Gendarmes et chasseurs : un partenariat stratégique

Chasse Actu
date 03 février 2025
author Léa Massey

En haute vienne, la gendarmerie officialise un partenariat avec les chasseurs pour renforcer la surveillance environnementale et lutter contre le braconnage.

C’est le Populaire du Centre qui raconteCette nouvelle nous vient du Populaire du Centre – Dans un monde où la chasse est souvent caricaturée, la Fédération des chasseurs de la Haute-Vienne et la gendarmerie signent une convention inédite. Plus qu’un simple accord, il s’agit d’un partenariat stratégique pour renforcer la surveillance environnementale, lutter contre le braconnage et garantir la sécurité en milieu rural.

Le 29 janvier, la colonelle Dorothée Cloitre et Christian Lafarge, président de la fédération départementale des chasseurs, ont officialisé une coopération qui existait de manière informelle depuis des années. L’objectif est clair : mobiliser l’expertise des chasseurs, véritables sentinelles de la nature, pour soutenir les missions de la gendarmerie. Car qui mieux qu’un chasseur connaît les recoins les plus reculés de nos campagnes ?

Les chasseurs : des alliés incontournables de la sécurité rurale
Pour la colonelle Cloitre, les chasseurs sont des « interlocuteurs indispensables ». Ils parcourent les forêts, scrutent les moindres détails du paysage, identifient les anomalies là où l’œil non averti ne voit qu’un décor immobile. Qu’il s’agisse de signaler des dépôts sauvages, d’apporter des éléments cruciaux lors de disparitions ou de dénoncer des actes de braconnage, leur rôle est désormais officiellement reconnu.

Face à l’absence de police de la chasse en Haute-Vienne – une réalité préoccupante soulignée par Christian Lafarge – cette convention vient combler un vide. L’Office français de la biodiversité, limité dans ses prérogatives, ne consacre qu’une infime partie de ses activités à la chasse. Ce partenariat avec la gendarmerie devient alors un levier essentiel pour la préservation de la faune et la lutte contre les dérives.

Un rempart contre les incivilités
Au-delà de l’environnement, cette collaboration vise aussi à répondre à un phénomène inquiétant : la montée des incivilités et des agressions envers les chasseurs. « On ne doit plus aller chasser la peur au ventre », martèle Christian Lafarge. Trop souvent stigmatisés, les chasseurs sont victimes d’une hostilité croissante. En renforçant les contrôles et en organisant des formations conjointes, la gendarmerie et la fédération entendent restaurer un climat de respect et de sécurité.

A lire aussi : Chasseurs et gendarmes au service de l’environnement

Fait notable : en 2024, aucun chasseur n’a été verbalisé pour des infractions, preuve d’une pratique encadrée et responsable. Un chiffre qui contraste avec l’image véhiculée par certains détracteurs de la chasse, toujours prompts à généraliser des incidents isolés.

Une alliance qui dérange ?
Ce partenariat est un camouflet pour ceux qui tentent de marginaliser la chasse. En reconnaissant officiellement le rôle des chasseurs dans la protection de l’environnement et la sécurité publique, la gendarmerie leur confère une légitimité que les discours anti-chasse peinent à ébranler. Une réponse cinglante à ceux qui refusent de voir la chasse autrement que sous le prisme de la polémique.

En Haute-Vienne, chasseurs et gendarmes avancent désormais côte à côte pour bâtir un avenir où la ruralité sera synonyme de vigilance partagée et de respect mutuel. Une alliance moderne, pragmatique, et surtout… nécessaire.

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5 Commentaires :
  1. serge
    03/02/25

    Les gendarmeries sont en zones rurales, les chasseurs connaissent très bien ces mêmes zones. Une collaboration efficiente semble intéressante. La surveillances des braconniers (qui ne sont pas des chasseurs) pourra certainement aider à la reconnaissance des territoires oubliés. La surveillance des miradors pourra certainement éviter le pire en cas de sabotage etc… oui je pense que c’est bien

  2. Jean Remy Veral
    03/02/25

    La colonelle cloître a pris une décision intelligente qui soulagera aussi bien la gendarmerie,les agriculteurs des incivilités dont t’il sont victimes !

  3. Marc
    03/02/25

    Je pense aussi que c’est une bonne chose , de plus maintenant que la chose officialisée , les écolos vont l’avoir mauvaise et la tâche des saboteurs sera moins facile et plus risquée si les chasseurs ont le soutien de la gendarmerie .

  4. Lolo0126
    04/02/25

    Très bonne chose. A multiplier !

  5. Chtivarois
    04/02/25

    Bonjour Chasses Éternelles. Je suis chasseurs et j’ai servi plus de 40 ans en gendarmerie. On ne cesse de nous rabattre les oreilles ces derniers mois avec l’action de l’OFB dans le cadre d’opérations de contrôles des chasseurs sur le terrain, bien sûr, toujours accompagné de la gendarmerie. Alors oui, dès le début de ma carrière, j’ai interpellé des individus pour braconnage, à l’époque il s’agissait d’un délit. Avant la fin de ma carrière, l’infraction avait été transformée en contravention de 5ème classe. Nous avons toujours apporté notre soutien aux chasseurs et surveillé l’environnent notamment dans le cadre de dépôts sauvage ou abandon d’épave, pollution des cours d’eau etc.. Nous connaissions tous les Présidents de sociétés de pêche et de chasse qui étaient des interlocuteurs privilégiés. Alors, aujourd’hui, à l’heure où l’activité est intense dans les unités de gendarmerie pourquoi une convention ? L’OFB à grand renfort d’articles assure que c’est elle la Police de l’Environnement. La chasse, la pêche ne font pas partie de l’environnement ? On va finir par croire qu’il s’agit encore d’un machin dont on ne sait pas trop qu’elle est la mission. Comme je l’ai déjà dit par ailleurs, les missions de la gendarmerie deviennent exponentielles. Elle participe à des missions dont les infractions sont contenues dans tous les codes (renfort aux administrations DDTM, Inspection du travail, URSAFF etc, etc, etc). Je pensais que la fusion de l’ONCFS avec l’autre agence pour former l’OFB allait permettre une plus value. Visiblement, les gendarmes vont être soumis de nouveau à une obligation de résultat. Lorsqu’ils organiseront une opération, ils n’auront plus qu’à demander le renfort de l’OFB.

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