Antispécisme et extrême droite radicale 

Antispécisme
date 05 mars 2025
author Richard sur Terre

À force d’outrances et de propagande, l’antispécisme devient un terreau fertile pour l’extrême droite radicale. Une dérive prévisible qui interroge. 

L’article de StreetPress sur le réseau Pythagore pointe du doigt une réalité qui dépasse largement ce groupe militant : l’infiltration de l’antispécisme par l’extrême droite. Et ce ne sont pas seulement des groupuscules nationalistes qui s’intéressent soudainement aux animaux, c’est aussi une frange du militantisme animaliste qui, à force d’exclusion et de radicalité, s’est rendue perméable à cette récupération.

Car les outrances se rejoignent toujours. L’antispécisme et l’extrême droite radicale partagent une même logique du monde : manichéenne, absolutiste, intransigeante, et versée dans la propagande la plus grossière. Dans l’antispécisme, il y a les oppresseurs et les opprimés, et tout compromis est trahison. Dans l’idéologie identitaire radicale, il y a un « eux » et un « nous », et tout dialogue est une faiblesse. Cette mécanique fonctionne à plein régime des deux côtés : un rejet viscéral du débat, une obsession de la pureté idéologique et une vision du militantisme comme un combat total, où l’ennemi ne doit pas être contredit, mais éradiqué.

Et c’est bien là que réside le point de bascule. L’antispécisme s’est longtemps voulu progressiste, mais en se refermant sur ses propres dogmes, il a fini par générer ses propres dissidents. Lassés par l’intersectionnalité imposée, par la guerre des étiquettes et des puretés idéologiques, certains cherchent une autre voie. Et qui leur tend la main ? Une frange de l’extrême droite radicale qui a compris qu’il y avait là un terreau à exploiter, un combat à détourner.

A lire aussi : Antispécisme : chroniques d’un antihumanisme ordinaire

Le réseau Pythagore en est le symptôme. En centrant son discours sur l’abattage rituel, en rejetant l’intersectionnalité et les luttes féministes et LGBT+, il reprend les codes d’un militantisme identitaire sous couvert de protection animale. Un discours qui séduit une certaine frange du mouvement animaliste, frustrée d’être priée de choisir entre défendre les animaux et embrasser toutes les autres causes progressistes.

Mais qui est vraiment responsable de cette dérive ? L’extrême droite radicale qui infiltre, ou l’antispécisme qui s’est lui-même enfermé dans une impasse idéologique ? Peut-être un peu des deux. Ce qui est certain, c’est que lorsqu’un mouvement refuse toute nuance et toute discussion, il devient un aimant pour toutes les autres formes d’outrances. L’histoire l’a prouvé à maintes reprises : les idéologies les plus opposées en apparence finissent toujours par se croiser lorsqu’elles sombrent dans l’excès. La question n’est donc pas seulement de dénoncer la récupération de l’antispécisme par l’extrême droite radicale, mais de s’interroger sur ce qui l’a rendue possible. 

Si tout ce qui est excessif est, de fait, insignifiant, l’agglomération des excès créé simplement un tas d’insignifiance un peu plus gros. 

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12 Commentaires :
  1. Jean 2
    05/03/25

    Bonjour,si s’est avéré, alors un e sorte de « convergence des luttes,antinomiques « mais pas tant que ça !l’un se fout de l’homme,et l’autre à oublié son humanité !(ou inversement)Ne faisons pas d’erreurs comme ces deux peuples en 1938 et 1922.

    1. Jean 2
      09/03/25

      Je rajouterai,il est toujours intéressant de connaître son ou ses ennemis, cela fait partie de » l’art de la guerre ».

      1. Jean 2
        09/03/25

        Bien sûr, il faut entendre, guerre médiatique et politique

  2. Ray B.
    05/03/25

    StreetPress, sérieusement… Pourquoi pas Infos du monde pendant qu’on y est !

  3. Olivier Tri d’angle
    05/03/25

    Cet article est révélateur. Les specistes qu’ils soient intersec ou sous enracinement marketing, feront convergence pour maintenir la maltraitance animale à flot.

  4. C. Babinet
    06/03/25

    Extrême-droite ? C’est une blague ?
    Tout ce qui n’est pas dans les idées de StreetPress (boussole qui indique le Sud) est d’extrême-droite pour eux !
    Le courant animaliste est profondément contre les principales valeurs liées à la droite.
    Je rappelle que les Communistes jusqu’à Georges Marché étaient anti-immigration (baisse des salaires et concurrence sur les postes), anti-islam (religion), anti-LGBTQIXYZ+++— (idées bourgeoises).
    Croire aux articles de StreetPress, c’est croire à la propagande de Soros qui les finance via l’Open Society (25 000 à 100 000 dollars /an)

  5. guilain
    06/03/25

    alors là Richard, tu t es perdu en route… c est quoi le lien avec l extrême droite? merci de mettre en source le fabuleux article de street press ( tellement fiables ……) je suis allé sur le site de Pythagore machin…. où est l extrême droite??? je suis généralement d accord avec toi , mais la,………….

  6. guilain
    06/03/25

    alors là Richard, tu t es perdu en route… c est quoi le lien avec l extrême droite? merci de mettre en source le fabuleux article de street press ( tellement fiables ……) je suis allé sur le site de Pythagore machin…. où est l extrême droite??? je suis généralement d accord avec toi , mais la,………….

  7. Stephane
    07/03/25

    Faut se rappeler Clément Meric (antifa et animaliste) tué par Esteban Morillo (neoz et animaliste)…

    1. edouard
      07/03/25

      Et ?

      1. Stephane
        07/03/25

        Et quoi? Les animalistes d’extrême droite existent, c’est tout. Certains pensent que l’animalisme « est profondément contre les principales valeurs liées à la droite » … un commentaire plus haut.

  8. Thierry
    08/03/25

    On a perdu Richard qui maintenant source à l’extrême gauche….et nous agite le danger de l’extrême ultra super master droite radicalo facho. Je vérifie l’adresse, c’est bien Chasseseternelles pas un article de Libération ou du Monde

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