Bientôt la chasse de nuit en Belgique ?

Chasse Actu
date 06 février 2025
author Perro Salchicha

Une proposition de loi suscite un débat intense autour de l’utilisation de lunettes de vision nocturne et de silencieux pour la chasse aux sangliers.

Le CD&V et la N-VA ont déposé une proposition de loi en Belgique visant à autoriser l’acquisition et la possession de lunettes de vision nocturne et de silencieux pour les chasseurs et les agents assermentés. Actuellement interdits, ces équipements pourraient devenir des outils clés dans la lutte contre la prolifération des sangliers, notamment en Wallonie, où les dégâts agricoles liés à cette espèce explosent.

Arguments des partisans : efficacité et respect du bien-être animal

Les défenseurs de la proposition, dont le député CD&V Steven Matheï, soulignent que ces dispositifs permettraient des tirs plus précis, réduisant ainsi les risques de blessures non létales. La chasse nocturne actuelle, réalisée à l’aide de lampes montées sur les armes, offre un éclairage soudain qui effraie souvent l’animal, limitant la fenêtre de tir à quelques secondes. Résultat : des animaux blessés qui s’enfuient, augmentant la souffrance animale.

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Les silencieux, quant à eux, visent à réduire les nuisances sonores pour les riverains, sans pour autant rendre les tirs totalement inaudibles – un argument de poids dans les zones rurales densément peuplées.

Les inquiétudes des écologistes : risques de dérives et sécurité publique

Face à ces arguments, les écologistes, notamment Stefaan Van Hecke de Groen, pointent des risques importants. La police fédérale et l’Agence fédérale de l’armement ont émis des avis négatifs, évoquant des préoccupations liées à l’ordre public et à la possibilité de voir émerger un « circuit parallèle » pour ces équipements sensibles. L’absence de règles claires sur l’acquisition et le transfert de ces dispositifs suscite des craintes quant à leur détournement à des fins illégales.

Un compromis en cours de négociation

Pour rassurer les sceptiques, des amendements ont été proposés afin de renforcer la traçabilité des équipements, limitant ainsi les risques de détournement. Steven Matheï défend fermement la proposition : « Les organisations criminelles ne nous ont pas attendus pour se procurer des silencieux. Ce n’est pas une mesure de facilitation du crime, mais un outil de gestion de la faune. »

Un enjeu plus large : la gestion durable des populations de sangliers

Au-delà des considérations techniques, ce débat soulève la question de la gestion des sangliers en Belgique. L’espèce prolifère, notamment en raison des hivers doux et de l’abondance de nourriture, causant des dégâts agricoles et des accidents de la route. La chasse de nuit, plus efficace grâce à ces outils, pourrait s’avérer cruciale.

Reste à savoir si la proposition de loi parviendra à convaincre suffisamment de parlementaires, dans un climat où la sécurité publique et la protection de la faune s’affrontent souvent sur le terrain des valeurs.

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2 Commentaires :
  1. Hervé
    09/02/25

    A quand le tir de nuit en France ? Mis à part 2 départements , le tir de nuit est interdit en France . Il serait temps , a la vue des dégâts aux cultures et à la prolifération des sangliers pour diverses raisons ( températures clémentes , hiver moins rigoureux et nourriture abondante etc etc…) que le tir de nuit rentre dans les mœurs. Nous chassons le sanglier toute l année de septembre à mars en battue et affut avec une possibilité d affûter en mai autour des cultures avec autorisation préfectorale . Malgré tout , une forte augmentation des dégâts ( par chez moi en tous cas ) je suis dans le grand Est. Nos affûts en soirée se soldent bien trop souvent par des sorties blanches . Et pourtant sur nos caméras , les sangliers sont bien présent , mais voilà , à des heures bien avancées dans la nuit. Alors si vraiment , nous voulions nous donner les moyens de faire baisser la facture des dégâts, il serait temps de confier cette tâche aux ACCA , aux adjudicataires , et aux propriétaires de plan de chasse. Bien sûr sur la base du volontariat avec déclarations préalable et compte rendu à la fédération de laquelle on dépend . Pour l instant , seul les louvetiers et agents de l OFB peuvent faire ce genre de sorties nocturnes . Ils sont débordés et quand ils interviennent , c’est toujours pris pour une injustice . Bien sûr , il y à ceux qui ne jouent pas le jeux en chassant peu , se garantissant de beaux tableaux 3 ou 4 fois par saison , avec un agrainage intensif . Et il y a les autres , ceux qui sortent à l affut , qui organisent des battues régulièrement et qui malgré tous leurs efforts font beaucoup de sorties sans grandes réussites et qui se retrouvent avec des dégâts +++ et une taxe hectare qui explose . Et c ‘est en général sur leur territoire qu ont lieux des tirs de nuit de la part des louvetiers ou des agents de l OFB . Alors laissons faire la nuit ceux qui se donnent du mal toute l année pour réguler le sanglier.

  2. Bruckner daniel
    11/02/25

    Chez nous, le tir de nuit est en place et donne d’excellents résultats. Uniquement sur le sanglier, bien sûr. Le matériel utilisé sécurise le tir de façon optimal. L’allemagne, de part les chasseurs, le fait depuis longtemps avec une efficacité certaine.
    En france, mais pas partout, nous nous retrouvons toujours devant la lourdeur administrative, devant le  » il faut demander à tout le monde » et au bout du compte rien n’avance.

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