Une coopérative agricole incendiée par des activistes

Chasse Actu
date 29 janvier 2025
author Léa Massey

le groupuscule FRITES (Forces Révolutionnaires Intergalactiques et Territoriales En Sauce) revendique les faits avec un cynisme assumé.

Image d’illustration

Dans la nuit du 25 janvier 2025, le siège social de la coopérative agricole Evel’Up à Ploudédern a été la cible d’un acte criminel. Vitres brisées, engins incendiaires, locaux ravagés : une attaque que le groupuscule FRITES (Forces Révolutionnaires Intergalactiques et Territoriales En Sauce) revendique avec un cynisme assumé.

Une action « révolutionnaire » ou un acte de terreur ?

Quelques heures après l’attaque, un communiqué signé du collectif FRITES est apparu sur les réseaux sociaux. Sous des airs faussement humoristiques, il revendique l’incendie comme une action contre le modèle agricole incarné par Evel’Up et son président Philippe Bizien.

Le texte, truffé de références potaches à la nourriture et à la sauce barbecue, cherche à tourner en dérision l’acte criminel. Pourtant, au-delà du ton sarcastique, le message est glaçant. Les auteurs nient toute volonté malveillante et se présentent comme de simples militants en lutte contre un système qu’ils jugent oppressif.

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Evel’Up, accusée d’être un rouage du « modèle industriel » et de profiter d’un système qui écraserait les paysans, serait une cible légitime. Pourtant, l’entreprise représente avant tout 680 éleveurs de porcs et 116 salariés qui, ce matin-là, ont découvert leur outil de travail partiellement détruit.

Une rhétorique dangereuse

Les auteurs du texte insistent sur la détresse du monde paysan, évoquant le suicide quotidien d’un agriculteur et dénonçant un système dans lequel une seule ferme peut produire 26 000 porcs par an. Une réalité qui pose des questions légitimes sur l’évolution de l’agriculture, mais qui, ici, est utilisée pour justifier un passage à l’acte violent.

En désignant un ennemi et en incitant implicitement à son élimination, le groupuscule radicalise un débat pourtant essentiel. Les difficultés économiques et sociales des agriculteurs sont bien réelles, mais les solutions ne se trouvent pas dans l’incendie criminel ou la destruction des outils de travail.

Quand l’idéologie justifie la destruction

Ce n’est pas la première fois que le monde agricole est visé par des attaques militantes. De plus en plus d’actes de sabotage, d’intrusions illégales et de campagnes de harcèlement sont revendiqués par des groupuscules animalistes ou écologistes radicaux. Mais cette attaque marque un tournant : désormais, la violence directe est assumée et revendiquée comme une arme de lutte.

Evel’Up a annoncé avoir porté plainte et attend désormais les conclusions de l’enquête. Si les auteurs de l’attaque sont identifiés, ils devront répondre de leurs actes devant la justice.

Mais au-delà du cas Evel’Up, une question se pose : jusqu’où laissera-t-on cette escalade de la violence se poursuivre ? La transition agricole ne peut se faire sous la menace et la peur. En s’attaquant aux agriculteurs et aux structures qui les soutiennent, ces militants ne défendent pas la paysannerie : ils la fragilisent encore davantage.

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5 Commentaires :
  1. serge
    29/01/25

    Il est possible de ne pas être d’accord avec la profession paysanne, seulement il faut lors des actes aussi graves que la destruction s’assurer que personne reste le soir dans les locaux pour travailler. Que se serait il passé en cas de mort ? Ce groupuscule ne touche pas de subvention, enfin il faut espérer..

    1. LostSoul
      29/01/25

      Euh … la destruction n’est pas admissible, morts ou pas morts.

  2. Jean 2
    29/01/25

    Bonjour,si c’est avérer, il faut appeler les choses par leurs noms,et là « c’est un acte de terrorisme « je pense que la gendarmerie et la police ne mettrons pas longtemps à les attraper (certains diront que je suis optimiste)et ça va leur coûter très très cher,en argent et prison.

  3. Lolo0126
    29/01/25

    La violence n’est jamais la solution, même si……, et surtout pas sur des sujets militants.
    Ces décérébrés doivent payer cher cette action et toutes les autres, passées et à venir !
    C’est le même sujet dans tous les domaines, tant que la justice ne fait pas mal, très très mal, les gens ne comprennent pas.

  4. Pat22
    29/01/25

    C’est le même genre d’individus qui incendient les rdv de chasse .
    Tant que les autorités ne mettront pas les moyens pour les arrêter , ils continueront de plus en plus violemment.
    Chacun est libre de ses opinions , mais pas ses actes .

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