Woke ta mère !

 

Parce que j’ai pris connaissance du ras-le-bol de certains de mes collègues youtubeurs, j’ai décidé moi aussi de témoigner. Ça m’est d’autant plus facile que je suis déjà dans le camp du mal et que la « cancel culture » ne peut trop rien faire contre moi. Et si ce « camp du mal » était l’endroit virtuel le plus reposant qui soit à l’heure actuelle ?

Texte : Richard sur Terre

Mon Dieu que ça doit être épuisant d’être parfait ! Vous l’êtes, vous ? Pas moi en tout cas. Mais il en existe un nombre phénoménal, figurez-vous, de ces justiciers flamboyants qui cheminent sur les réseaux sociaux à la recherche d’un propos « problématique » à pourfendre. En général, ils appartiennent à une tribu vengeresse et distribuent les coups de glaive inclusifs pour vous apprendre à penser. Certains les appellent « woke » ou « intersectionnels ». Moi je les appelle des « adeptes », fidèles qu’ils sont au dogme établi.

Le débat public occidental est devenu une constellation de tribus qui se foutent sur la gueule. Mon utopie universaliste a pris cher. J’en suis triste évidemment, mais c’est pas une raison pour renoncer.

Parce que je sens poindre une révolte. Les gens commencent à en avoir plein la soupière de se voir trainés dans la boue par des écolos haineux et dogmatiques « inclusifs », détenteurs d’une morale engoncée et triste à mourir. Les gens n’en peuvent plus de ces végans excités ; de ces féministes racialistes exclusifs remplis de haine qui se sont appropriés des combats qu’ils ne comprennent même pas. Cette soupe importée et mal assimilée a vécu.

Nous ne sommes pas des robots. Ce que je pense aujourd’hui est un peu différent de ce que je penserai demain. J’évolue, et bien heureusement. Mais où est donc passé ce « safe place » où je pouvais confronter mes idées ? Ces espaces de bienveillance où deux adultes pouvaient croiser leurs désaccords dans le seul but d’approcher un peu plus de la vérité ?

Qu’y a-t-il de pire qu’une morale figée ? Qu’un ordre non questionnable, ne serait-ce qu’à la marge ?

C’est là qu’ils vivent pourtant. Dans ce cocon tribal. Accrochés à leur dogme comme des naufragés de la pensée ; incapables d’avancer sans l’adoubement du groupe. Terrorisés aussi, à l’idée de s’en voir exclus pour une simple question ; pour une simple maladresse ou une minuscule objection. Rien ne doit dépasser ; tout doit être lisse. Et malheur à celui qui voudrait sortir du rang, ne serait-ce que d’un cheveux.

Binaires jusqu’à la nausée, allergiques à tout exercice de pensée, ils punissent et balancent le contrevenant de l’autre côté du mur, dans un terrain vague qu’ils appellent « extrême droite ». Il a cessé d’être digne d’intérêt. Il a fauté, il est désormais « autre ».

La seule manière pour eux de se démarquer, c’est d’aller encore plus loin ; de pousser encore un peu plus la logique puante de l’ensemble.

Il se définit alors de nouvelles normes internes que le groupe s’empresse d’adouber, toujours par peur de ne pas être « assez ». On approuve, on dessine de nouveaux contours ; et c’est là qu’un mot nouveau (censé décrire cette nouvelle réalité) apparait. Un « phobe » ou un « iste » en général. Ils se mettent à discourir, à conférencer, à montrer du doigt, à disqualifier. La bête se nourrit d’elle-même, toujours plus excluante, et toujours persuadée d’être inclusive.

Et les « privilégiés » wokisés d’aller toujours plus loin dans la contrition, se jetant sur les nouveaux concepts comme des morts de faim pour montrer au groupe à quel point ils y ont leur place. MALGRÉ ce qu’ils sont. Zèle pathétique de l’impétrant à peine toléré qui pleure sa blanchité.

Ces gens se sont emparés de tous les combats qui me sont chers pour les vider de leur sens ; pour les transformer en bouillie dogmatique indigeste pleine de fiel et de rejet de l’autre. Ils sont mes ennemis idéologiques. Ils sont un obscurantisme duquel je voudrais débarrasser les causes justes qu’ils souillent de leurs sales pattes.

Mes amis, en attendant de leur botter le cul dans les urnes et dans le débat public, soyons sceptiques, combatifs, ouverts, imparfaits et heureux. Ça les énerve. C’est toujours ça de pris.

 

 

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