Dans la presse, le garde-faune, un agent assermenté de l’État, se transforme bien entendu en « chasseur ». Ça va plus vite et ça fait cliquer.
Dans les montagnes du Jura suisse, l’onde de choc résonne encore. Trois lynx boréaux, ces solitaires fascinants et symboles de notre biodiversité fragile, ont été abattus par erreur. Celui qui a commis cet acte, un garde-faune assermenté et autorisé à tirer sur des loups, a franchi une « ligne rouge », selon les mots d’associations outrées. Mais au-delà du drame écologique, c’est un autre débat qu’il faut ouvrir : celui du langage.
Depuis les premières dépêches, un mot s’est imposé : chasseur. Et avec lui, les vieux clichés ressurgissent. Le chasseur, pour certains, c’est un être brutal, archaïque, insensible à la beauté du vivant, et qui cristallise toutes les passions. Dans cette affaire, le mot fait pourtant fausse route. Parler d’un « chasseur » pour désigner un garde-faune mandaté, encadré et autorisé, c’est tronquer la réalité. Et pire encore, c’est alimenter une polarisation qui nous éloigne des véritables questions.
#Jura :Un chasseur suisse croit tuer des loups et abat trois lynx :«On a franchi la ligne rouge»#animaux
— Stop sixième extinction ! (@Stop_chasse) November 27, 2024
Pour certains, une « ligne rouge » a été franchie, et l’inquiétude plane au-dessus de la survie de ces espèces « déjà fragilisées »#chasse illégale !https://t.co/4ZVNukrZUB
Pourquoi cet homme, formé et professionnel, a-t-il confondu lynx et loups ? Est-ce le signe d’une pression excessive exercée sur le terrain ? La conséquence d’une gestion défaillante des grands prédateurs ? Un problème de formation ? Ces interrogations, essentielles, s’effacent derrière le prisme clivant d’un mot mal employé. Un mot qui enferme tout acte de régulation dans une seule case, au détriment de la complexité des situations et des responsabilités.
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Les mots sont des outils puissants. Ils forgent nos perceptions, orientent nos jugements, parfois même plus que les faits eux-mêmes. Et dans le débat autour de la chasse et de la biodiversité, ils servent souvent de munitions. Ce drame est l’exemple parfait de cette arme à double tranchant : en réduisant un garde-faune assermenté à l’étiquette de « chasseur », on alimente les caricatures, on radicalise les positions. On occulte surtout les solutions nécessaires pour éviter de tels drames à l’avenir.
Car c’est bien là que se situe l’urgence. Améliorer la formation, clarifier les responsabilités, et surtout, revoir la manière dont nous parlons de la gestion de la faune. Les lynx abattus nous rappellent que l’erreur humaine existe, mais qu’elle peut être prévenue. Encore faut-il que nous ayons le courage de dépasser les mots faciles pour embrasser la nuance.
Le débat sur la chasse ne doit pas être celui des passions, mais celui des idées. Et cela commence par un langage à la hauteur des enjeux. Remettons les mots au service de la vérité, pas des conflits. Et redonnons une chance au dialogue, avant que d’autres « lignes rouges » ne soient franchies.
A voir en vidéo :
On identifie avant de tirer un animal.
Moi, je dis on monte son fusil, sa carabine vers la cible lorsqu’on a identifié, mais pas avant.
En Suisse, cet agent assermenté de l’Etat a tiré à trois reprises sur des lynx, ce qui veut dire qu’il n’a pas identifié l’animal ou bien qu’il a tiré volontairement sur les lynx.
Les officines anti-chasse ainsi que les journalistes fainéants ou de parti pris poursuivront leur basse besogne en alimentant les gens d’informations volontairement biaisées ou imprécises. À nous, de réagir systématiquement pour apporter les corrections et précisions nécessaires.
Les mots ont un sens c’est ce qui caractérise le langage. Porter un fusil ne désigne pas toujours un chasseur mais le raccourci est apprécié des lecteurs qui ne regardent que le titre et souvent n’explorent pas l’article. Si en plus il faut investiguer pour comprendre… C’est sur cette réalité qu’est basée la propagande qui consiste à diriger vers une pensée choisie ceux qui justement n’osent pas penser par eux même. Penser c’est aussi avoir le courage d’être en désaccord et de le porter clairement dans un débat constructif et non pas dans un brouillard d’idées.
Bonsoir Sirius
Tel le chasseur, qui doit bien identifier sa cible avant de faire l’action de chasse, le journaliste de base devrait identifier son sujet, un garde-faune en l’espèce, qu’il confond avec un chasseur…
On parle formation et permis d’écrire journalistique validé chaque année ?
Fram
Ces tirs ont eu lieu dans le canton des grisons pas dans celui du jura.
Cet agent assermenté suisse n’a pas fait son boulot en n’identifiant pas correctement et en tuant ainsi une femelle Lynx et deux jeunes.
Je suppose qu’il s’agit de tirs de nuit. Dans une lunette thermique ou une lunette pour visée nocturne on devrait tout de même s’apercevoir qu’il ne s’agit pas d’un loup. La tête n’est pas du tout la même et la queue est bien plus courte chez le lynx et moins touffue.
Il s’est trompé trois fois, ça fait beaucoup.