La conférence de Rigaux aux universités d’été de la REV

Anti-chasse
date 16 octobre 2024
author Richard sur Terre

Lors des universités d’été de la REV, Pierre Rigaux a livré un discours incendiaire contre la chasse. Derrière les simplifications et les attaques, son argumentaire émotionnel ne convaincra que ses disciples.

Oui chers amis, votre serviteur s’est fadé la conférence en entier. C’est qu’il s’agit de faire les choses bien. En voici une analyse critique.

Lors des universités d’été de la REV, le parti antispéciste d’Aymeric Caron, Pierre Rigaux, a une fois de plus livré un discours incendiaire contre la chasse. Entre dénigrement systématique et simplifications hasardeuses, sa conférence nous révèle non seulement l’étendue de son aversion pour les pratiques cynégétiques, mais aussi la faiblesse d’un argumentaire émotionnel qui peine à convaincre au-delà des cercles acquis à sa cause. Analysons ensemble cette croisade idéologique où la caricature prend souvent le pas sur les faits.

Si vous en avez le courage, c’est un peu moins d’une heure.

Une opposition radicale : abolir sans débat

D’entrée de jeu, Pierre Rigaux ne cache pas son objectif : l’abolition pure et simple de la chasse. Il le dit clairement, il ne se prétend pas objectif. Cette franchise, certes louable, est aussi une limite : à vouloir tout démonter sans nuance, il enferme son discours dans une rhétorique dogmatique. Il ne s’agit pas de débattre, mais d’asséner un message. Une posture qui, si elle fait vibrer la corde sensible des antispécistes dans la salle, reste stérile pour tous ceux qui attendent un véritable échange d’idées.

Rigaux se plaît à présenter la chasse comme un simple « jeu », un loisir récréatif déconnecté de toute réalité écologique ou sociétale. Une simplification qui a certes de l’impact, mais qui élude les rôles multiples de la chasse : régulation des espèces, maintien des équilibres entre faune et agriculture, préservation des cultures rurales, etc. En réduisant la chasse à une activité égoïste et brutale, Rigaux passe sous silence les aspects qui dérangent son idéologie.

Régulation des espèces : un argument balayé trop vite

Pierre Rigaux aime rappeler que la chasse est inefficace pour la régulation des populations animales, notamment en citant l’exemple des sangliers. Il propose des alternatives comme les méthodes contraceptives ou l’abattage par des professionnels, des solutions certes intéressantes en théorie, mais loin d’être réalistes à grande échelle. Ces propositions manquent cruellement de données concrètes sur leur faisabilité, leur coût et leur efficacité dans des contextes variés.

A lire sur le sujet : Un contraceptif pour les sangliers !

En France, la régulation des espèces est un enjeu complexe. Prétendre que la chasse est inutile ou inefficace relève d’une simplification coupable. Les populations de sangliers, par exemple, explosent en raison de facteurs multiples (changement climatique, pratiques agricoles), et la chasse demeure aujourd’hui l’un des outils les plus accessibles et éprouvés pour limiter les dégâts causés aux cultures. Mais cela, Rigaux préfère l’ignorer, car ça contredit son narratif.

Un focus sur des pratiques particulières invalide-t-il la chasse dans son ensemble ?

Pierre Rigaux axe son discours sur des aspects spécifiques de la chasse, comme le déterrage des blaireaux, la chasse en enclos ou l’utilisation d’appelants.

En ciblant des pratiques qui le dérangent, Rigaux esquive une réflexion plus large sur la chasse en tant que concept. En effet, même débarrassée des aspects qu’il juge contestables, il semble peu probable que la chasse parvienne un jour à trouver grâce à ses yeux. Son opposition n’est pas seulement liée à des pratiques spécifiques, mais bien à l’idée même de chasse, quel que soit le cadre ou les régulations en place.

Si je me trompe sur ce point, bien évidemment, une clarification s’avère plus que nécessaire. Mais je crois qu’on va pouvoir l’attendre un moment.

Le poids du lobby de la chasse : un argument usé jusqu’à la corde

Un autre refrain bien connu des militants anti-chasse, et que Rigaux ne manque pas de répéter, est celui du « lobby des chasseurs ». Il évoque leur influence politique, les subventions dont ils bénéficient, et leur prétendue omniprésence dans les instances de pouvoir. Ce discours, bien que partiellement vrai, souffre d’un manque de données précises pour étayer cette théorie du complot. D’autant qu’il me semble que les relais médiatiques dont bénéficient les opposants à la chasse pourraient aisément passer pour une forme de lobby.

A lire aussi : Universités d’été de la REV : Rigaux répond aux chasseurs !

Encore une fois, Rigaux préfère simplifier : les chasseurs seraient des privilégiés défendant leurs intérêts égoïstes contre l’intérêt général. Mais il oublie de mentionner que les subventions touchant la chasse participent souvent à des projets de gestion des territoires et de préservation des milieux naturels, des actions qui profitent aussi à la biodiversité.

Une absence de solutions crédibles

L’un des principaux écueils du discours de Pierre Rigaux réside dans son manque de solutions concrètes. Certes, il évoque les méthodes contraceptives ou les interventions de professionnels pour réguler les populations animales. Mais il n’apporte aucune preuve tangible que ces méthodes pourraient remplacer efficacement la chasse. Ces alternatives sont souvent coûteuses, difficiles à mettre en œuvre, et peu adaptées à des territoires ruraux vastes comme ceux que l’on trouve en France.

Rigaux critique, mais il ne propose pas de plan réaliste pour la transition qu’il appelle de ses vœux. Et sans solutions viables, ses arguments se réduisent à une utopie déconnectée des réalités du terrain.

Un discours émotionnel qui polarise

Enfin, Rigaux s’appuie principalement sur l’émotion pour faire passer son message. En parlant de cruauté, en accusant les chasseurs de détruire la faune sauvage, il cherche à provoquer une réaction viscérale chez son auditoire. Mais ce type de discours, s’il fonctionne auprès des convaincus (qui représentent 100% de son audience lors de cette conférence), a tendance à polariser encore davantage le débat, en éloignant ceux qui voudraient un véritable échange d’idées.

En refusant toute nuance, Rigaux rate une opportunité : celle d’engager un dialogue constructif sur les réformes possibles de la chasse. Il préfère en faire un combat idéologique où la caricature règne en maître. C’est la méthode Rigaux.

La chasse, un débat complexe que Rigaux simplifie à outrance

La conférence de Pierre Rigaux aux universités d’été de la REV est l’illustration parfaite d’un discours militant qui refuse le dialogue. En simplifiant les enjeux complexes de la chasse, en diabolisant les chasseurs, et en occultant les réalités économiques et sociales, il choisit de parler à une audience acquise plutôt que de tenter de convaincre. Si son discours peut résonner chez les militants animalistes, il peine à convaincre au-delà de cette sphère, notamment parce qu’il manque de solutions concrètes et réalistes.

La chasse en France, loin d’être parfaite, est une pratique ancienne qui évolue, se régule, et participe à l’équilibre des territoires. En préférant la confrontation à la discussion, Pierre Rigaux passe à côté d’un débat essentiel sur l’avenir de la gestion de la faune sauvage. Un débat que les chasseurs, eux, sont prêts à mener avec sérieux et responsabilité.

A voir en vidéo :

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11 Commentaires :
  1. dutey
    16/10/24

    il connaitra jamais la bonne éducation, forcément qu’and le mots chasse est présent sa lui bouffe les cacahuètes 🥜 et en profite pour nous casser du sucre sur le dos , qu’importe il me feras toujours rire et ne feras pas mettre mon fusil au ratelier. bon vent monsieur 🎰

  2. Bruckner daniel
    16/10/24

    P.R. devait être souvent au coin avec un bonnet d’âne à l’école. Réfléchir doit certainement lui donner la migraine.
    Pendant cette  » conférence  » où il se la pète ( il n’y avait pas de quoi ) les chevilles ont dû enfler.
    Convaincre un anti-chasse que la chasse est mauvaise pour la nature est un tour de force qu’il faudrait saluer. Bravo Pierre.

  3. fred
    16/10/24

    Tellement facile de tenir un discours sans des contre arguments sans la controverses ,sans les réalités du terrain.Il faudrait qu’il nous parle de tous les échecs de la sphère animaliste (zoo rewild , ancien enclos de chasse devenus des déserts cynégétique) Quand on prèche dans sa paroisse c’est tellement facile et sans danger

  4. GUILLAUME MARKUS
    16/10/24

    En lisant Richard sur Terre et en visionnant la vidéo proposée, il me semble que Richard était bien présent dans la salle où intervenait Pierre Rigaux dans un exposé intitulé : « Doit-on abolir la chasse ? »

    En début de son intervention et aussi vers 45 minutes de la vidéo, Pierre Rigaux fait une remarque qui semble attester la présence d’un ou plusieurs chasseurs qu’il aurait identifiés.

    Bravo à Richard de se taper au moins 350km x 2 pour écouter cela.

    Ce thème « Doit-on abolir la chasse ? » était animé par Carine Sandon, élue REV dans un petit village du Jura et candidate sur la liste LFI aux dernières élections européennes.

  5. stephane granet
    16/10/24

    j’ai essayé mais c long et chiant et creux

  6. mouchous
    16/10/24

    Merci richard, je n’ai pas eu le courage de regarder la vidéo, merci pour ton sacrifice. Tu a tout dit mais il faudrait faire remarquer à ce grincheux que les assos vertes touchent certainement plus d’argent d’état que nous et pour quel résultat ?

  7. Deuch
    16/10/24

    Monsieur Pierre Rigaux vous exister grâce à la chasse qui vous fait un confortable salaire si la chasse disparaît vous risquez d’être obligé de faire un vrai métier de journaliste et sa vas vous faire drôle

  8. serge
    17/10/24

    La contraception pour les sangliers, oui surement mais il faut prouver que c’est efficace et que le coût qui sera supporté par les contribuables soit acceptable. Contraception sur les laies (femelle du sanglier, pour M Rigaux) mais qui va s’y coller ? et pour les mâles qui va passer le préservatif ? Qui va recenser les populations des 2 sexes ? Une compagnie en cas de température et environnement favorable est capable de doubler ou presque en un an. La tache de M Rigaux est sans fin la procédure complexe pour un coût abyssal. Mais tuer les sangliers souvent la nuit par des professionnels ne serait ce pas leur faire du mal ? Cette pratique existe déjà, gérer par les préfets et les lieutenant de louveterie. Certes ce n’est pas de la chasse mais M Rigaux doit assimiler les 2 choses de la même manière. Il serait bien de s’exprimer avec les Fédé pour trouver un axe de travail au lieu de proférer des fausses informations dégoulinantes de bons sentiments très éloignés de la vraie nature, celle qui existe, pas celle qui est fantasmée pour des citadins qui ne connaissent des arbres que les façades végétalisées.

  9. Christophe Auroy
    17/10/24

    Pierre Rigaux préconise de faire réguler les sangliers par des professionnels, ne suffirait-il pas de payer les chasseurs pour lui donner entière satisfaction ?

  10. yakafocon
    17/10/24

    Encore et toujours les mêmes arguments…
    Allez j’en prends un au hasard : l’absence de chasse de loisir dans le canton de Genève au profit d’une régulation professionnelle.
    Bon bah, désolé mais il y a quand-même des dégâts (à la charge du contribuable) et la gestion de la faune occupe 15 gardes pour gérer 3000 ha de forêt. On ne va même pas évoquer ce que ça coûte de payer 15 mecs, voitures, armes et munitions, c’est connu en Suisse la vie est chère !
    En France on a 17 millions d’hectares de forêt, il faudrait donc 85 500 gardes si on prend le même ratio que Genève. A titre de comparaison, c’est plus que les militaires du rang de l’armée de terre ! Ou encore plus que les forces de gendarmerie… Tout ça pour remplacer des mecs qui payent pour faire le job…
    Alors je pense que l’on peut laisser les chasseurs tirer quelques palombes (c’est le gibier le plus chassé en France) ou même élever des faisans pour les relâcher pour ensuite leurs tirer dessus avec une chance de passer au travers des coups de fusils (c’est toujours une plus belle vie qu’un poulet de batterie) si en échange la société gagne à ne pas devoir gérer la faune sauvage.

    Sinon, je prête un rotofil pour aller faire les clôtures.

  11. Gilbert Thierry
    23/10/24

    pierre Rigaut qui a du mal à répondre aux questions
    nous reproche nous les chasseurs de toucher une subvention de l’état
    mais combien touche la rev de l’état pour insulter les chasseurs et se présenter comme des spécialistes de la nature alors qu’il ne sont pas.

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