Dans les grandes villes, il existe un phénomène étrange : les habitants ont une propension certaine à voir des animaux improbables se balader dans les rues. Vous allez sans doute mettre ça sur le compte de citadinus bétonus qui ne sait pas différencier une loutre d’une roue de bagnole, mais en voyant les images, on pourrait s’y laisser prendre. Bon dans l’hypothèse où on n’a jamais vu, ni une lionne, ni un sanglier…
Texte : Richard sur Terre
Cette histoire, racontée ici par Paris-Match, prend place à Berlin où une véritable psychose s’est installée après que des passants ont vu et filmé ce qui ressemblerait bigrement à une lionne en maraude à la recherche d’un végan herbivore à bouloter.
D’importantes forces de police ont été déployées, assistées notamment d’une vétérinaire et de deux chasseurs (pour protéger la vétérinaire je suppose). La police a utilisé deux hélicoptères, des drones et des caméras thermiques, a précisé la maire. Si le fauve est attrapé, « il devrait si possible être endormi et remis à l’office de protection des animaux », a-t-il ajouté.
Nous sommes face à une situation inédite qui décrit tellement bien son époque, que je n’ai pas résisté à vous la raconter.
Tout part de cette vidéo, accompagnée du commentaire de son auteur qui décrit une lionne qui poursuit un sanglier.
Comme je vous le disais, il est peut-être possible de se laisser prendre à pareille conclusion. Mais quand-même…au Kenya ! Pas à Berlin !
Parce que oui mes amis, et contre toute attente, après analyses pileuses de grands spécialistes avec des diplômes et tout, il s’agirait en fait d’un…sanglier. Un sanglier qui poursuit un sanglier donc…
Je vais vous introduire ici le rasoir d’Ockham (calmez-vous c’est une métaphore). Il s’agit d’un modèle mental selon lequel « les hypothèses les plus simples sont les plus vraisemblables. » En l’espèce, en compagnie d’un sanglier dans une ville européenne, mon cerveau va chercher un autre sanglier. Pas un lion.
Mais ça, c’était avant. Avant que des théories du complot toutes pétées ne viennent foutre le brun dans la tête des gens. Des gens qui cherchent, grâce à la magnifique caisse de résonnance des réseaux sociaux, à vivre leur quart d’heure. Un tweet, les gens se montent le bourrichon, et paf ! Une lionne se balade dans Berlin, vingt-mille personnes confinées.
Mais nom d’une pipe en mousse, il faut que ça se passe à Berlin ! Imaginez la même à Paris ! Imaginez les autorités partir à la chasse aux lions avec deux chasseurs porte de Saint-Cloud ! Et le parti animaliste et ses adeptes antispécistes partir en quenouilles en réclamant qu’on le laisse vivre en paix en gueulant au lobby de la chasse ! Ils en auraient tellement eu des solutions eux… comme par exemple l’appâter avec du Kwiskas Courgettes pour le ranger dans une cage en attendant son réensauvagement sous la cagnotte bienveillante d’Hugo Clément (c’est un exemple). Rappelez vous le béluga de la Seine et Muriel Fusi (porte-parole du Parti animaliste) qui s’est engueulée avec Sea Shepherd à cause des truites qu’on lui lançait pour le nourrir !
Ah mes amis on est passé à un cheveux d’un grand moment…j’en pleure de rage.
En attendant, et c’est bien triste, ces grandes villes pondent des habitants hors-sols qui attendent fébrilement le salon de l’agriculture pour voir autre chose qu’un chien ou un chat (ou un surmulot). Au point qu’un sanglier déplumé par sa mue d’été soi confondu avec une lionne…
On vit une époque formidable…
Comme le chantait si bien l’ami Georges : » le temps ne fait rien à l’affaire,quand on…. »