Un article partial, des angles oubliés, et un débat public sacrifié : retour sur l’analyse biaisée d’Adrien Le Ray concernant le procès des anti-chasse de Rambouillet.
Il faut se rendre à l’évidence : l’article d’Adrien Le Ray publié dans Actu 78 est un exemple parfait de ce qui gangrène une partie de la presse aujourd’hui. Sous couvert d’information, on assiste à une glorification des militants anti-chasse et à un mépris à peine voilé pour le camp adverse. Ce papier est une démonstration éclatante de ce que le journalisme ne doit jamais devenir : un instrument de propagande déguisé en reportage. Il est temps de dénoncer ces dérives et de rappeler quelques bases élémentaires de rigueur journalistique.
L’émotion comme arme d’orientation
Le Ray n’a visiblement pas résisté à la tentation facile du sensationnalisme. Ses descriptions hyperboliques des militants anti-chasse, tremblant de stress dans une « eau glaciale » ou sautant héroïquement à l’eau pour « protéger un cerf », auraient leur place dans un mauvais roman, mais pas dans un article d’information. Et que dire de l’absence totale de détails sur le ressenti des chasseurs, ces « piqueux » anonymes, réduits à des silhouettes froides et désincarnées ?
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Une neutralité rigoureuse exige de décrire également les conséquences pour les chasseurs. Pourquoi ne pas inclure leur témoignage sur les perturbations engendrées par les militants ou sur les risques encourus, comme la stabilité de leur embarcation ou l’effet des cris sur leurs chiens ? Était-ce trop demander ? Apparemment oui.
Un vide juridique gênant
La clé du procès repose sur une subtilité légale : achever un animal mortellement blessé ou aux abois constitue-t-il un acte de chasse ? On pourrait attendre d’un journaliste qu’il éclaire ses lecteurs sur cette nuance. Mais non : Le Ray préfère laisser cette question cruciale dans l’ombre, comme si elle était sans importance. Le résultat ? Un lecteur laissé à ses propres interprétations, sans outil pour comprendre l’enjeu réel.
L’article aurait dû creuser le cadre légal. Pourquoi ne pas expliquer, par exemple, que « la cour devra déterminer si l’action des militants, à ce moment précis, relève de l’obstruction à un acte de chasse ou s’il s’agit d’une étape hors cadre légal » ? Mais cet effort, manifestement, était hors de portée.
La complaisance envers une ambiguïté troublante
Les militants se déclarent « documentalistes » mais alimentent pourtant le collectif PACCT, un groupe ouvertement militant et activiste. Cette ambiguïté, au cœur même des débats, est à peine effleurée dans l’article. Où est le recul journalistique ? Où est l’analyse critique ? Silence radio.
Interroger cette ambiguïté était essentiel. Un journaliste intègre aurait pu écrire : « La double casquette des prévenus, entre militantisme et documentation, interroge sur leur impartialité et sur l’objectif réel de leurs actions. La cour devra juger si ces dernières étaient motivées par l’observation ou par l’obstruction. » Ça c’est du journalisme. Mais là encore, Le Ray préfère détourner le regard.
Des faits balayés, un débat escamoté
Des sprays qui perturbent les chiens ? Des cris qui désorientent une traque ? Ces faits concrets sont présentés comme des anecdotes, sans jamais analyser leur véritable portée. On effleure le sujet, on détourne l’attention, et on passe à autre chose. Est-ce là la mission d’informer ?
Les faits méritent d’être explorés, pas balayés. Une présentation honnête aurait pu détailler : « Les chasseurs affirment que ces actes ont perturbé la traque et causé un désordre dans leur organisation. Les militants, eux, minimisent leur impact, parlant d’actes instinctifs ou anodins. La cour devra trancher. » Voilà qui aurait permis d’élargir le débat. Mais Le Ray semble avoir préféré raconter une fable.
Un débat public sacrifié
Enfin, cet article rate l’essentiel : contextualiser le conflit. Ce procès est une facette d’une guerre plus large entre les chasseurs et les militants, porteurs d’une vision idéologique souvent déconnectée des réalités de terrain. Mais pourquoi se donner la peine d’élever le débat quand on peut s’en tenir à des clichés émotionnels ?
Une approche journalistique digne de ce nom aurait situé le procès dans un cadre plus large : « Ce procès reflète un affrontement idéologique plus profond entre une pratique culturelle qui fait débat, et des mouvements de contestation modernes. Derrière ce conflit, se jouent des questions de biodiversité, d’écologie et de place des cultures humaines dans nos sociétés. » Mais pour cela, encore faudrait-il avoir le goût du sérieux.
la leçon à retenir
Adrien Le Ray avait la chance d’éclairer un sujet complexe et passionnant. Il a préféré la facilité, s’enfermant dans des clichés militants et abandonnant toute prétention à l’équilibre. À force de ce type de traitement, c’est le débat public lui-même qui est trahi, privé des nuances nécessaires pour avancer.
Chez Chasse Éternelles, nous dénonçons ces dérives avec force. Le journalisme doit servir la vérité, pas les causes émotionnelles. C’est en acceptant les complexités du sujet, en explorant toutes ses facettes, qu’on honore la mission d’informer. Ce n’est qu’ainsi que la chasse, comme sujet et comme pratique, trouvera la place qu’elle mérite dans le débat public.
A voir en vidéo :
Pourquoi l’émotion ne serait t’elle pas retenue comme argument….. Qu’est ce qui vous gêne, ce que vous voulez cacher.. Et surtout vos méthodes de destruction d’un être vivant….. Sachez qu’aujourd’hui tout est mis au grand jour meme voos pirent saloperies……
Bonjour Philippe.
Je ne suis pas d’accord avec vous: l’émotion ne doit pas et ne doit jamais être retenue comme argument puisque par essence, ce n’en est pas un. Et cela ouvre la porte à tous les excès.
Ensuite, je ne vois pas ce qui est caché puisque les détracteurs de cette chasse ne sont en rien interdits d’action ! Vous délirez et évoquez un élément qui n’existe pas.
En revanche, leur action met en danger, les met en danger et est illégale et c’est ce qui est jugé. Et en toute transparence.
Enfin, le fait d’utiliser un langage vulgaire vous aveugle et vous fait passer à côté d’un débat plus global. On parle de la pollution, des élevages en batterie, de ce qui se passe avec le Mercosur et comment son traités les animaux de l’autre côté de l’Atlantique ou vous restez, telle une autruche, la tête dans le sable avec votre petit combat local ?
Bref, arrêtez les invectives et venez échanger.
Bonne journée à vous et bonne fin de week-end.
Fram
Adrien Le Ray
Journaliste ou JOURNALEUX ¿?
Bonjour Léa.
Merci pour cet article qui illustre bien le parti pris de certains journalistes (?) qui tiennent plus de l’opinion que de l’exposé des faits sans partialité.
Bonne journée à toutes et tous.
Fram