Accident de chasse : le deuil pris en otage

Chasse Actu
date 20 février 2025
author Richard sur Terre

Exploiter la douleur d’un père pour servir une idéologie, voilà le choix de Reporterre face à la tragédie de Mélodie Cauffet.

Il y a des drames qui devraient appeler au respect, à la retenue et à la réflexion. Il y a des deuils que l’on ne devrait jamais piétiner pour en faire un instrument politique. La mort tragique de Mélodie Cauffet, tuée accidentellement lors d’une battue dans le Cantal en 2022, fait partie de ces événements qui exigent humilité et décence. Mais quand Reporterre s’en empare, le respect laisse place à l’opportunisme, et la réflexion à la propagande.

Le chagrin d’un père, la récupération d’un journal

David Cauffet a perdu sa fille, et personne ne peut lui reprocher sa douleur. Sa colère est compréhensible. Comment pourrait-il en être autrement ? Un parent en deuil cherche des coupables, s’indigne de ce qu’il considère comme une injustice. Et il est de notre devoir de lui apporter soutien et respect. Mais il est aussi du devoir de la presse de ne pas exploiter cette souffrance à des fins idéologiques.

Or, c’est exactement ce que fait Reporterre en transformant cette tragédie personnelle en un pamphlet anti-chasse. Il ne s’agit plus de raconter un drame, mais de le détourner, de le modeler pour servir une rhétorique simpliste et manichéenne : les chasseurs sont des criminels, la nature est un sanctuaire et tout chasseur est un tueur potentiel. Un raccourci aussi insultant qu’absurde.

Une mise en scène indécente

L’article de Reporterre n’est pas un reportage, c’est un plaidoyer déguisé. L’émotion y est montée en épingle, les chiffres balancés sans contexte, les accusations assénées sans contradiction. L’absence totale de recul journalistique est frappante : aucune prise en compte de la complexité du sujet, aucun expert de la chasse interrogé, aucune mise en perspective des règles de sécurité existantes. Non, l’objectif est clair : faire de la mort de Mélodie une arme contre la chasse.

La presse a une responsabilité. Elle doit informer, pas manipuler. Or, ici, tout est fait pour attiser l’indignation du lecteur sans jamais lui donner les clés pour comprendre. Reporterre ne se contente pas de rapporter les faits : il les arrange, les oriente, les déforme jusqu’à faire de la chasse un fléau organisé et mortifère.

Des amalgames et des contre-vérités

Lorsque l’article affirme que « les chasseurs ont détruit une famille », il ne relaie pas une opinion : il la consacre comme une vérité absolue. Un drame individuel devient un crime collectif. Tous les chasseurs sont coupables, et peu importe la réalité des faits.

Car la vérité, elle, est plus nuancée. Ce qui a causé la mort de Mélodie, c’est un enchaînement de manquements : une battue mal signalée, une jeune chasseresse inexpérimentée placée dans une situation qu’elle ne maîtrisait pas. Ce sont ces failles qu’il faut corriger. Mais dire que la chasse, dans son ensemble, est coupable revient à accuser la route à chaque fois qu’un accident s’y produit.

Et que dire des chiffres balancés sans aucune analyse ? 345 accidents de chasse entre 2020 et 2024, dont 27 mortels. Est-ce beaucoup ? Comparé à quoi ? À 3 000 morts par an sur les routes ? Aux 60000 décès causés par des accidents domestiques sur la même période ? Ces chiffres n’ont de sens que s’ils sont mis en perspective. Mais ça, Reporterre s’en moque bien. Il ne s’agit pas d’informer, mais d’alimenter un climat de peur.

Un journalisme à sens unique

Là où le véritable journalisme poserait des questions, Reporterre impose des réponses. Pourquoi ne pas s’interroger sur l’évolution des règles de sécurité ? Pourquoi ne pas interroger la Fédération Nationale des Chasseurs sur les mesures mises en place ? Parce que ce n’est pas le sujet. Parce que ce qui intéresse Reporterre, ce n’est pas la vérité, mais la croisade.

Le traitement de cette affaire en est une démonstration flagrante : pas un mot sur les améliorations possibles, pas un mot sur la baisse continue des accidents de chasse grâce aux formations et aux mesures renforcées. La chasse est un bouc émissaire idéal, et la presse militante en profite.

Une leçon de respect

Le plus triste dans cette affaire, c’est qu’en exploitant ainsi la douleur d’un père, Reporterre trahit sa propre cause. Car en cherchant à diaboliser toute une communauté plutôt que de poser un débat constructif, le journal ne convainc que les convaincus et alimente la polarisation.

La chasse est une activité encadrée, qui évolue et se réforme. Elle n’a pas besoin d’être défendue contre les critiques, mais contre les caricatures. Il y a des drames qu’il faut regarder avec sérieux et dignité. Ce que Reporterre fait ici, ce n’est ni l’un ni l’autre.

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12 Commentaires :
  1. Nestor
    20/02/25

    Si vous vouliez vraiment témoigner « soutien et respect » envers le père de cette pauvre enfant et sans vouloir parler pour lui, vous auriez mieux fait de ranger votre clavier, pour un fois.
    Aucune mention dans votre pamphlet de la condamnation de l’ACCA locale. Aucune mention du témoignage du père. Aucune mention de la lâcheté des chasseurs envers la jeune chasseuse qui a tiré.

    Mais vous n’avez pas pu vous en empêcher : « les méchants reporters c’est rien que des vilains qui disent pas ce que je voudrais qu’ils disent… »

    Probablement que ça ne vous a pas traversé l’esprit, mais le père de la jeune fille le dit lui même : il n’en veut pas à la jeune chasseuse, mais au système quasi-mafieux que les chasseurs ont montés dans nombre de campagnes de France.
    Oui « les chasseurs » et oui « quasi-mafieux ». Système que vous soutenez avec vos « mises en perspectives » nauséabondes qui veulent quantifier le nombre de morts par accidents.

    J’ai très envie de finir ce commentaire par une insulte, mais vous ne méritez pas l’effort de quelque chose d’original.

    1. Billabong
      20/02/25

      Mais qui voilà, un célébre canut lyonnais assurément !

    2. Jean1
      20/02/25

      Nestor,l érudit,mais que faites vous sur ce site d ignares,que de prétentions et c’est vous un jour qui avez parlé d humilité.ce commentaire existe uniquement pour répondre à des accusations avec je crois des arguments.evidement que c est un drame et comme cité plus haut ,les réactions de la famille,du pères,sont tout a fait légitimes et comme dans la majorité des accidents il y a eu une erreur ,il faut analyser pour éviter que cela ne se reproduise.croyez vous les chasseurs qui ont participé à cette battue sont bien dans leur peau certains ne chassent plus.

    3. Léonard
      20/02/25

      Dans cette affaire de Cassaniouze vous faites très bien de rappeler que l’acca impliquée a été condamnée. Elle l’a été le 3 octobre 24 par les juges du tribunal correctionnel d’Aurillac. Pour en savoir plus on trouve sur internet un bon compte rendu de l’affaire et des motivations de la décision de justice dans un article du journal La Montagne en date aussi du 3 octobre 2024.

    4. Mayeu
      21/02/25

      Cet accident à été traité et re-traité des dizaines de fois dans les médias de chasse pour que ce genre d’accident absolument horrible n’arrive plus. Mais la il ne s’agit pas de ça. On parle d’un article hallucinant de mensonges, conneries écrit par des apôtres de la mauvaise foi totalement fanatisés sur la question.

  2. Romero
    21/02/25

    Chasseurs, allez plutôt passer du temps avec vos familles à observer la nature au lieu de terroriser, voire tuer les promeneurs. Et laissez donc les loups faire le boulot, eux au moins tuent par nécessité, et uniquement des animaux. C’est bien vous ici qui exploitez la détresse d’un père. C’est bien lui qui dit que « les chasseurs ont détruit une famille », et non pas Reporterre. Selon vous donc, 345 morts ce n’est rien puisqu’il y a des accidents domestiques !!! Faut-il vous rappeler que derrière ces chifres ce sont autant de familles brisées (y compris de chasseurs bien sûr) ?!! Oui messieurs les comptables, il y a bien des coupables, comme quand on tue quelqu’un en voiture, cela s’appelle la responsabilité et la justice dans un état de droit, notion qui vous échappe quand cela vous arrange. Et ce sont les gens comme vous qui s’indignent quand des manifestants brisent des vitrines, et beuglent pour qu’on les punisse sévèrement. Signé : un amoureux de la nature qui a grandi en campagne au milieu des coups de fusil le dimanche et qui avait parfois peur de sortir.

    1. Mayeu
      21/02/25

      Difficile de faire plus déconnecté des réalités. Une grosse caricature bien dégueulasse.

      1. Deuch
        22/02/25

        Vous devriez voir de quoi est capable un loup sur des génisses de 700kg quand à dire que le loup tue pour ce nourrir Vous raconter n’importe quoi renseigner vous il tue par plaisir des brebis pour en manger une seule et beaucoup meurent dans atroce souffrance

    2. Mayeu
      21/02/25

      Moi aussi je contemple en famille et je n’ai jamais eu peur lorsque je n’étais pas chasseurs. Encore moin depuis que je sais comment ça marche.

    3. guilain
      22/02/25

      mon brave romero, 345 accidents ne signifient absolument pas 345 morts….encore un joli raccourci bien essayé… dommage…juste un mensonge votre commentaire…

  3. martine
    21/02/25

    Romero ,vous devez être terrorisé en permanence car monter dans un véhicule, pratiquer un sport d hiver, nautique ect ect.ect.car toutes. ces activités sont beaucoup plus accidentogenes alors faut tout interdite .chaque accident est un drame et toujours un de trop ,malheureusement toute activité humaine en génère.vous devez être parfait et n avoir jamais commis d erreur par exemple au. volant .sans rien excuser,se servir de faits dramatiques pour attaquer une activité qu on aime pas ,c est pas terrible.

  4. serge
    24/02/25

    Jamais mais jamais le deuil doit être un levier de propagande pour ou anti chasse, au mieux il faut se taire et admettre, travailler pour que ce soit la dernière et respecter les familles touchées au plus profond.

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