Les financements étrangers alimentent l’antispécisme et déstabilisent l’élevage français pour promouvoir des alternatives artificielles.
Un rapport récent de l’École de Guerre Économique (EGE) met en lumière des liens évidents entre l’idéologie antispéciste et les intérêts financiers étrangers. Derrière des campagnes en apparence altruistes pour le bien-être animal se cache une stratégie visant à bouleverser les systèmes alimentaires traditionnels français au profit de la foodtech, une industrie largement dominée par des multinationales nord-américaines.
Une idéologie façonnée pour la disruption économique
L’antispécisme, mouvement idéologique prônant l’égalité morale entre toutes les espèces animales sur la base de la sentience, sert de levier à une offensive économique et culturelle. Importé des pays anglo-saxons, ce courant s’est implanté en France grâce à des associations militantes comme L214. Ces dernières, sous couvert de défendre le bien-être animal, préparent le terrain à une transition alimentaire favorisant les investissements colossaux de la foodtech américaine. Paradoxalement, l’État défiscalise en partie les dons reçus par ces associations, contribuant indirectement à fragiliser sa propre souveraineté alimentaire.
Une souveraineté alimentaire en péril
Les chiffres sont alarmants : d’ici 2030, plus de 50 % des agriculteurs français partiront à la retraite, et un tiers des exploitations ne savent pas ce qu’il adviendra de leur activité. En parallèle, la France a perdu 2 millions d’exploitations agricoles au cours des 50 dernières années, illustrant les pressions économiques et structurelles sur le secteur.
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Le développement des alternatives alimentaires artificielles, telles que la viande cellulaire ou les substituts végétaux ultra-transformés, favorise la dépendance des consommateurs vis-à-vis d’acteurs étrangers. Ces nouvelles filières, souvent soutenues par des fonds d’investissement américains, risquent de déstabiliser encore davantage les systèmes alimentaires français.
Une pression médiatique et technologique
Les associations antispécistes ne se contentent pas d’un activisme traditionnel : elles s’appuient sur des campagnes médiatiques puissantes, alimentées par des outils technologiques modernes. Le rapport EGE met en avant l’utilisation de l’intelligence artificielle pour créer de fausses images, des cyberattaques ciblant des entreprises, et des campagnes de désinformation massives visant à polariser l’opinion publique. Ces actions ont pour objectif d’influencer les décideurs politiques et de remodeler les habitudes alimentaires des consommateurs.
L’impact sur les éleveurs français
La polarisation orchestrée par ces mouvements a des conséquences directes sur les éleveurs. Avec des coûts de production élevés dus à des normes environnementales strictes, ils peinent à rivaliser avec les produits étrangers à bas coût. Les conditions climatiques extrêmes et la hausse des coûts énergétiques aggravent encore leur situation. Ces pressions contribuent à la désertification des territoires ruraux et à l’érosion du savoir-faire agricole français.
Le rapport de l’EGE met en lumière une stratégie complexe où des intérêts économiques étrangers exploitent des idéaux antispécistes pour imposer un nouveau modèle alimentaire. Cette ingérence économique menace directement la souveraineté alimentaire et le patrimoine agricole français. Une prise de conscience collective est essentielle pour préserver l’équilibre entre traditions alimentaires, innovation, et indépendance économique.
A voir en vidéo :
Merci à Léa d’avoir repéré ce rapport de l’Ecole de Guerre Économique (EGE).
J’interviens juste sur la partie exploitations agricoles, car vous reprenez un discours qui nécessite quelques éclaircissements.
Depuis la mécanisation des pratiques agricoles, largement pratiquée au sortir de la seconde guerre mondiale, il est évident que les paysans et ouvriers agricoles ont fondu comme neige au soleil car le modèle économique, avec de trop petites fermes, ne permet plus d’absorber l’amortissement économique des matériels agricoles de plus en plus sophistiqués et chers. D’où le chiffre de deux millions d’exploitations agricoles disparues dans les 50 dernières années que vous citez.
Mais ces exploitations agricoles disparues n’ont pas été perdues pour tout le monde car les terres ont été reprises, via les SAFER, pour des exploitations toujours plus grandes. Ces évolutions ont favorisé la monoculture, les grandes parcelles, la disparition large des haies.
Quand vous citez que d’ici 2030 (dans 5 ans), 50% des agriculteurs partiront à la retraite et un tiers d’entre eux ne savent pas ce qu’il adviendra de leur exploitation, cela veut dire simplement qu’elles seront rachetées par de plus grosses exploitations ou reprises par un membre de la famille. Il ne reste pas de terres non exploitées.
Ce que ne visualisent pas la plupart des gens, ce sont les emprunts excessifs qui sont faits par certains pour reprendre les fermes et acheter du matériel agricole, ce qui se traduit bien souvent par des catastrophes pour les emprunteurs. Les gens pensent ‘’petits paysans’’ alors que la réalité est tout autre même pour beaucoup d’exploitations qu’on qualifie de petites. Et quand on entend bien souvent des paysans dire qu’ils ne parviennent pas à se verser un salaire ou qu’ils se versent un salaire des plus riquiqui, ils oublient de vous parler du montant des intérêts qu’ils remboursent chaque année qui se traduit aussi en accroissement annuel de leur capital (ils paient une partie en intérêts et une autre partie qui correspond à un accroissement de leur capital).
Une exploitation agricole c’est surtout du capital. Comparez, par exemple, la valeur d’une boutique de boucher bien implantée avec une petite exploitation agricole et vous serez étonnés, si vous parvenez à obtenir les bilans des fermes.
Bien d’accord avec Guillaume MARKUS sur les précisions apportées. J’ajouterai simplement que, en tant qu’ancien Conseiller agricole, l’agriculture d’aujourd’hui est issue des discours productivistes ressassés dans les années 75 à 90. S’en est ensuivie une véritable fuite en avant qui a conduit les agriculteurs à investir massivement et à renouveler ensuite de façon permanente ces investissements.
Pour compenser ces dépenses de structures et espérer sortir une marge, il leur a fallu produire toujours plus, tout en essayant de comprimer des coûts de production dont la majeure partie sont des intrants sur les prix desquels ils n’ont pas ou peu de possibilités d’intervenir…
Parallèlement, leurs clients (centrales d’achat, transformateurs) leur ont imposé des prix de vente toujours plus bas.
Pour finir, force est de constater que les produits agricoles ont toujours été une variable d’ajustement sur les marchés mondiaux. On le voit bien avec la signature du traité MERCOSUR qui va faire entrer en Europe des produits (viande, soja, sucre, etc) élaborés avec des OGM et des produits phytosanitaires et vétérinaires interdits chez nous, en contrepartie de l’exportation de nos produits industriels, comme les voitures par exemple. Et je ne parle pas de l’impact environnemental dramatique (déforestation) de cette agriculture d’Amérique du Sud par exemple…
Alors oui, le remboursement des capitaux empruntés « enrichit » de fait le patrimoine personnel des agriculteurs endettés, mais combien restent sur le carreau en route ???
On peut toujours déplorer le prix des intrants, des carburants quand on est agriculteur, mais pour moi le souci majeur est le prix, plus ou moins imposé par les industriels et coopératives qui sont souvent trop bas et ne laissent que peu de marges.
L’autre souci qui se traduit par trop de risques est la manière dont sont transmises les exploitations et les business plans pas très réalistes des nouveaux exploitants agricoles, sans compter ceux qui ne savent pas bien gérer ou exploiter correctement, parce que ce sont des métiers.
Pour moi, la bonne méthode de transmission des exploitations serait qu’il n’y ait justement pas de transmission immédiate mais une continuité d’exploitation avec valorisation du travail ou du produit fait par le nouvel exploitant, souvent un des fils, voire le fils aîné, traduit en revenu personnel et en parts du capital de l’exploitation. Ainsi, les emprunts porteraient sur les développements et nouveaux matériels agricoles (à calibrer de manière raisonnable) et non sur la partie capital ou prix de la ferme.
Bien souvent, ils se gonflent un peu trop les jeunes. Et ça capote par trop de risques. Et après, ça rouspète dans tous les sens alors qu’ils ont été privilégiés par rapport aux frères et sœurs.
L’avenir qu’on nous prépare est inquiétant , très inquiétant …emploie : il n’y a quasiment plus d’industrie , nourriture : l’agriculture et l’élevage qui ont fait de la France le pays de la gastronomie sont en train de disparaitre , et les conditions de vie qui se dégradent d’année en année . Notre beau pays va devenir un musé à ciel ouvert .
Il n’y a pas que les Américains !
Xavier Niel (propriétaire de Free) investi à grande échelle dans la « viande cellulaire » et finance très largement aussi les associations anti-chasse / anti-spéciste /etc.
On peut dire que Xavier Niel est cohérent.
En soutenant les mouvements antispécistes, végans et écolos du même genre, il soutient ses investissements dans le business agroalimentaire dégueulasse où la viande est remplacée par du végétal ou autre et, donc, les fermes d’élevages supprimées. Vision à long terme.
La viande cellulaire, je n’y crois pas. Trop coûteux à produire. Sans compter que nous aurons des oppositions à cette culture de cellules provenant des animaux si cela nous était proposé à grande échelle dans les supermarchés.