reproduisent comme des souris . Voilà d’où provient la surpopulation de nos sangliers . Alors bien sûr, il faut ensuite réguller !!!! Quelle aubaine pour les « chasseurs » loisirs . Rien à voir avec les vrais chasseurs qui autrefois chassaient pour se nourrir . Ce sont les seuls que je respecte . Pour les autres , ils feraient mieux de faire du Ball trap ou du tir sportif . Il y aurait moins d’accident , c’est clair .

    1. Mayeu
      17/01/25

      Ah l’agrainage… Dans mon coin sa me fait penser au monstre du Loch Ness . Tout le monde m’en parle quand on me parle de chasse . Mais jamais vu . Après si des chasseurs agrainent près de chez moi , c’est pas leurs pauvres petits seau de grains qui vont engraisser les cochon vu la quantité astronomique de bouffe qu’ils ont au alentours. Il n’y aurait pas un peu de mauvaise foi dans cette argument? La réalité c’est que l’homme a toujours fait parti des prédateurs naturelles et qu’on l’a un peu oublié.

  13. Florian
    17/01/25

    A au moins une bonne nouvelle, je vie en campagne depuis ma naissance mais je n’ai croisé qu’une seule fois une famille de sanglier, ils ont l’air d’être tellement fraternelles, comparé a nous qui détruisent tout avec nos voitures, nos maisons, l’envie de vouloir tout contrôler et posseder tellement ont est puissant et évidemment Il ya cette espèce qui s’appelle les
    chasseurs !!!! qui est la pour nous sauver la vie et surtout vaut belle pelouse, on ne croise plus aucun animaux ils sont tous morts par vos balles !! Où écrasé par des cons!! A force de vouloir tout contrôler , c’est soit disant apôtres du fusil et de la médiocrité on finit par flingué le peux de respect que la nature veux bien nous donner !!? Mais aller continuer à tirer ont finira bien a pouvoir se régulariser nous même, triste monde !!!

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