Braconnage sous alcool et cocaïne

Chasse Actu
date 21 février 2025
author Léa Massey

Braconnage, alcool et cocaïne : un cerf abattu en pleine nuit à Fontainebleau, deux hommes devant la justice.

Deux hommes ont été condamnés pour avoir braconné un cerf en pleine nuit, en forêt de Fontainebleau, sans permis de chasser et sous l’emprise de l’alcool et de la cocaïne. Ce fait divers soulève plusieurs questions essentielles sur la chasse illégale, la gestion de la faune et la perception du public face à ces actes.

Une équipée nocturne entre braconnage et inconscience

L’affaire a tout d’une caricature tragique : partis soi-disant pour une partie de pétanque en forêt, deux individus, l’un de 25 ans et l’autre de 44 ans, se sont transformés en braconniers improvisés. Ils ont tué un jeune cerf de 70 kg, avec pour seule justification « avoir du gibier pour Noël ». Ce braconnage nocturne, opéré avec un arsenal comprenant fusil, couteaux et hachette, s’est déroulé à 3h40 du matin, en totale infraction avec la réglementation cynégétique.

Le contrôle des forces de l’ordre, intriguées par un Kangoo maculé de sang garé en lisière de forêt, a permis de mettre au jour cette chasse illégale. Outre le cadavre du cerf, les policiers ont découvert des canettes de bière et une boîte de cocaïne. 

Les risques du braconnage : une mise en danger manifeste

Au-delà du simple délit de braconnage, cette affaire met en lumière une mise en danger délibérée des usagers de la forêt. Tirer depuis un véhicule, en pleine nuit et sous influence, relève d’une irresponsabilité totale. Comme l’a rappelé la procureure, « un promeneur aurait pu se prendre une balle ».

L’Office National des Forêts (ONF), qui s’est constitué partie civile, a souligné la valeur du cerf abattu, tant d’un point de vue écologique qu’économique. Ce type de gibier fait l’objet d’une gestion fine, avec des quotas de prélèvement bien définis, afin de garantir la préservation des populations.

Une justice ferme face à l’irresponsabilité

Face à la gravité des faits, la justice a prononcé une peine de huit mois de prison avec sursis pour les deux accusés, assortie de 1 000 euros de dédommagement à l’ONF et d’une interdiction de port d’armes. Une décision qui, bien que clémente en apparence, envoie un message clair : la chasse illégale ne sera pas tolérée.

A lire aussi : Braconnage : un président de société de chasse épinglé

Toutefois, cette affaire illustre le décalage persistant entre les actes de braconnage et la perception de la chasse légale. Trop souvent, le grand public amalgame ces pratiques scandaleuses avec la chasse réglementée, oubliant que les chasseurs sont les premiers à combattre ce type de dérives.

Braconniers et chasseurs : une opposition fondamentale

Contrairement à une idée reçue, la chasse encadrée par les fédérations cynégétiques et les plans de gestion ne cautionne en rien de telles pratiques. Les chasseurs ont un rôle crucial dans la préservation de l’équilibre écologique des territoires, tandis que les braconniers agissent en totale opposition à ces principes.

Dans le débat public, il est essentiel de différencier ceux qui respectent les règles de ceux qui les violent. L’affaire de Fontainebleau est un cas d’école : il ne s’agit pas de chasse, mais d’un acte de destruction arbitraire, motivé par l’alcool, la drogue et l’inconscience.

Au final, cette histoire nous rappelle que la chasse a ses règles, ses responsabilités et ses devoirs. Elle ne saurait être assimilée aux errances nocturnes de deux individus irresponsables qui, dans leur délire éthylique, ont pris la vie d’un cerf sans en mesurer les conséquences.

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4 Commentaires :
  1. serge
    21/02/25

    pédagogie et sévérité devraient permettre de différencier braco et chasse

  2. Ajh
    21/02/25

    Quid de la possession d’arme et de munitions par des individus sans permis de chasse .

  3. Ajh
    21/02/25

    Quid de la possession d’arme et de munitions par des individus sans permis de chasse .

  4. Thierry
    21/02/25

    Condamnation à pas grand chose, même pas la confiscation du véhicule, rien concernant la cocaïne….
    C’est toujours la même chose: la peine max d’emprisonnement réduite au quart voire moins et avec sursis, une amende qui tient compte de tes moyens supposés, au point que la faire recouvrir coûtera plus cher en ressources que son montant.

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