Haut-Rhin : les chasseurs veulent tuer moins de cerfs

Chasse Actu
date 09 janvier 2025
author Léa Massey

Les chasseurs du Haut-Rhin jugent les quotas fixés par la préfecture excessifs. 2 000 cerfs d’ici le 1er février 2025, c’est trop.

Les chasseurs, accusés à tort d’être des brutes sans âme, démontrent une fois encore la complexité et l’importance de leur rôle dans la gestion de la faune sauvage. La Fédération des chasseurs du département a récemment dénoncé des quotas d’abattage démesurés imposés par arrêté préfectoral, dévoilant une réalité bien éloignée des clichés anti-chasse : leur combat quotidien pour protéger la biodiversité.

En janvier 2025, Gilles Kaszuk, président de cette fédération, a alerté sur les conséquences d’une politique de quotas imposant l’abattage de 2 000 cerfs d’ici à début février. « Nous, chasseurs, souhaitons au contraire préserver la faune, éviter de voir disparaître des populations emblématiques », a-t-il déclaré, révélant ainsi un décalage criant entre leur engagement écologique et leur représentation publique.

Chasseurs vs. Caricatures : une déconstruction nécessaire

Dans l’imaginaire collectif, les chasseurs sont souvent assimilés à des figures brutales, animées par une soif de destruction. Une vision propagée par certains mouvements anti-chasse qui amplifient les rares incidents pour en faire des symboles d’une prétendue barbarie généralisée. Pourtant, les faits montrent une toute autre réalité.

Face aux quotas imposés, ces mêmes chasseurs, souvent décriés, ont recueilli 23 000 signatures en lançant une pétition avec l’association écologiste Sauvegarde faune sauvage. Ensemble, ils dénoncent des politiques aveugles, dictées par des lobbys agricoles et forestiers, qui ne tiennent pas compte de l’état réel des populations animales.

Une gestion complexe, souvent mal comprise

Contrairement à ce qu’affirment leurs détracteurs, la chasse régulée n’est pas un loisir sadique mais une pratique encadrée et réfléchie. La préservation des équilibres naturels passe aussi par des décisions claires, comme limiter certaines populations pour éviter des désastres écologiques globaux.

Mais, ironie du sort, si les quotas ne sont pas atteints, ce sont les chasseurs eux-mêmes qui risquent des amendes pouvant aller jusqu’à 7 500 euros. Cette pression exercée par les autorités reflète une incompréhension totale des réalités de terrain.

Un appel à la nuance et au respect mutuel

Ce fossé gigantesque entre la réalité des chasseurs et leur diabolisation dans l’espace public souligne une vérité amère : les stéréotypes sont plus simples à véhiculer que les faits. La complexité de la gestion de la faune sauvage mérite un débat honnête, loin des raccourcis idéologiques.

A lire aussi : Les chasseurs laissent les chamois aux lynx

En travaillant main dans la main avec des écologistes et en refusant d’être les « fossoyeurs de ces animaux », les chasseurs du Haut-Rhin démontrent que leur engagement va bien au-delà du simple acte de chasse. C’est un véritable combat pour la préservation d’une faune que beaucoup se contentent de défendre en mots, alors qu’eux agissent concrètement.

Le débat autour de la chasse ne pourra avancer qu’à condition de sortir des caricatures et de s’intéresser à la réalité de ceux qui, sur le terrain, assument des responsabilités que d’autres préfèrent ignorer. Chasseurs ou non, tous les amoureux de la nature devraient s’unir pour préserver une biodiversité en péril, plutôt que de se diviser autour de jugements simplistes.

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8 Commentaires :
  1. GUILLAUME MARKUS
    09/01/25

    Il est temps que la FNC et les Fédérations départementales mettent en place une base accessible à tous, y compris nos détracteurs, faisant le point sur l’état de la faune, espèce par espèce, et territoire par territoire avec des cartes et des chiffres et aussi ce qui est demandé comme régulations par l’ONF dans les forêts domaniales.

    Chaque Fédération départementale a sa propre expertise et sa propre appréciation du plan de chasse discuté et finalement validé par le Préfet.

    Tout ceci est complexe en fait mais doit être, pour information, à disposition de tous et bien sûr de nous aussi chasseurs sans devoir compiler des plans de chasse de plusieurs départements pour avoir un vision plus large que notre territoire et cela espèce par espèce avec aussi des cartes.

  2. GUILLAUME MARKUS
    09/01/25

    A cette base informative, il faudrait ajouter les indemnités versées par les chasseurs aux agriculteurs pour les dégâts de la grande faune sauvage dans les cultures. Parce que ce sont des montants très élevés qui doivent être connus de tous et qui ont tendance à croître année après année.

  3. Étonnant (non ?)
    09/01/25

    Votre analyse concluant à l’intervention des lobbys forestiers et agricoles est une solution de facilité.
    Les écologistes vocifèrent contre les lobbys des chasseurs,
    Les chasseurs contre les lobbys des forestiers,
    Les forestiers contre les lobbys des chasseurs,
    Les agriculteurs contre les lobbys des écologistes…
    Ok, on a fait un tour là, mais pour quel résultat ?

    Est-ce qu’il ne faudrait pas tous se pencher sur le problème, objectivement, en toute neutralité, plutôt que de râler.
    Que disent les inventaires des ICE ?
    Que disent les constats de dégât aux cultures ?
    Que disent les relevés type Brossier-Palu ?
    Toutes ces méthodes ont été élaborées par des hommes et femmes de tous horizons, et qui sont plus intelligents et compétents que moi. Pourquoi les ignorer ? Les seuls recensements des cheptels sont-ils suffisants ?
    Le simple fait de voir moins d’animaux ne traduit pas du tout une baisse des effectifs (prouvé scientifiquement vers 1980).
    Le simple fait de vouloir conserver des animaux ne leurs garanti pas un bien être et un bien vivre. S’il faut que leurs ramures soient aussi mitées que les forêts qui les hébergent et les nourrissent, à peine, où est la gloire ?
    C’est, en tout cas, une histoire que j’ai déjà lue dans le rapport de Pauline Duwe : chasse et équilibre forêt gibier, Askafor 2022.
    Par ailleurs, un autre rapport d’un mission interministérielle, détaillant la gestion de l’équilibre forêt ongulés en Allemagne (2024), cite le mot d’ordre de la politique en la matière du Land de Bavière, qui prône : « la forêt avant le gibier ». Il me semble, quand même, que les Allemands ne sont pas plus crétins que nous sur ces questions là.

  4. serge
    10/01/25

    Peut-être faudrait il arrêter d’installer des lotissements en forêt ou en lisière et écouter les chasseurs qui sont toute l’année sur le terrain ainsi que de tenir compte des études déjà publier. Chaque profession ou groupe désire se rassurer et pérenniser son activité. En travaillant ensemble et en recoupant les informations de chacun il y a certainement un point d’équilibre à trouver. Parlons, négocions écoutons nous faute de quoi il n’y aura que des perdants y compris les animaux.

  5. GUILLAUME MARKUS
    10/01/25

    Pour Étonnant Non ?,
    Vous avez largement interprété sur les lobbys à partir de mes propos.

    Ce que je pense c’est que le droit de chasse qui est accordé aux chasseurs s’accompagne de devoirs et de contraintes qui sont excessives.

    Pour commencer, le constat que je fais est que nous avons sur notre territoire trop de grands animaux sauvages et dans le même temps pas assez de petit gibier et autres petits animaux. Les causes sont largement liées aux évolutions de l’agriculture des dernières décennies.

    Par ailleurs, pour moi il n’est pas équitable que nous ayons à payer autant pour indemniser les dégâts faits par les grands animaux sauvages quand ont sait l’impact très favorable de certaines cultures qui se sont développées en France, comme le maïs, qui sont des tables ouvertes permanentes pour les sangliers en particulier. C’est un peu trop facile, dans ces conditions, de demander autant aux chasseurs quand nous ne sommes pas à l’origine d’autant de croissance de ces animaux et aussi quand on compare le niveau de vie moyen et le capital des agriculteurs par rapport à ceux des chasseurs. Quelque part, nous sommes pris pour des pigeons.

  6. nepalperou
    12/01/25

    LE MARIAGE DE LA CARPE ET DU LAPIN
    L’Etat français en faillite de 3300 milliards d’euros, continue à financer par centaines de millions les régénérations forestières en particulier celles malmenées par les accidents climatiques. Dans le même temps toutes ces nouvelles plantations se transforment le plus souvent en fourrage à cervidés .
    Quand l’Etat controlera t il enfin la bonne utilisation de ses deniers (nos impôts). Cet Etat en faillite distribue de l’argent à n’importe qui sans aucun contrôle de sa bonne utilisation.
    L’exemple actuel de la distribution des fabuleuses sommes pour la forêt qui se fait détruire par la suite à cause de l’inapplication des lois régissant l’equilibre agro sylvo cynegetique est le plus parfait exemple de l’imperitie de l’Etat., en particulier celles concernant  les equilibres faune -flore
    C’est bien à.cause de ce désastre juridique, que l’Etat est actuellement de plus en plus attaqué devant différents Tribunaux Administratifs pour négligence dans l’application des lois.
    L’Etat devra prendre ses responsabilités, et ne pas faiblir face à ce mariage de la carpe et du lapin, coalisés contre l’avenir de la forêt et de sa biodiversité. La biodiversité forestière commence en priorité par la diversité des espèces végétales qui la compose
    Les excès de grande faune et en particulier des cervidés nuisent très gravement à cette diversité végétale ainsi qu’à la survie de la forêt très malmenée par les dérèglements climatiques,
    Les enjeux écologiques et économiques sont autrement plus urgents et essentiels que les jeux du cirque de la chasse et des vidéos devenues totalement malsaines.
    Un rappel essentiel aux discours fallacieux et mensongers de la carpe et du lapin: les populations d’elaphes ont été multipliées par 10 en 20 ans dans beaucoup de régions  avec en conséquence des saccages forestiers qui sont devenus insupportables pour les victimes

  7. Étonnant (non ?)
    13/01/25

    Non, je vous rassure, mon commentaire ne vous est pas destiné. J’aurais exprimé mon avis en y répondant ainsi, comme je le fais maintenant.
    J’ai repris quelques arguments de l’article et j’ai donné mon avis tiré de mon expérience professionnelle de forestier.
    Bien évidement, la gestion des populations d’ongulés n’est pas aisée. Elle est terriblement dépendante de facteurs irrationnels et sensibles : l’argent, les fausses croyances, le nombrilisme, la jalousie, le manque de vision globale et collective, la petitesse des unités de chasse (au regard de l’unité de gestion).
    On est pas aidé par le plan de chasse qui permet l’expansion des populations sans expliquer comment faire une fois l’équilibre atteint.
    Du côté du sanglier, c’est le vide absolu en matière de règles de gestion.
    Seulement, le constat est fait que les niveaux de populations sont (très) élevés.
    Alors, comment fait-on ?
    Parce que, pour diminuer les effectifs vers l’optimum, il faut les chasser. Et pour les chasser, il faut être chasseur (avoir son permis de chasse).
    Et ce nouveau courant de pensée, postulant que les chasseurs « ne sont pas là pour réguler », qui vient rebattre les cartes.
    Faut-il commencer par clarifier notre discours ? Est-ce à la FNC d’élaborer une feuille de route en accord avec Fransylva et la Fnsea, et impliquer ensuite les FDC pour l’expliciter et la diffuser largement ? C’est aux responsables nationaux des différents organismes de décider d’une politique de gestion concertée. De même, à mon avis, qu’un propriétaire foncier décide de favoriser ou non la faune chez lui.
    Il est à espérer, que si des decisions sont prisent, elles le soient en priorité dans l’intérêt des territoires et des animaux.

    1. nepalperou
      13/01/25

      Fransylva et la FNSEA sont des filiales obeissantes de la FNC, souvent ces syndicats sont dirigés par des marchands de chasse qui privilégient les revenus de la chasse aux revenus de leurs metiers d’origine.
      Quant à la pullulation du sanglier, elle est en partie liée à la marchandisations de la chasse, soutenue par des pratiques cynegetiques très délétères.
      Les 3 principales causes de la pullulation des sangliers et des désastres vertigineux qu’ils engendrent (on pourrait  y associer les cervidés) ont été résumées dans le titre d’un article précédent.
      1) la nourriture:
      , effectivement tous les éléments cités sont réels, mais il en manque un très essentiel, constitué par le nourrissage très intense de certains marchands de chasse. Ces pratiques contribuent à la concentration des populations dans certains massifs forestiers dont les abords agricoles et sylvicoles sont totalement ravagés.
      2)la reproduction:
      les principales causes résumées sont très réelles. Mais il en manque une très essentielle dans l’explosion de la prolificité: les croisements réalisés  entre sangliers et porcs domestiques qui ont permis de faire exploser celle-ci. A  l’origine le sanglier mettait bas 3 ou 4 petits , maintenant nous voyons très fréquemment des descendances de 6 à 8 selon l’antériorité et l’intensité du croisement .
      3)la régulation:
      les causes de cette explosion sont bien connues et sont parfaitement décrites dans l’article auxquelles  doivent être ajoutées les pratiques très délétères de certains chasseurs.
      Malgré cela les pratiques et règlements de réelle régulation ne sont pas mises en place, elles demeurent les mêmes que celles qui existaient avant les nouvelles lois chasses des années 1970.
      ELLES N’ONT PAS ÉVOLUÉES ALORS QUE LES FACTEURS de L’EXPLOSION ONT TOTALEMENT CHANGÉ , comme ils sont decrit dans l’article, et que les pratiques délétères anti régulation se sont multipliées à cause de la MARCHANDISATION de la chasse.
      Les moyens pour combattre le fléau existent ,mais ne sont toujours pas mis en œuvre:
      1)autorisation de chasse toute l’année pour les territoires pourris par la grande faune.
      2)Mise en place de systèmes de piegeage divers et variés
      3) autorisation des tirs de nuit
      4) arrêt de l’agrainage chez certains marchands de chasse
      5) arrêt des consignes de préservation des animaux reproducteurs
      6) application de plans de chasse beaucoup plus drastiques sur les cervidés dont les populations explosent et causent de plus en plus de dégâts
      7) et bien d’autres prérogatives qui pourraient contribuer à l’arrêt de ce désastre que les victimes ne peuvent plus supporter
      Le discours fallacieux de certains chasseurs qui entretient l’idée qu’il n’y a rien à faire parce que c’est comme ça partout dans le monde n’est pas recevable.
      Lorsque les épidémies de peste porcine sévissent ( en Allemagne par exemple , l’eradication relative des sangliers est bien obtenue.
      Il est vraiment temps que l’Etat reprenne la main sur la gestion cynegetique.
      Les Fédés de chasse ne peuvent plus être juges et parties dans cette gestion  qui est devenue catastrophique

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