Dans une lettre ouverte adressée au Président et au Secrétaire Général de la Fédération des associations de chasse et conservation de la faune sauvage (FACE), les anciens présidents de l’Intergroupe «Biodiversité, Chasse et Ruralité» expriment leur mécontentement.
Un mécontentement croissant dans les zones rurales
Les auteurs de la lettre soulignent que la fin de la législature a été marquée par un mécontentement croissant des communautés rurales. « Les demandes des agriculteurs européens ont été largement partagées par les chasseurs », contrairement à ce que la FACE a tenté de présenter. Ils accusent la FACE d’avoir failli à représenter efficacement les intérêts des chasseurs, préférant attendre la fin des élections européennes pour exprimer leur malaise concernant le traitement de la chasse au Parlement européen.
Des décisions controversées au Parlement européen
Les anciens présidents critiquent plusieurs décisions du Parlement européen, notamment l’approche adoptée pour le Pacte vert pour l’Europe et ses déclinaisons « De la ferme à la table » et la Loi sur la restauration de la nature. Ils dénoncent également l’interdiction de l’importation des trophées de chasse et la directive sur la protection de l’environnement par le droit pénal (EU 2024/1023), qu’ils considèrent influencée par des organisations anti-chasse. Ils estiment que la FACE n’a pas effectué un lobbying adéquat pour défendre les intérêts des chasseurs.
Soutien inconditionnel à la Loi sur la restauration de la nature
Les auteurs critiquent vivement l’offre de soutien sans réserve du président de la FACE à la Loi sur la restauration de la nature, adoptée le 5 juin 2023. « Plutôt que d’exiger des garanties pour la chasse, il choisit un acte inexplicable de soumission envers le Commissaire à l’environnement », affirment-ils. Malgré le rejet de cette loi par trois commissions parlementaires, la FACE n’a soulevé aucune objection, compromettant ainsi le principe d’utilisation durable et le droit de propriété.
Éloignement des préoccupations agricoles
Face à l’effondrement de la politique agricole commune (PAC), les anciens présidents déplorent que la FACE n’ait formulé que des commentaires techniques sur le « BCAE 8 », ignorant les mesures qui ont provoqué la colère des agriculteurs. Ils voient là un signe de l’incapacité de la FACE à analyser correctement les développements politiques, de son manque de présence et d’impact, et de sa vision déficiente.
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Une coopération affaiblie avec le Parlement européen
Ils regrettent également la perte d’intensité et d’efficacité de la coopération avec le Parlement européen, rendant les activités de l’Intergroupe « Chasse » non pertinentes. Selon eux, la FACE est souvent perçue comme absente ou inefficace, avec un manque flagrant de coordination dans les mesures législatives, ce qui se reflète dans les résultats des votes.
Manque de mobilisation et de résultats concrets
Les signataires de la lettre pointent aussi du doigt l’échec de la FACE à mobiliser les chasseurs européens. Malgré une campagne de signatures en ligne, seuls 360 000 signatures ont été recueillies en un an, contre 540 000 signatures en trois mois par Birdlife en 2016. « Où sont les fameux 7 000 000 de chasseurs dans l’Union européenne ? » s’interrogent-ils, critiquant la FACE pour son incapacité à les motiver.
Un appel à une indépendance critique
La lettre conclut en appelant la FACE à adopter une attitude plus critique et indépendante. Les anciens présidents insistent sur le fait que la protection de la biodiversité doit inclure la reconnaissance du rôle positif de la chasse. Ils demandent aux membres du Parlement européen de soutenir le rétablissement de l’Intergroupe « Biodiversité, Chasse et Ruralité » pour garantir un avenir durable à la chasse en Europe.
Vers un avenir durable pour la chasse
Les anciens présidents de l’Intergroupe exhortent la FACE à anticiper, suggérer, contredire, observer, critiquer, et ne pas suivre aveuglément les politiques de la Commission européenne si elles nuisent aux intérêts de la chasse. Ils insistent sur le fait que la protection de la chasse passe par la protection de la biodiversité, mais que cette protection doit être récompensée et reconnue tant par la Commission que par la société. Ils concluent en appelant à une réévaluation critique des objectifs et des actions de la FACE pour mieux servir les intérêts des chasseurs européens.
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Je pense moi aussi que la FACE est une structure pas franchement efficace en matière de défense de la chasse. Qui – dans les chasseurs – la connaît ? Quand fait-elle parler d’elle ? Quelqu’un aurait-il vu un jour un média citer la FACE et sa mission ? C’est encore un « machin » qui permet à quelques-uns de se faire reluire et nourrir aux frais des chasseurs, sans aucun impact visible pour notre communauté.
Tout ce qui a été écrit plus haut est très juste. La FACE est aux abonnés absent. J’ai l’impression que ça les concernent que de très loin. Il ont semble-t-il oublié pourquoi ils sont là. En étant un peu parano je me demande s’il n’y a pas une accointance entre eux.
Je partage votre analyse sur le fond, mais j’attire votre attention sur la confusion entre notoriété et efficacité à l’instar de notre FNC ! Si on revient au faible bilan de la Face, cela est aussi rendu possible par le faible niveau d’exigence des chasseurs vis à vis des instances sencés les défendre. La faillite du système fédéral dans la défense des intérêts des chasseurs, la non application des statuts et le sacrifice de nos chasses traditionnelles démontre bien que les enjeux défendus tant par la FNC que par la FACE ne semblent plus ceux de l’intérêt des chasseurs ou du moins de tous les chasseurs. Pour ne pas revendiquer assez d’exigence, les chasseurs découvriront souvent trop tard et avec une grande amertume qu’ils n’ont pas été bien défendu. Passionnément rural
Très juste. Je n’avais pas creusé aussi loin.