Chaque année, les accusations de maltraitance pleuvent au Salon de l’Agriculture. Et si le vrai scandale, c’était le harcèlement subi par les éleveurs ?
Les vaches ruminent paisiblement, les moutons somnolent dans leur enclos, et pourtant, chaque année, la même rengaine revient au Salon de l’Agriculture : maltraitance, souffrance, scandale. Peu importe que les animaux exposés soient bichonnés comme des athlètes de haut niveau, peu importe que les éleveurs vivent avec eux au quotidien et connaissent la moindre de leurs habitudes, les accusations pleuvent. Ce n’est plus une question d’éthique animale, c’est une guerre psychologique.
Ce qui se joue sous les projecteurs du Salon de l’Agriculture n’est pas un débat sur le bien-être des bêtes. Non. C’est une mise en accusation systématique d’une profession déjà à genoux sous le poids des normes et des injonctions sociétales. Ce n’est pas la souffrance animale qui est au cœur du combat des militants extrémistes, mais bien la destruction de tout un modèle économique et culturel. On parle souvent du harcèlement moral dans le monde du travail, mais qu’en est-il du harcèlement médiatique et militant que subissent les éleveurs ?
Aujourd’hui, c’est le premier jour du Salon de l’Agriculture.
— L214 éthique & animaux (@L214) February 22, 2025
Ces moutons sont en souffrance. Pour eux, comme pour les centaines d’autres animaux exposés au Salon, c’est 9 jours de stress qui s’annoncent.#SIA2025 #SalonDeLAgriculture pic.twitter.com/8HGVWPSa3r
Chaque année, les caméras traquent la moindre image qui pourrait servir la cause, quitte à déformer la réalité. Un animal fatigué ? Preuve de stress insoutenable. Un enclos temporaire ? Cage inhumaine. Un transport en camion ? Torture abominable. Pourtant, ces bêtes ne sont ni enfermées à vie ni vouées à une agonie prolongée. Elles sont sélectionnées, préparées, et exposées avec soin, car elles représentent l’excellence de leur race et le savoir-faire des éleveurs.
Et si on parlait du stress des éleveurs, harcelés, insultés, parfois menacés ? Ceux qui se lèvent à l’aube, qui passent leurs nuits à surveiller des vêlages, qui endurent les tempêtes, les crises économiques et les règlementations absurdes ? Qui défend leur bien-être à eux ? Qui s’indigne du mépris qu’ils subissent, de l’acharnement qu’on leur inflige sous couvert de morale ?
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Il y a une violence dans cette croisade anti-élevage. Une violence qui ne dit pas son nom, mais qui use, qui détruit, qui pousse certains au désespoir. Ce harcèlement, il est politique, médiatique, idéologique. Et il doit être nommé pour ce qu’il est : une chasse aux sorcières moderne, où l’accusation suffit à condamner.
Alors oui, interrogeons-nous sur le bien-être animal. Mais posons aussi la question du bien-être humain. Parce qu’un monde sans éleveurs, ce serait un monde sans terroirs, sans traditions, sans lien entre l’homme et l’animal. Un monde où l’on se nourrirait d’illusions autant que de protéines de synthèse.
A voir en vidéo :
Il faut bien des moutons, des bœufs et autres animaux pour garnir les Wraps, pizza, kebab et autres produits consommés par les marcheurs de ville et autres cadrions citadins drapés dans l’indignation des biens pensants qui donnent des leçons aux éleveurs qui eux savent que les lardons ne poussent pas sur les arbres. La barquette de ces mêmes lardons finira peut-être dans un bois ou le long d’un chemin et sera ramassée par un chasseur qui participera à la journée de nettoyage de la nature. Mais ce n’est pas grave continuons ainsi et nos petits enfants verront des steaks et des saucisses de quinoa.